#40jours #12 | envierges

Flâner. L’enseigne du tabac. Rouge sang. Le Voltigeur. Petite terrasse. Café d’à-côté. Aux Balcons. Chaises. Bois. Guéridons. Trois. Bois et fonte. Olives. Vertes. Soucoupe. Restes d’apéro. Carafe. Trois verres vides. Cendrier plein. Envie de boire. Envie de fumer. Laisser l’escalier de pierre. Dans le dos. Carrefour. Envierges. Mare. Couronnes. Levert. Cascades. Cinq rues. Carrefour minuscule. Évoquer. Sources de Belleville. Serpillère. Barrage. Eau courante. Regard. Caniveau. Fonte. Coin de trottoir. Belle rue. Envierges. Monter. À droite. Tout de suite. Les gâteaux de la boulangerie. La façade. Ornée. Faucheurs de blé. Meules. Champs. Années 1930. Sans doute. Peut-être avant. Pourquoi ne pas entrer. Ne pas acheter. En face. Deux petites maisons. Renfoncement. Plâtre. Décollé. Strié. Premier étage. Soleil peint. Maladroit. Vieux hippies. Nuages. Enfantins. Verrière. Petit atelier. Retour à droite. Étalage de fruits et de légumes. Porte. Étroite. L’intérieur de la boutique. Sombre. Passer. Volée. Immeubles. hauteurs différentes. Rien d’haussmannien. Façades. Plutôt blanches. Blanchâtres. Travail du temps. Replâtrages. Crépis. Ciment blanc et chaux. De l’autre côté. À gauche. Succession de HLM. Petites tours. Souvent carrelées. Huit. Dix étages. Balcons. Ou non. Entrées de garages. Sous-sol. Buissons. Vert. Jaune. Forsythias. Envie de les toucher. Les effleurer. Se retenir. Y aller. Quand même. Sentir. Rien. Retour trottoir. Monter encore. Rythme. Lent. Décidé. Retour trottoir de droite. Attiré. Tas de parpaings de dix. Palette. Devant porte battante. Petit entrepôt. Un homme. Les soulève. Les rentre. Deux par deux. Dans les bras. Pas envie de l’aider. Passer. Souvenir. Maçonnerie. Dix ans. Continuer trottoir de droite. Grille. Cris d’enfants. À même la rue. Entrée. Pas principale. Plutôt sortie. Panneau. Collège privé Sainte-Louise. Plus loin. Petit pavillon. Cubique. Carrelé. Au-dessus de la porte. Imposte. Grille. Fer forgé. Tête de Mickey. Bizarre. En face. À main gauche. Numéro quarante. Résidence. Tour. Petites barres. Fin années 1960. Béton teinté. Brut. Baies vitrées. Rambardes. Garde-corps. Fer noir. Volets persiennes. Bois verni. Décors. Carreaux blancs et noirs. Irréguliers. Placés aléatoirement. Grille basse. Portail bas. Entrée. Longue passerelle-auvent. Béton. Sol dallé. Dalles galets. Au bout. Mural. Contemporain. Lignes et couleurs. Au bout. Un pêcher. Les pêches. Pas encore mûres. Bientôt. À côté de l’auvent. Une cour. Asphaltée. Réservé pompiers. Haut pignon. Lierre. Jusqu’en haut. Ferme la cour. Retour en face. Trottoir de droite. Groupe de poubelles. Vertes. Envie de les faire disparaître. Odeur saumâtre. Grand porche de la cité. Va jusqu’à la rue Piat. Immense cité. Des très jeunes veilleurs. Veillent. Sifflent. Hèlent. Apostrophent. Chaland potentiel. Arriver presque. Haut de la rue. Sur les deux trottoirs. Vieux bâtiments. Anciennes boutiques. Un échafaudage. Ravalement. Passer en dessous. Attention la tête. Deux cafés-restaurants. Au Vieux Belleville. Après l’échafaudage. Chez Monique. Devanture peinte. Rose-violet. Au coin de la villa Faucheur. Grand porche. Panneau Villa Faucheur. En demi-cercle. Voie fleurie. Donne aussi. Au fond. Dans l’immense cité. Tout en haut. Rue des Envierges. Une boulangerie. Une épicerie. Tout comme en bas. Pousser quelques pas. Le belvédère. Voir tout Paris. Ancien terrain vague. Là arrivait la rue Vilin. Maintenant parc. Escaliers. Frondaisons. Fontaines. Prendre l’entrée. Descendre les allées. Jusqu’au métro Couronnes.

A propos de Fil Berger

Fil Berger, je, donc, compose les textes qu’il écrit avec des artefacts sonores et graphiques et ses pièces musicales avec des artefacts d’écriture et graphiques. Le tout cherche, donc, une manière d’alchimie modeste située entre ces disciplines. Il a publié des livres d’artiste avec le plasticien Joël Leick chez Æncrages et Dumerchez. Quelques revues comme Paysages écrits, Traction Brabant ont retenu des textes. Il a travaillé et composé des pièces musicales documentées sur CD. Il a partagé pendant plus de vingt ans des moments de création avec des chorégraphes, des plasticiens, des auteurs, des improvisateurs et des compositeurs. Il a animé des ateliers d’écriture et de partitions graphiques avec des personnes de toutes sortes. Fil Berger, je, donc, est un improvisateur qui compose et performe en forgeant ses propres outils, ses champs lexicaux, ses instruments, sa présence au monde en les mettant sans cesse en variation continue. Son travail est la recherche de convergences multiples entre... l’idée et la pratique du « baroque » et... la pratique et l’idée de l’insurrection « œuvrière » autonome.

8 commentaires à propos de “#40jours #12 | envierges”

    • Françoise, tes retours me font toujours plaisir, et celui-ci tout particulièrement, car il s’agit bien de musique !
      Merci !!

      • Travailles-tu des mises en voix / en musique de tes textes ? Merci encore pour ces nouveaux fragments de ville. Phrasé parfait pour le disjoint!

  1. On aimerait partir flâner en emmenant ton texte comme carte ou autre à la quête de tout ce que tu déplie. Merci

    • Merci Romain pour ton retour !
      Si tu remontais la rue des Envierges aujourd’hui, tu ne trouverais pas tout à fait ce que je décris. Souvenirs mêlés des années 80 et 90… Mon « plan » a vieilli…

  2. Pour Émilie : malheureusement non. Je n’ai pas essayé de mise en voix… mais pourquoi pas ? Ça pourrait venir.
    Merci pour l’idée !