#40jours #39 | aller-retour

Départ de la maison pour retour à la même maison, au 4 de la rue Pierre Pavoine — en l’honneur d’un homme qui, grâce à ce cycle, n’est plus un inconnu – maison qui avait été construite sur le terrain où il avait joué aux indiens.

Il aimerait refaire le même chemin, mais les maisons sont-elles toujours là ? Il sait que les gens ont pour la plupart disparu.

Plusieurs fragments d’aller-retour s’invitent dans sa tête, mais il ne sait lequel choisir. L’un est-il le plus important que l’autre ? il ne sait pas.

Il y a l’aller vers la salle Gouloumès où le spectacle sera différent chaque dimanche. Le retour, lui, sera toujours le même : un retour silencieux dans la traction noire, le coup de sonnette pour que le père de Basile vienne ouvrir la porte, ses grands-parents s’installent dans le salon sans même enlever leurs manteaux. Cela dure à peine quinze minutes. Des banalités sont échangées. Ils repartent en disant simplement à dimanche prochain. En général, cela se déroule de septembre à juin, au moins dans les souvenirs de Basile. Puis cela s’est arrêté, il croit se rappeler quand il est entré en cinquième. Trop grand ou un évènement a sonné la fin de ce rituel. Il ne sait plus ou ne veut pas se souvenir.

Un autre aller-retour qui surgit :

Un coup de sonnette, il se précipite, sa grand-mère maternelle apparaît. La faire rentrer, la débarrasser de son manteau et surtout du petit paquet qui contient la fameuse galette sablée du jeudi après-midi. La savourer, ne pas en perdre une miette. L’heure du départ avec l’autorisation de raccompagner Mémé un bout de chemin. L’aider à remettre son manteau, sortir de la maison en promettant d’être de retour dans moins d’une demi-heure. Tourner à droite en sortant de la maison, puis au coin de la rue de nouveau à droite, remarquer que les rosiers sont en fleurs, que le jardin de Monsieur P. a été désherbé, que le portail de la maison de Madame L a été repeint ; qu’il y a un gros trou dans le trottoir, qu’une voiture roule trop vite dans la rue, saluer Monsieur V. qui est train d’arroser son jardin, etc… aller jusqu’au prochain croisement. Mémé tournera à gauche, il lui suffira de remonter la rue du Maroc, d’aller jusqu’à la boulangerie, de tourner à droite et de filer jusque chez elle. Lui Basile aura rebroussé chemin et sera retourné chez lui en attendant le prochain jeudi.

Et d’autres aller-retour

Vers la passerelle du stade du Maroc pour tenter d’apprendre à jouer au tennis…
Vers la gare de triage pour voir circuler les wagons…

A propos de Danielle Masson

L'Ouest de la France quitté depuis plus de 20 ans ... déjà ... pour la Provence Suivre les traces du bon Roi René écrire, faire écrire, partager les mots essayer mais parfois dur, dur !!! joyeuse, enthousiaste à vous lire y apprends tellement