A propos de Émilie Marot

J'enseigne le français en lycée où j'essaie envers et contre tout de trouver du sens à mon métier. Heureusement, la littérature est là, indéfectible et plus que jamais nécessaire. Depuis trois ans, j'anime des ateliers d'écriture le mercredi après-midi avec une petite dizaine d'élèves volontaires de la seconde à la terminale. Une bulle d'oxygène !

#carnets individuels | Emilie Marot

#46 | 05/04/23 | Aujourd’hui, j’écris la #13. C’est très court. Ca saisit un geste. L’arrête dans le flux d’une marche. Mots qui capturent tout vif un instant, arraché à la course folle et quotidienne de la petite dame du Carmel. Lui prêter voix pour la deuxième fois dans ce carnet alors même qu’à la boulangerie, je comprends qu’elle ne Continuer la lecture#carnets individuels | Emilie Marot

#voyages #05 | Balembouche

#05 | hommage à Nicolas Bouvier : Balembouche PORTAIL C’est l’entrée du domaine. Pas grandiloquent. Modeste. Pas vigoureux. Accueillant. Juste une frontière de bois qu’on pousse facilement, ouverte le plus souvent. Une invitation à entrer. ALLEE D’ARBRES Et puis devant soi, une fois le portail franchi, une allée d’arbres vénérables et doux à fois, et d’herbes, une végétation amie, un Continuer la lecture#voyages #05 | Balembouche

#carnets #prologue | carnets nomades

Tant et tant de carnets transbahutés. Petits, moyens, grands, lignés, vierges, quadrillés, à spirales, à la reliure cousue, agrafée, unis ou à motifs. Parmi. Il y a le tout petit carnet vert usé à la corde, couvertures première et quatrième effilochées usées grattées frottées, relique nostalgique de temps révolus de villes passées de gens perdus. Parmi. Il y a les Continuer la lecture#carnets #prologue | carnets nomades

#40jours #40-1 | bibliographie

Au bout du parcours, j’ai éprouvé le besoin de rassembler la bibliothèque de l’atelier. Exercice de copier-coller. Merci François pour tout ça ! Bibliographie Jacques Abeille, Le Veilleur du jour / Les Jardins statuaires (Le Tripode, 2015 / 2016) Samuel Beckett, Comment c’est (1961) / Le Dépeupleur (1970) Walter Benjamin, Sens unique / Enfance berlinoise / Paris, capitale du XIXe Continuer la lecture#40jours #40-1 | bibliographie

#40jours #39 | c’est en pleine nuit que nous prenions le départ…

C’est en pleine nuit que nous prenions le départ. Transbahutées en pyjamas de la chaleur du lit jusque sur le rêche d’une couverture dans le frais d’un sac de couchage sur la plage arrière du fourgon happant goulument la fraicheur et l’odeur des nuits d’été par le haillon arrière ouvert. Dans le chuchotis si doux des voix et des gestes, Continuer la lecture#40jours #39 | c’est en pleine nuit que nous prenions le départ…

#40jours #38 | palper la frontière

Elle prit le départ tôt ce matin-là. Elle baissa les vitres, elle n’alluma pas la radio. Elle boucla sa ceinture. Le phare blanc s’éloignait dans le rétroviseur. A la fois point de départ et point d’arrivée. Point de fuite. Point de chute. Une boucle. Un tour. Elle voulait vivre de l’intérieur le « syndrome de l’île » comme elle l’appelait. Qui était Continuer la lecture#40jours #38 | palper la frontière

#40jours #37 | pélerinage : écrire et parcourir trois lieux obsédants de l’enfance

| le HLM orange et sa lourde porte qui se refermait sous propre son poids dans un léger claquement net et sans bavure pendant que le bébé dormait là-haut dans le silence de l’appartement vide | la maison à la petite grille noire et aux petits gravillons gris, maison de la fugue enfantine. S’avancer en chaussons sur les petits cailloux gris. Continuer la lecture#40jours #37 | pélerinage : écrire et parcourir trois lieux obsédants de l’enfance

#40jours #36 | parole aux morts

Estelle R. 1978-2016 Je me suis jetée dans la Loire, un jour de décembre gris. L’eau noire m’a avalée. J’ai noyé ma douleur. La tête en étau. La peau grise. Plombée de chagrin j’ai sombré dans la vase le limon les algues dérivé délivrée légère enfin dans le courant dissout le corps et l’âme dans les méandres du fleuve. J’ai Continuer la lecture#40jours #36 | parole aux morts

#40jours #35 | ville-béton

Ca sent le bitume chaud le goudron cuit la poussière de chantier qu’on emmène chez soi quand on se déplace à pied ou à vélo. On salue les ouvriers au passage et ça donne du cœur à l’ouvrage un peu d’humanité dans tout ce vacarme et cette chaleur et cette lutte avec la matière car quand on y pense quel métier Continuer la lecture#40jours #35 | ville-béton

#40jours #34 | l’incendie, la page de dictionnaire et le miroir

Dans le petit matin rougi d’aube, il fait chaud encore. Nous avions évacué nos maisons en pleine nuit et avions attendu que l’incendie soit maitrisé pour pouvoir y retourner. J’avais réussi tant bien que mal à me rendormir rafraichie par des serviettes humides. Plus aucun ventilateur ne fonctionne. Nous n’avons plus l’électricité. La ville s’éveille, ignorante encore de la nuit Continuer la lecture#40jours #34 | l’incendie, la page de dictionnaire et le miroir