#P5 – Perdre pied.

Vacillement certain au creux de l’estomac,

Incompréhension dans les limbes du cerveau, les mots peinent à transmettre, quelque chose les arrête, ne veut pas les entendre, ne les a pas bien compris ou plutôt si, mais refuse – Refuse – Le coeur se broie, comme un étau – La respiration s’arrête, l’espace d’un instant mais quel espace dans cet instant, tente de reprendre, reprend, les oreilles écoutent l’information, les pieds sont scellés au sol mais surtout ne pas le montrer, la bouche, maladroite, sourit et la voix remercie, puis le corps marche, ouvre la porte, fuit.

Et se pose contre un mur….

N’avoir pas bien entendu.

N’avoir pas bien compris.

Ne pas être la bonne personne.

Ne pas croire. Rien n’est vrai.

IRREALITE.

Et posé contre le mur, entend fort, trop fort, les mots prononcés, les mots interdits qui s’infiltrent dans chaque pore de la peau, se glissent dans les interstices, débordent et éclaboussent, frappent violemment l’endroit où le cerveau comprend. Le coeur se broie, comme un étau, le sang se fige dans les veines, douleurs, paralysie des jambes, du buste, contractions irraisonnables, ne pas devenir rigide, ne pas se statufier.

  • Se détendre.
  • Respirer.
  • Relativiser.
  • Prendre du recul.
  • Affronter le problème. SOLUTIONS

Mais RIEN n’efface la fragilité, l’incertitude, l’attente, l’inconnu, la guillotine qui s’apprête à trancher, RIEN n’atténue la peur vissée, les tremblements du matin, les pleurs insensés, le défilé d’images, le délire des pensées, RIEN ne tue, ne réveille du cauchemar, n’échappe du réel. NON ! TOUT tétanise, mobilise, étreint, foudroie et ne lâche pas, jamais. JAMAIS.

Désir de mort – Désir de ne plus souffrir – Désir de retourner en arrière et de recommencer.

IRREVERSIBILITE

CODICILLE : Ne sait pas si j'ai bien compris la consigne. 

Ai piqué un bout de phrase à un poème vu dans le métro parisien, trop beau : "L'espace d'un instant mais quel espace dans cet instant" Merci Monsieur que je ne connais pas mais dont j'ai aimé les mots.Le vrai poème est "J'ai rêve de vous l'espace d'un instant mais quel espace dans cet instant " - (Concours poésie RATP 2021).

Donc, je ne sais si j'ai bien compris la consigne ou toutes les consignes mais je m'éclate dans cet atelier, je m'éclate de joie !

A propos de Clarence Massiani

J'entre au théâtre dès l'adolescence afin de me donner la parole et dire celle des autres. Je m'aventure au cinéma et à la télévision puis explore l'art de la narration et du collectage de la parole- Depuis 25 ans, je donne corps et voix à tous ces mots à travers des performances, spectacles et écritures littéraires. Publie dans la revue Nectart N°11 en juin 2020 : "l'art de collecter la parole et de rendre visible les invisibles" voir : Cairn, Nectart et son site clarencemassiani.com.

3 commentaires à propos de “#P5 – Perdre pied.”

  1. Ne me souvenais plus, en vous lisant, de la proposition ! Je vous ai donc lue, indépendamment de tout « contexte ». Pour penser que cette voix-là m’atteignait, qu’elle pourrait être la mienne. Ce côté universel du texte. Et puis votre mise en page, qui colle immédiatement au décalage vécu par le narrateur/la narratrice… Et enfin, le codicille qui vient me confirmer que tout fait écrire !

  2. Bonjour Marlen, merci pour votre retour – J’ai regardé votre blog et vais m’aventurer dans vos textes dans les jours qui viennent pour vous répondre. A très vite.