A propos de Sophie Hutin

Metteuse en scène & Formatrice à *La Marcheuse* : Théâtre | Danse | Performances | Action sociale ---> http://LaMarcheuse.fr Avance dans l'écriture avec lenteur et pugnacité

#40jours #02 | un HLM en carton

Quand elle a emménagé dans l’immeuble, elle a fabriqué pour sa fille une maison de poupées à partir d’un grand carton de rangement de vêtements avec croisillons intégrés, un truc qu’elle avait acheté étudiante alors qu’elle n’avait pas un rond, et d’une solidité étonnante à travers les années. Ce bâtiment cartonné au toit plat, beaucoup plus haut que large, avec Continuer la lecture#40jours #02 | un HLM en carton

#40jours #01 #03 | Thomas Sankara, à haute voix

Bleu nuit sur fond blanc sobre, estampillé Montreuil, M avec la feuille de pêcher. Les lettres imprimées tout en finesse racontent une forme tranquille d’installation dans l’espace, le tube vertical est bien trop haut pour le panneau qu’il supporte et qui, lui, semble humblement demander peu ou prou de surplomb par rapport au regard des passants. Un fin liseré encadre Continuer la lecture#40jours #01 #03 | Thomas Sankara, à haute voix

#40jours #prologue | continent noir

Y a-t-il quelque chose plus énigmatique qu’un corps dit féminin ? Qu’un corps jeune hein, après 50 ans on s’en fout de toute façon, secret ou pas secret, moitié de la moitié de l’humanité ou pas moitié de la moitié de l’humanité. Tonton (Grand-père ?) Freud ne parle-t-il pas du continent noir blablabla, rien que d’écrire son nom une fatigue Continuer la lecture#40jours #prologue | continent noir

#P4 | Comment-se-parler-de-tout-de-rien

« Toi 1 – Ne le prends pas mal… Ce n’est pas pour dire mais…Toi 2 – Ça ne me pose aucun problème.Toi 1 – Je ne veux pas te blesser. Ne te fâche pas.Toi 2 – Excuse-moi je te coupe. Ça ne doit pas être facile.Toi 1 – Je ne peux pas aller plus vite que la musique.Regarde-moi quand Continuer la lecture#P4 | Comment-se-parler-de-tout-de-rien

#P3 | Émousser la lame

C’est l’objet du quotidien qui attire le plus son attention, toujours ce petit instant de sidération quand chez des ami·es elle ouvre le tiroir des couverts pour saisir un… ou, encore plus oppressant, quand elle appréhende une série alignée de la plus petite à la plus grande, en exposition au-dessus de l’évier. « T’as pas de… ? », non elle n’en a Continuer la lecture#P3 | Émousser la lame

#comme | Je te papouille comme…

Je te papouille comme une cabane dans les arbres, totalement fantasmée parce que je n’ai même jamais grimpé dans un arbuste, alors bon…Je te papouille, pas comme une chatouille, non plutôt comme une cuillère en bois quand ça s’éclate dans la pâte à gaufre.Je te papouille, comme un lave-vaisselle en pleine action, gicler sur les assiettes.Je te papouille, comme un Continuer la lecture#comme | Je te papouille comme…

#P2 | Tas de tas

Et pendant ce temps des tas de lignes d’eau de pluie, des robes à glamourrr à Cannes et à Avignon (on dit pas « à » on dit « en » sinon ça fait prolo), des gilets de sauvetage pour rejouer l’Odyssée entre potes sur des canots depuis la Libye, des collections de coquilles d’escargots qui se vendent aux enchères, des motifs reine des Continuer la lecture#P2 | Tas de tas

#L2 | Naissance d’une coquille

Sans compter le danger potentiel qu’il y aurait à se retourner, à regarder derrière soi, mais à 58 ans, a-t-on encore la souplesse nécessaire pour tourner le cou quand le bras gauche est tendu vers l’arrière, légèrement laxe, agrippant avec moiteur le caddie, on lui a pourtant dire de se redresser, qu’elle allait devenir bossue comme sa mère. Mais elle Continuer la lecture#L2 | Naissance d’une coquille

#P1 | Le studio du 125 rue de Picpus

2000. Chanter un air d’opérette dans l’espace vide, je suis tombée amoureuse d’un lever de soleil sur l’avenue Daumesnil2000 bis. Clingclingcling fait la bouteille dans la benne à 5h du mat’2001. Je regarde dans le placard en rentrant, je regarde dans le placard quand la nuit tombe, je regarde dans le placard avant de me coucher, je ne regarde pas Continuer la lecture#P1 | Le studio du 125 rue de Picpus

#L1 | Au pied du mur

Le chemin avait serpenté en montée, et le caddie tiré en ahanant avait pesé lourd, comme ces baskets sont serrées, pourquoi s’enrober de matière synthétique quand on rêve de doigts de pied étalées en pleines sandales, minimiser la surface du corps qui toucherait un truc solide, rêve de short, non de grande robe d’été comme une chemise de nuit blanche Continuer la lecture#L1 | Au pied du mur