#L7 Désarroi

Cette L7 tombe à point pour faire le point sur mon désarroi.

SYNTHESE
1) Un personnage féminin arrive dans un lieu  isolé, une ferme. Elle se perd toujours en y allant pourtant elle y est déjà venue plusieurs fois. Quand elle arrive, il n’y a personne sauf les chats qui dorment et les poules. Puis arrive un premier personnage, A.,  qui est content de la voir et lui parle des chèvres.
2) le doute sur tout et en particulier sur pourquoi elle se perd toujours en arrivant
3) – Monologue d’une chèvre qui attend A. pour la traite
– Point de vue du personnage féminin centré autour des raisons de sa présence en ces lieux
– Point de vue de A.-  on apprend qu’il a acheté ce domaine avec l’indemnisation reçue après un accident où son frère a perdu la vie et où il a perdu la jambe ;

Pas d’expansion  à partir de la sentimenthèque, pas de lieu proustien.

Des éléments  à écrire
FR m’a posé la question essentielle dès le premier commentaire à L1 : que vient faire le personnage féminin dans ce lieu ?
Pourquoi se perd elle toujours  en venant ? parce qu’ elle veut et ne veut pas y aller. Elle veut y aller parce qu’elle est toujours accueillie. Elle ne veut pas y aller parce que c’est si loin de son mode de vie, de ce qu’elle sait faire, veut faire. Elle s’y ennuie surtout les après-midi si il n’y a personne pour aller se promener avec elle jusqu’à la rivière ou si on n’a pas besoin d’elle au jardin.  Quelque chose l’attire dans la violence du lieu.

Le lieu : la cuisine est le lieu des retrouvailles et de la convivialité. Faut-il écrire ces « fameuses » soirées où on boit  où on danse (Le lendemain matin, A. doit bricoler sa jambe artificielle qu’il a malmenée en dansant le rock), ou celles où l’on joue à la belote ; quelquefois les habitants des lieux discutent sérieusement des problèmes de l’exploitation ; quelquefois, il y a des engueulades surtout avec C. Elle se met à parler de sa voix grave. D’autre fois, elle reste sans rien dire, les jambes repliés, à côté de la cheminée,  avec ses yeux bridés qui lui donne l’air de rire et son menton pointu.
D’autres lieux de la maison, sont déjà écrits dans d’autres textes, notamment les chambres en  P1
Retrouver le paysage, les dénivelés, la végétation, la couleur de la terre, les cailloux, les pierres, les odeurs, le bruit du ruisseau en bas.

Les personnages
Le personnage central du lieu c’est A. Il en est le fondateur. La rivière en bas,  l’étendue du domaine l’ont séduit. Ce pays aride est tellement éloigné de sa Normandie d’origine et les petites chèvres agiles si éloignées des vaches placides de là – haut.

Le personnage de C., une drôle de personne. Elle finira châtelaine des lieux. A. meurt assassiné dans un bar, son second mari « tombe » d’un pont tout de blanc vêtu, son  régulier se tire une balle de fusil dans la cuisine, R. meurt dans un accident de tracteur. Tous ces drames… qu’en faire ? – n’est pas Dostoïevski qui veut.

Les oiseaux blessés : La maison est très habitée ; y viennent toutes sortes d’oiseaux blessés, peu ou prou ; il y en a de très vaillants. Ils sont tous très importants pour la maison. Portraits de chaque oiseau blessé.

(le personnage féminin est-il aussi un oiseau blessé ?  et de quoi ? vient-elle chercher protection ? )

Les sons
– Le gros rire de A.  et la voix grave de C. / la voix métallique de R. qui s’accorde avec ses fossettes creuses, son silence, sa dent noire sur le devant et son geste de remettre ses cheveux derrière l’oreille.

Dehors, il y a les sonnailles du bétail, les poules/canards, le chien sans doute. Il y a aussi le grand silence des montagnes devant la terrasse.

Conditions d’écriture
Moment privilégié  : le matin après la première tasse de thé.  
J’aime avoir un texte à penser. Il y a des textes que je reprends à l’infini jusqu’au moment où je veux m’en débarrasser et ceux que j’écris plus rapidement, que j’envoie après quelques relectures. Dans ces relectures, je coupe souvent, je refais les phrases (supprime les relatives et les « c’est.. » par exemple) . Il est rare que je déplie, que je fasse proliférer.  J’écris à l’ordinateur sauf pour cette L7 qui m’a fait me jeter sur cahier et stylo, comme si elle déclenchait une urgence d’écriture.

éléments de réflexion
Je suis très embêtée avec tout ça. Ce lieu est rempli de fantômes venus malgré moi à l’occasion de L1 ; mais je ne suis pas du tout prête à danser avec eux. Je les chéris dans mon cœur mais je préfère les savoir loin.  Si je devais écrire sur ce lieu, ne le ferais-je pas plutôt par « flashes », en traits discontinus, en écriture de fragments. Je pense à Thierry Metz et ses portrait dans « L’homme qui penche » .  Clairement, je ne me vois pas du tout écrire un récit de type roman.
Pour l’instant je suis bloquée, coincée, bien embêtée.
J’ai pensé à un moment laisser ce texte et reprendre un texte plus fictionnel écrit pendant le cycle « outils du roman » avec un « Enzo » que j’aimais bien. Entre temps mon ordi est tombé en panne, le remettre en route a pris beaucoup de temps devant l’écran. Maintenant, il est trop tard.

Peut-être vais-je trouver une bifurcation ? Un chemin de traverse ?