#comme | Quand je t’évente…

Je t’évente comme la mouche bourdonne sur ma tartine de miel 

Je t’évente en petit négrillon de porcelaine avec une palme en vraies plumes

Je t’évente comme le mistral où s’envolent les parasols

 Je t’évente comme la fenêtre ouverte dans la chambre close 

 Je t’évente en rythme binaire comme la queue du cheval 

Je t’évente en sourdine comme le bruit de la mer 

 Je t’évente comme un secret trop fort gardé si mal gardé

Je t’évente comme la voile au loin bloquée dans la pétole

Je t’évente de cendre à rouge vif comme la braise dans la maison froide 

Je t’évente comme une bougie d’anniversaire

Je t’évente comme une sale blague de dortoir

Je t’évente comme la brise sur ta joue tendre

Je t’évente comme une boule puante

 Je t’évente comme le blé qui plie et ne rompt pas

Je t’évente comme le chien qui court après sa queue

Je t’évente comme le chêne à la mort annoncée

Je t’évente comme les draps trop blancs sous le soleil

Je t’évente comme la graine sur la première page du dictionnaire

Je t’évente comme un bon vin oublié

Je t’évente comme la vieille liqueur dans le fond du buffet

Je t’évente comme un amour de star

Je t’évente comme le complot de Latréaumont

Je t’évente comme un projet à douze millions de dollars

Je t’évente comme la truffe du chiot toute proche

Je t’évente comme une nappe secouée dehors

Je t’évente comme un coup monté

Je t’évente comme le passage de l’homme pressé

Je t’évente comme une aile de pigeon

A propos de Catherine Plée

Je sais pas qui suis-je ? Quelqu'un quelque part, je crois, qui veut écrire depuis bien longtemps, écrit régulièrement depuis dix ans, beaucoup plus sérieusement depuis trois ans avec la découverte de Tierslivre et est bien contente de retrouver la bande des dingues du clavier...