#rectoverso #08 | L’île Verte

Pendant l’été je venais naviguer dans l’archipel comme monitrice de voile. Jeanne aussi. Sur l’île Verte où on était toutes les deux, pas d’eau, pas d’électricité, aucune construction visible depuis la mer, le seul bâtiment en dur niché dans un creux abritait la cuisine et une immense table pour les repas du soir et les sortes d’exposés ou de cours Continuer la lecture #rectoverso #08 | L’île Verte

#rectoverso #07 | Sur le départ

Le fait que le facteur soit venu comme à chaque fois, qu’il ait bu le café en discutant du temps, des gens, des choses autour a rendu la lecture de ce que disait cette lettre, encore bien plus violent. Pourtant ouvrir une lettre a toujours un côté violent, déchirer l’enveloppe, le papier qui s’arrache, les morceaux de chaque côté avec Continuer la lecture #rectoverso #07 | Sur le départ

#rectoverso #7 | le fait que si ça continue

Le fait qu’il est tôt et que je suis déjà debout, le fait que je bois un café censé me réveiller, le fait que j’écoute la radio en me préparant, le fait que comment aller travailler après avoir écouté la radio, le fait que toutes ces horreurs, ces massacres, ces compromissions, le fait que ça donne plutôt envie de se Continuer la lecture #rectoverso #7 | le fait que si ça continue

#rectoverso #05 | le lac aux pivoines

Trois magnolias tout maigres, tout juste plantés, un large trottoir et la maison. Étroite, un étage avec balcon, des fenêtres en arc, la façade repeinte en gris-bleu. Avec d’un côté un immeuble au pied duquel une pharmacie vient d’ouvrir et de l’autre une villa au crépi jaune lézardé. Le petit portail noir, métallique, s’ouvre sur une cour minuscule. Il y Continuer la lecture #rectoverso #05 | le lac aux pivoines

# rectoverso #04 une vie et une autre

Recto Il y a une ville. Une ville avec un passé prestigieux, avec des empereurs et des reines, des princesses et des courtisans, des guerres intestines et des mariages royaux. Une ville de palais et de parcs, de châteaux et de jardins, d’églises et de musées, de librairies et de cinémas, une ville de musiciens, de peintres et d’écrivains. Une Continuer la lecture # rectoverso #04 une vie et une autre

#rectoverso #4 | Hong Kong memories

À l’approche de l’aéroport, l’avion longe une rangée de tours, comme dans le souvenir le regard frôle un instantané de vies quotidiennes, un homme qui fume à sa fenêtre, deux femmes assises près d’un enfant aux jambes nues debout sur une table… on est passé trop vite, reste une sensation d’intimité fugace, une curieuse émotion… Kowloon. Kai Tak. Le tarmac. Continuer la lecture #rectoverso #4 | Hong Kong memories

#rectoverso #04 | Ce qui n’est pas sur la photo

Tes pieds se recroquevillent, rougissent à en perdre leur peau, gelés, frigorifiés, dans une botte de froid qui monte et qui descend, hésite sur ton mollet, entre cheville et genou à chacune de ses vagues. Quand l’eau repart, tu vois presque tes pieds, mais joliment marbrés, ondulés, déformés, tu as tes pieds de mer et puis tes pieds de terre, Continuer la lecture #rectoverso #04 | Ce qui n’est pas sur la photo

#rectoverso #02 | Les grands bleus de Mow

À ce stade de la nuit, tu n’étais plus du tout une petite fille. Tes larmes avaient séché sur tes joues trop salées, au coin de tes yeux rougis par trois longs jours de larmes. Tu étais allongée sur le dos dans le noir les yeux grands ouverts. Plus aucun bruit en bas, plus de voix, plus de pas, plus Continuer la lecture #rectoverso #02 | Les grands bleus de Mow

#Boost #14 | Tout immobile donc

Tout immobile donc tout autour du trépied calé dans les cailloux appareil allumé et luminosité baissée au maximum. Tout immobile donc les nuages comme un voile qui diffuse et tamise le manque de lumière et étale le grave dans un sombre uniforme voire un obscur très clair. Tout immobile donc là tout au bord de l’eau à marée descendante de Continuer la lecture #Boost #14 | Tout immobile donc

#écopoétique #05 | les restes

Ça fait tant d’années que je n’étais pas revenu. Au moins trente ans, j’ai du mal à compter. Mon grand-père était vivant, Raymonde aussi. Quant à Marguerite, son nom est toujours inscrit sur la boite à lettres en bas du petit immeuble semi-bourgeois de la traverse de la solitude. À Marseille, le style semi-bourgeois se caractérise par des plafonds hauts Continuer la lecture #écopoétique #05 | les restes