#L4 de la non exhaustivité des livres aimés

de Tintin et Le Lotus bleu, parce que premier livre lu et terminé, dans la langue nouvelle

d’Un fantôme en classe verte de Sandrine Pernusch, parce que le livre que j’ai le plus relu dans ma vie, une trentaine de fois, c’est beaucoup moins facile de relire 30 fois Belle du seigneur, des secrets, des livres, des amitiés, de l’amour, les liens de famille

de L’Alchimiste, j’avais 9 ans, parce que l’enseignante qui me l’avait conseillé je l’admirais beaucoup, parce que, premier livre « d’adulte » que j’ai lu, je n’y ai pas compris grand chose, je me suis dit que c’était ça la littérature des adultes

Des Caractères de La Bruyère, une somme, des traits tirés, de quoi nourrir un peu de misanthropie à l’adolescence, et quoi de mieux que la cour du lycée pour comprendre un peu

Du Procès de Kafka, et le K. qui obsède, cette absurdité, la déréliction, des notions si lourdes pour l’adolescence mais qu’on comprend presque naturellement, et le nuage à la fin

Des Planches courbes de Bonnefoy, les voix d’enfants, le passeur, l’entre-deux, des mondes qui se répondent et Ruth

D’Antigone, toujours cette adolescence, ce besoin de quelque chose de supérieur, de transcendant, ce besoin de dire non, de s’élever, une figure constituante, il y a quelque chose qui s’élève

De L’Education Sentimentale, parce que Frédéric qui passe à côté de l’Histoire, parce que Rosanette, parce que c’est là ce que nous avions eu de meilleur

De Nerval pour Les Chimères, la perte, les portes de la folie, l’impossibilité de se dire et parce que la Treizième revient

De Nedjma, de Kateb Yacine, parce qu’on peut écrire en français, qu’on peut parler comme on veut en français, que c’est ni hommage à l’un ni trahison à l’autre, parce qu’on peut parler de soi ailleurs mais en français, parce que l’accent langue fantôme

De Marina Tsvetaeva, parce que la mélancolie et la poésie, l’absolu et l’exil

Du Temps où nous chantions de Powers, parce que tous les plis du temps, parce qu’au bout du compte, physique et littérature, c’est la même chose, parce qu’on cherche, que le temps fait des boucles et qu’on s’y perd

De Murakami, parce que session boulimique de lecture, comme enfant, sous la couette, très tard le matin ou tôt la nuit, et l’inverse, la quête, l’initiation, le mystère, les rituels d’hygiène et le droit de mettre deux soleils ou deux lunes

Du Ravissement de Lol V Stein, parce que le silence, la folie, les jeux de regards, la sidération, une vie de femme et parce que La Princesse de Clèves

De Roth, parce que le rire, la littérature américaine, parce que l’identité juive, comment s’adapter quand on ne doit pas, parce que la fatalité et encore une fois l’humour et parce que Romain Gary

D’Aurélien, d’Aragon, à cause de la voix, comme à l’oral, à cause des différentes voix qui s’entrechoquent, et je demeurai longtemps errant dans Césarée

De Phèdre, des vers, de leur beauté, de ce qu’elle ne dit pas, parce que petite fille du soleil qui ne peut plus le regarder en face

D’Assia Djebar parce que Duras, parce que l’Histoire, parce que Césarée, parce que plusieurs histoires, parce que le regard féminin, parce que le cœur ou comme on dirait là-bas, le foie

A propos de Lamya Ygarmaten

Anime des ateliers d'écriture par-ci par-là, co-écrit un film et essaye d'écrire un roman. A quitté l'Education nationale, mais nullement l'enseignement, et notamment celui du FLE. Ecrit des chroniques de lectures sur instagram : lamia.gormit, et a une petite chaine youtube (Ya Lam)

2 commentaires à propos de “#L4 de la non exhaustivité des livres aimés”

  1. Oh oui ! exactement Phèdre. Mais aussi plein d’autres en commun avec toi. Merci pour ta liste.