#voyages #prologue | Cañons

J’étais à Los Mochis dans la ville d’Owen

Topolobampo et la Mer de Cortés

J’ai foulé la rive blanche de Cozumel

et San Juan de Ulúa

Je suis à Río Grijalva le 12 mars de l’an de Grâce 1519

Je suis la veine ouverte des Barrancas del Cobre

Du Pacifique au Chihuahua en Ferromex 3022

Cañons !

Cañons

Du cuivre vertigineux

Des latérites sur craie blanche

Les arbres verts jouent les saltimbanques

Et nous guignent

Le train-jouet est minuscule

Villa de Santa Maria de la Victoria

J’ai écrasé Taabscob et de mon Verbe crée des villes

Il s’affole aux entailles de la vallée

À rebours des sédiments qui courent vers l’océan

El Fuerte

Le train coud les plis millénaires

S’arrête-t-on à Batopilas ?

Palomas et Bahuichivo

Je suis en bas

Ils mourront tous de la variole

Arrêt pour l’odeur bleue du maïs cuit

Les tortillas hantent l’air vif

Et les Indiennes me sourient

Je mange la montagne

Tarahumaras

Artaud, Artaud, je te cherche

Les coureurs dévalent les pentes chaussés de huaraches

Tu cours avec eux et ris comme un enfant

Avec vous je prends le peyotl et de mon foie sort l’alphabet

Tu me dis que le peyotl n’est pas pour les Blancs Et l’on boit le tejuino

Divisadero

Et non Batopilas

Bien loin derrière

Chihuaha puis San Antonio et Corpus Christi

Seront un autre voyage

A propos de Bruno Lecat

Amoureux des signes dans tous leurs états.

8 commentaires à propos de “#voyages #prologue | Cañons”

  1. Les noms leur musique, leur énigme, … ça avance et ça tangue …pour le train jouet … pour l’odeur bleue, pour manger la montagne! Pour le peyotl et l’alphabet qui sort du foie ( en sautant par dessus les siècles) Heureuse de te retrouver Bruno