#P3 | Des fourmis dans les jambes

De bonnes raisons de manger des insectes !
> Bonne pour l’environnement et la santé, la consommation d’insectes s’avère également savoureuse ! Les recettes que nous vous proposons utilisent des insectes comestibles que vous pourrez facilement vous procurer auprès de revendeurs agréés. Parmi les espèces que nous privilégions figurent les incontournables grillons (entiers ou en farine), criquets, cigales, fourmis tisserandes et le vers de farine (qui trouve sa place dans de nombreuses préparations culinaires) ; contrairement à bien des idées reçues, le scorpion noir et la tarentule sont également comestibles. 

> Les producteurs qui ont participé à la rédaction de nos « Idées gourmandes » sont localisés en France et nourrissent leurs insectes avec des céréales, des légumes et des fruits issus de l’agriculture biologique ou raisonnée. 

> Tous ont signé la charte Insect-Friendly® dans laquelle ils s’engagent à offrir aux insectes des conditions de vie optimales et à leur garantir une hygrométrie et des températures au plus près de leurs écosystèmes naturels. 

Assurer aux insectes une qualité de vie confortable et apaisée est,
pour nous, une priorité.

Nos idées gourmandes
• Marinade de grillons au basilic, au wasabi, au curry thaï, au citron vert ou au piment doux.
Préparer la marinade puis laisser les grillons reposer dans la préparation pendant une nuit (au frais). Les faire revenir revenir à la poêle à feu vif.
Le goût du grillon comestible (très proche de celui de l’amande ou de la noisette) se marie également avec la mayonnaise ou un trait de vinaigre.

• Friture de tarentules
Faire revenir les tarentules quelques minutes dans un bain d’huile bouillante. 
Si vous préférez les consistances plus moelleuses, les tarentules gagnent à être préparées en beignets.

• Salade de criquets migrateurs 
A agrémenter selon vos envies (fines rondelles de tomates et d’oignons, éclats de noisettes pour plus de croquant, etc.).

• Scorpion noir
et son trait de citron vert ou sa sauce nuoc-mam. 

• Quiche aux grillons ou aux vers à soie
Remplacer les lardons par des insectes de qualité revenus rapidement à la poêle.

• Paëlla aux grillons frits (et légèrement salés)

• Punaises vertes au chocolat noir et au gingembre doux

• Émietté de cigales rôties au miel d’acacia

• Guêpes grillées et leurs bananes flambées au rhum

• Délice de hannetons sur sa tuile aux amandes

• Chenilles à la vapeur

• Infusion d’ailes de libellule à la verveine sauvage

• Larves de hanneton dans son nuage de lait

• Blanc-manger de cétoines dorées

• Fourmis caramélisées.


…………………… Des fourmis dans les jambes
Elles bougent la nuit, quand il dort ; quand il dort, elles s’éveillent et remuent. Elles le mordent, le piquent, le saignent. Elles viennent du même endroit, toujours, de cette partie tendre et grasse de la plante des pieds, cette partie plus fragile, plus nue. Soir après soir, il s’allonge, s’endort et quand tout devient paisible, noir, silencieux et un peu froid, un peu humide, aussi, elles s’ébrouent, bruissent et lentement remontent vers ses chevilles.
Du dedans, elles remontent en lui. Elles se frayent un chemin propre et soyeux dans son corps, des corridors, des couloirs noirs et rubis qui serpentent dans ses mollets, contournent ses muscles, sa graisse, ses chairs qu’elles creusent, mangent et trouent. Elles remontent vers ses genoux, évitent ses os, ses rotules, elles croquent ses ligaments qui alors craquent. Elles arrivent aux cuisses, prennent possession de ses jambes. Ses jambes en sont pleines, lourdes, vibrantes, grouillantes, frémissantes, déchirées. Elles contournent son pubis, s’infiltrent dans ses fesses douces et un peu molles, ses hanches, sa taille.  Il dort, il dort quand même, avec elles, malgré elles et ce n’est que lorsque, l’une après l’autre, délicatement, régulièrement, telle une mécanique huilée et réglée, elles gagnent ses poumons, y tombent – ploc… ploc… ploc… – qu’il s’éveille et qu’il hurle. Il en est plein.  Et personne ne le croit, « rendors-toi, ce n’est qu’un mauvais rêve… » Mais il sent chacune d’elles vibrer dans son corps, sa chair, sous sa peau. Sous sa peau. Depuis peu, elles sont des millions.

A propos de Frédérique Kalam

… in progress. Enfin j'espère. :)