#P7 sur ville(s)

1) la première je ne l’ai jamais vue (rue de Marseille); 2) la seconde, je ne m’en souviens plus très bien – on vivait à l’étage,oui – celle de la cuisine, Filipo (le peintre qui sifflotait) avait posé l’échelle pour chauler les murs, j’étais monté, je fus rattrapé par la patrouille et ça a chauffé… c’était « là-bas » – 3) celle de l’hôtel de l’Univers donnait sur un square (dédié au général Leclerc il me semble bien

en effet – attends, jt’ai trouvé ça aussi

) (il y avait une date écrite en pots de fleurs grasses à un endroit, je me souviens juste là où on trouve aujourd’hui des petits hommes fluorescents – ça n’était alors pas piéton –

oui, bon ça a changé, René Goblet c’est qui ?) pardon

ensuite 4) elle donnait sur le jardin, au milieu un poirier qui lui ne donnait jamais, une haie de troènes à gauche, le mur mitoyen des Bri/Bro/Breu je ne sais plus (si je sais, mais je tais) (le père roulait en Mercedès deux cents, voyageur représentant placier dans mon catalogue, beige, diesel, veau) c’est tout pour ici – une douzaine d’années

la maison avait été trouvée par D.(elle lisait le figaro tous les matins dans sa chambre – la sienne donnait sur le fleuve et le ministère – elle vécut longtemps chambre 35), 5) il s’agissait de tout petits carreaux, elle donnait sur une cour assez large où on pouvait voir passer parfois monsieur de G. vêtu comme un prince (c’était un couturier), c’était au premier étage, au second vivait la propriétaire, un petit hôtel particulier, il y avait la cour puis en sortant sur la rue, une ambassade, l’esplanade et, au loin, les cars qui partaient pour Orly – peu de temps, à peine un an

6) celle de cette chambre laissait apercevoir le dôme du Panthéon (mais qu’est-ce qu’on peut bien en avoir à faire, de ce dôme ?) on n’avait pas le droit d’y faire la cuisine – six ou septième sans ascenseur, escalier de service, on s’est tiré dès qu’on a pu (six mois) (la concierge ? une garce)

7) assez grande au troisième sur cour, toute petite la cour, sans lumière rien, un puits, nulle, la porte incurvée dans la forme de la cage d’escalier – la concierge vivait en face, c’était la mère de l’architecte qui avait son cabinet au rez-de-chaussée (le propriétaire, c’était lui, l’immeuble en entier) (le loyer : en liquide, de la main à la main) – l’immeuble d’en face, grand hôtel particulier où vivait la poule au ministre de tonton (les pompes à quinze mille tu te souviens ou bien ?) (il est toujours parmi nous, je me demande – apparemment oui, bientôt centenaire alors ?) – quelques années, quatre ?

au troisième sur cour aussi – une opportunité : une enquêtrice savait que sur son pallier se libérait (peut-être bien) 8) une dans la pièce, une petite dans l’entrée (c’est beaucoup dire) (vitre grêlée au fond) – qui fait office de salle d’eau (une chambre un studio on dit – on paye par chèque, tous les 30) (une salle de bains de un mètre vingt sur trois, une baignoire sabot dans le fond, un trône un lavabo – le luxe…) – elle donne sur un bâtiment d’un étage ou deux, toit de tuiles rouges, dans une cour minuscule – sans ascenseur – la propriétaire (une vielle pimbêche assez acariâtre – on paye le loyer en retard, oui, d’accord et après ?) vit au premier – au deuxième, une certaine Z. qui boit pas mal il me semble me souvenir, au troisième donc les amis, et au quatrième, une petite vieille adorable et très brune (teinte) qui me disait (je lui montais ses courses) parlant des traiteurs du coin de la rue « ah eux, ils sont gentils, ils ne m’appellent pas mémère » – madame P. – c’est ici que ça se passe, on y a construit (sans l’aval de la propriétaire) une mezzanine avec l’aide du voisin qui en a construit aussi une ou deux chez lui, pour les enfants qui vont venir (sans l’aval non plus) – ici une dizaine d’années

au coin de la rue mais dans l’autre arrondissement (le faubourg fait la frontière comme souvent), dans l’immeuble au dessus de la pharmacie, au sixième sans ascenseur vit un autre couple d’enquêteurs (leur répondeur indique (ils sont comédiens tous les deux) « la madame elle est pas là, le monsieur il est parti, il y a juste moi » biiiiip avec un accent espagnol prononcé) m’ont donné l’adresse d’une de leur connaissance à qui j’ai envoyé un manuscrit – laquelle m’a répondu une si gentille lettre (je l’ai perdue) (le manuscrit aussi), disant de continuer, « très bien allez y, travaillez » (Louis Calaferte)

et puis d’autres ensuite encore, non loin de là (dans cette rue, là, qu’il vient de croiser) , sous les toits un vélux (mur poisseux d’humidité) ne donne que sur le ciel (merdique) (sur le même palier, une vieille femme adorable encore, d’abord revêche) (deux ou trois ans), cette autre qui donne sur une petite rue qui semble charmante (du côté de la place des Fêtes) grande, petit balcon, au deuxième, le voisin du dessous complètement cinglé à enfermer pratiquement, le voisin du dessus insomniaque (ça ne fait rien) mais qui marche marche marche (ça fait beaucoup) – quelques mois – et puis et puis

peut-être aurait-il fallu continuer mais stop la ligne de fuite de la station L - qui d'ailleurs dérape pas mal - un peu à (la) peine - mettre en ligne, regarder si le code en codicille encodé fonctionne en début de - ce ne sont pas vraiment des billets de blogs et pourtant si - aussi bien ils pourraient n'être pas illustrés (là c'est un Dali Salvador,la gare de Perpignan et les billets de banque aux taxis pour traverser la place Blanche -mauvaise mine avait-elle chantée par truc) (il n'y a guère de chansons, il n'y a guère de films, je modère je biffe je barre j'ôte je gomme)

A propos de Piero Cohen-Hadria

(c'est plus facile avec les liens) la bio ça peut-être là : https://www.tierslivre.net/revue/spip.php?article625#nb10 et le site plutôt là : https://www.pendantleweekend.net/ les (*) réfèrent à des entrées (ou étiquettes) du blog pendant le week-end

7 commentaires à propos de “#P7 sur ville(s)”

  1. Escaliers sans ascenseur, sixième étage, chambres de bonnes, couloirs, voisins espagnols, au dessus d’appartements haussmaniens, souvent vides (…) – Merci pour la lecture qui fait résonance au vécu !

  2. merci pour toutes ces fenêtres, y a un truc vraiment vivant, presque joyeux, souvent quand je te lis je me retrouve à sourire … et ce manuscrit perdu ???

  3. t’as raison Caro (merci à toi) (et tant mieux), vaut mieux en rire – je préfère aussi (le manuscrit (tapuscrit faudrait dire, mais c’est moche) : dans les cendres d’un 31 octobre…)

  4. et moi une fois encore j’ai lu (bien entendu… même si j’ai tardé) mais une fois encore ne sais commenter (juste, oui à Clarence)« 

    (et merci pour le Dali inconnu de moi, bien entendu)