#anthologie #32 | constat à B

B est une commune française de douze mille sept cent soixante-quinze habitants, ce qui ne tient pas le compte de ceux qui viennent de partout la voir en bus, en train, ou bien ils prennent l’avion et ensuite un taxi et vont doubler sur l’autoroute des campings cars, avec leurs vélos accrochés à l’arrière sous des autocollants de mustangs au Continuer la lecture#anthologie #32 | constat à B

#anthologie #31 | Fantôme

Je n’avais jamais osé en parler avant. Je vous remercie de me convoquer, de me laisser raconter quelque part ce que je n’ai jamais pu laisser transparaître dans cette vie, peut-être pourrais-je ainsi partir vraiment, même si plus personne ici bas ne pense à moi, et c’est tant mieux, j’ai certainement laissé à tout ceux qui m’ont croisé après un Continuer la lecture#anthologie #31 | Fantôme

#anthologie #18 | Traces

Photos souvenirs, traces du passé, précieux pour la mémoire, les bébés sur le tapis fourrure, les couples à peine mariés robe blanche costume noir timides ou conquérants, fixés pour l’éternité ou un peu moins puisqu’ils se rangent au fond d’un tiroir, qu’ils jaunissent, vieillissent comme les personnages et se perdent dans les générations. Les familles alignées, assemblées, agrandies année après Continuer la lecture#anthologie #18 | Traces

#anthologie #32 | Le fait que pour avancer

Le fait que toi, Léonie D. te manifestes souvent depuis un moisLe fait que tu m’as parlé hierLe fait que ton personnage me hanteLe fait qu’il y a une dizaine d’années j’ai mené un travail plastique sur la guerre de 14-18Le fait que je suis née sur une terre, les Ardennes, fortement touchée par les deux guerres mondialesLe fait que Continuer la lecture#anthologie #32 | Le fait que pour avancer

#anthologie #28 | seraient-ce des miroirs

Entre les deux fenêtres, l’aquarelle de Marie Piat. J’ai dit un pont au-dessus d’une rivière, et un clocher en arrière-plan. Mais ce pourrait tout aussi bien être une autre aquarelle, celle aux pensées dans un vase ou ces maisons aux toits de chaume, ou encore cette sorte de rivière d’ambre s’écoulant entre des arbres. Le souvenir des tableaux de cette Continuer la lecture#anthologie #28 | seraient-ce des miroirs

#anthologie #20 | L’unique photo

Une seule photo de toi, je n’ai qu’une seule photo de toi qui atteste de ton existence. Drôle de photo, photo en couleurs, nous sommes chez nos grands parents, l’escalier en arrière plan en atteste, nous sommes posées sur une branche, branche d’un arbuste, un petit arbre, dont on ne distingue que les branches basses, quelques fleurs, la scène a Continuer la lecture#anthologie #20 | L’unique photo

#anthologie #22 | quand le soleil est encore

au bout de l’allée, entre un figuier qui n’a que des feuilles et un mur de vignes et de chèvrefeuilles emmêlées, le mur de pierres finissant dans l’eau du bassin, elle est là sur le rebord où le soleil est encore, dans le silence d’après le bain; je la vois comme quand elle avance, seule, intrépide, libre sur les pistes Continuer la lecture#anthologie #22 | quand le soleil est encore

#anthologie #19 | mastaba

Et le sillage ou le sillon s’est gorgé de lumière où voir s’enfoncer dans le sol ou sous l’eau tout ce qui disparaît à mesure que s’ajoutent et s’avancent les petites trouées, petits ourlets qu’on pensait à soi seul ; et les t-shirts floqués de plastique irisé qui se desquamerait à chaque nouvelle lessive, l’arc-en-ciel que faisait Saturday night fever Continuer la lecture#anthologie #19 | mastaba

#anthologie #04 | façon Berlottier, chez vous, chez nous

1  » Il vaut mieux un petit chez soi qu’un grand chez les autres » disait la mère… alors à chaque fois que tu croises une bâtisse abandonnée , tu questionnes son histoire, depuis le début. Qui a bâti ? Pour qui ? Pour combien de temps ? Quelle trace dans les archives notariales et familiales ? Quels refus de vendre Continuer la lecture#anthologie #04 | façon Berlottier, chez vous, chez nous

#anthologie #19 l Des images comme des rêves

Je n’avais aucune image d’Istanbul avant d’y arriver. L’impression d’irréalité persiste. Il n’y avait pas d’image avant et maintenant celles qu’il me reste en mémoire sont fragiles et commencent à se dissiper après trois semaines. Je dois faire un effort pour me souvenir. La jeune femme de l’hôtel fume la shisha. L’objet bleu tranche avec le vert du gazon synthétique Continuer la lecture#anthologie #19 l Des images comme des rêves