A propos de Laure Humbel

Site internet : Sur mes tablettes, laurehumbel.fr. Dans l’écriture, je tente de creuser les questions du rapport sensible au temps et du lien entre l’histoire collective et l’histoire personnelle. Un élan nouveau m'a été donné par ma participation aux ateliers du Tiers-Livre depuis l’été 2021. J'ai publié «Fadia Nicé ou l'histoire inventée d'une vraie esclave romaine», éd. Sansouire, 2016, illustrations de Jean Cubaud, puis «Une piétonne à Marseille», éd. David Gaussen, avril 2023. «Ton Nombril» et «BigBang» (Toutàlheure, 2023 et 2024, illustrations de Luce Fusciardi) sont des albums pour les tout-petits qui forment un diptyque sur le thème de l'origine.

#rectoverso #05 | Carrefour du Dauphiné

L’enseigne bleue de l’Aldi marque l’entrée dans un périmètre urbanisé d’abord en pointillés, par des pavillons déjà un peu anciens avec leurs haies bien taillées, au milieu desquels surgit un cabinet vétérinaire, cube de béton qui semble plus vaste que la petite grande surface qu’on vient de dépasser. Les trois femmes dans la voiture s’esclaffent en moquant la taille du lieu, qui convient pardi bien aux bovins blancs qu’on a vus dans les prés… Continuer la lecture #rectoverso #05 | Carrefour du Dauphiné

#rectoverso #04 | terre et fer

Le sentier montait entre buissons et fougères, certains se déchaussaient, le sable dans le soir était très doux et froid aux pieds, on bavardait, on fredonnait. De là-haut : les roches, la table du dolmen.
— Tu comptes expliquer ses choix par des émois d’adolescente ?
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#rectoverso #02 | orage

La lumière s’évanouissait du ciel, la nappe du buffet semblait encore plus blanche sur le carré d’herbe qui perdait ses couleurs. Verres à la main, rouge aux lèvres, chaussures de cuir, robes choisies, chemises de prix, cols de vestes et décolletés d’où les effluves des eaux de toilette ne s’étaient pas encore évaporés, ils se groupaient dans ce seul espace libre au centre du jardin du musée Delacroix, l’occupant tout entier, certains plus stratégiquement positionnés à portée des petits fours, Continuer la lecture #rectoverso #02 | orage

# rectoverso #01 | Stations

La nouvelle gare des autobus, au terminus de la ligne, est une esplanade implacable où la lumière évapore l’épaisseur des choses. Seuls vibrent les contours, la mince verticale des lampadaires, la maigre silhouette des végétaux espacés les uns des autres. Rien ne dépasse du paysage. Il ne pend presque plus aucun câble de travaux, les poteaux provisoires, aussi, ont disparu. Continuer la lecture # rectoverso #01 | Stations

#boost #11 | À l’envers de la lumière

Nous étions comme paralysés. Chacun de nos membres pourtant, du petit doigt à l’orteil, était parfaitement mobile. Nous avions beau nous agiter, nous n’avancions pas. Sur place restait la nuit. Nos bras faisaient des moulins dans le vide, nos genoux gigotaient. Sur la nuque une gêne nous encombrait et nos yeux pouvaient bien se tendre, ils ne rencontraient que le Continuer la lecture #boost #11 | À l’envers de la lumière

#Boost de #00 à #10

0. Le bout du môle avait le goût des promenades rallongées.
1. La terre colle, la terre adhère
2. La porte de l’enfance est plate et la clef
etc. Continuer la lecture #Boost de #00 à #10

#boost #09 | Tournant

Elle faisait, à pas arrondis, le tour de la statue. Comme tout le monde, elle lui avait jeté un coup d’œil de face. Elle atteint le côté après plusieurs pas, traversant des voix étrangères, des mots mâchonnés dont lui parvenaient des syllabes gluantes. C’était un grand monument autour duquel on marchait lentement. Un bourdonnement Continuer la lecture #boost #09 | Tournant