autobiographies #07 | portes

La porte de l’atelier / La porte du salon bleu /Le fauteuil et la dame assise, le miroir qui reflète les silhouettes, on ne regarde pas le miroir.

Les deux portes de la cuisine, parce qu’on rentre par la cuisine, par une première porte / on arrive dans la grande pièce par une autre porte. Une fois dans la grande pièce, il y a encore deux autres portes / l’une donnant sur l’atelier, l’autre sur une autre pièce, cette porte est aussi toujours fermée, on n’a pas le droit d’y accéder tout seul / On ne pousse cette porte que pour les grandes occasions.

La porte du château avec un contreplaqué de la taille d’une fenêtre dans la porte / un espace pour frapper dessus, il n’y a pas de sonnette, la porte est en bois massif très lourde / une fois passé la porte, quelque chose te happe, le clocher juste derrière t’indique l’heure de frapper à l’huis imaginaire.

La porte de l’appartement en bois / plus léger / la clef est toujours sur la serrure / le carrelage du sol de l’entrée est le même que celui de l’entrée / en face de la porte d’entrée, il y a une autre porte / la porte de la cuisine, il y a un carreau en verre un peu opaque / le reste est en bois

La porte de la salle de classe au collège / lourde / peinte en gris

Il y a là-bas une porte en fer grise / il pourrait s’y rattacher des souvenirs de guerre / le gris de la porte à quelque chose de militaire / rien de précis / peut-être des documents / un uniforme de la Première guerre mondiale / des documents relatifs aux habitants de la maison / un grenier entreposant des outils /

Une autre porte a un carreau en verre un peu opaque / un peu bosselé, on voudrait passer la main dessus pour     éprouver le toucher de ces bosses / on se dit que ce doit être agréable / on ne peut pas parce que on ne touche pas le verre / sur la pointe des pieds on est en déséquilibre.

Il a aussi l’encadrement d’une porte avec les gonds seulement sans les battants de la porte / on a envie de regarder dans le dictionnaire pour lire le vocabulaire de la porte.

La porte de l’Avant-Scène / Une porte dans la Vieille ville / une vieille porte en bois massif

Une porte de cabane / une porte en tige de bois, des bois trouvés, qu’on a ramassé pendant des heures, pour   fabriquer seulement une porte de cabane

La Porte du Henry’s bar / une porte toujours ouverte /rabattue sur le mur qu’on ne voit que pendant une virée nocturne après l’heure de fermeture / a le Henry’s bar devient ce lieu plein de mystères qu’on a hâte de revenir hanter dès l’ouverture à 7 heures du matin. 

  La porte d’une cabine de bateau / acajou / au calme / par gros temps : l’odeur de la porte de la cabine est   radicalement différente de celle du pont / le marin doit savoir se repérer par le nez. L’odorat du marin est primordial.

2 commentaires à propos de “autobiographies #07 | portes”

  1. Très découpé, simple, sec, scandé. Ce « Il y a », cette irruption parfois de réflexions décalées ou de généralités, qui s’évanouissent aussitôt, mises au même niveau que la couleur de la porte : « L’odorat du marin est primordial ». Cela me parle.

  2. frappée, par l’encadrement de la porte avec seulement les gongs mais aussi par l’acajou et l’odorat du marin