A propos de Ugo Pandolfi

Journalist and writer based in the island of Corsica (France) N 42° 46' 0.12'' E 9° 26' 59.999’’ • son blog Ugo Pandolfi Scriptor

#40 jours #18 | retour ne ment

Ni rails, ni quais. Niquée la gare. Même plus de plaque tournante. Les vieilles machines ne peuvent plus faire face au retour. Existe-t-elle seulement la gare de cette ville qui n’existe pas dont même les vestiges rouillés disparaissent ? Une ombre sur le sol écrasé de lumière. Il y a bien un homme qui attend quelque chose. Son train. Pour rentrer. Rentrer Continuer la lecture#40 jours #18 | retour ne ment

#40jours #20 | la chasse

Je ne veux pas aller là. Pas y aller. Parce que je veux m’asseoir, puis m’allonger pour ne voir que le ciel, un instant fermer les yeux. Depuis le banc de Camden Town, le design des mobiliers urbains de l’architecture hostile ose tout. Dans tous les lieux de la ville, dans les ruelles de ses quartiers anciens, dans le grand Continuer la lecture#40jours #20 | la chasse

#40 jours #16 | comme à Gravelettres

Ne la cherchez pas. Vous n’arriveriez à rien. Rien qu’un recoin d’imaginaire. Gravelettres est une ville dont je ne veux rien connaître. Je ne veux, ne puis, rien dire de ce que je sais d’elle. Je ne veux pas entendre ce que j’en ignore. Une ville aux portes closes, où dés qu’on sonne les voyelles tombent, les mots démentent, les Continuer la lecture#40 jours #16 | comme à Gravelettres

#40 jours #17 | micca nomi

Mieux que rien. Cinq après-midi midi par semaine.Ce qui l’embête, c’est qu’elle ne peut pas abandonner sa chienne seule à la maison. Elle doit l’emmener avec elle et la laisser dans la voiture sur le parking de l’EHPAD. Son public de fauteuils coques et celles qui les habitent acceptent sans problème qu’elle s’absente pendant les séances de coloriage pour aller Continuer la lecture#40 jours #17 | micca nomi

#40jours #14bis | quintils pour Lui

Dans les bois, les sentes, les champs Le fleuve de tes mots, la douceur de ta voix Tes mains, tes bras, ton corps qui caressent le vent Dans les sentes, les bois, les champs Dessinent la route qui m’emporte vers toi. La beauté de tes gestes, les syllabes de ton nom Dans la nuit je le murmure aux étoiles Je Continuer la lecture#40jours #14bis | quintils pour Lui

#40 jours #15 | votre imagination qui bégaie

Comme un cheval qui branle sa tête pour se dégager du mors, oui, je bégaie, bégaye, bègue. La ville n’est pas en cause que je parcours, que j’aime ou déteste, que je peux fuir si elle m’oppresse, m’agresse, me stresse. Pas plus l’Histoire qui, elle, ne se prive pas. Les lettres, les consonnes dures, longtemps crues fautives, sont toutes aussi Continuer la lecture#40 jours #15 | votre imagination qui bégaie

#40 jours #14 | soulagement

Elle les montre tous les signes du mourir. Bien avant le refus de s’alimenter. Depuis, c’est la fin. Les mains délivrent le dernier message, les mains cyanosées. Je liste et dépose une à une les pièces demandées sur le bureau de la jeune femme qui m’a fixé rendez-vous. Le bleu sombre, presque noir, des mains revient à chacun de mes Continuer la lecture#40 jours #14 | soulagement

#40 jours #13 | oxydation

Couleur substance, action lente omniprésente partout là où le fer métallique revient à son origine. Tout lui appartient dans les villes d’acier comme dans les campagnes où les machines sont à l’abandon. Triomphale sur le cadavre des navires échoués, les voitures brûlées. Timide trace conquérante résolue sur l’engin de chantier, l’outil maltraité, le panneau de signalisation saccagé, la serrure du Continuer la lecture#40 jours #13 | oxydation

#40 jours #12 | sous l’eau venir

Absence de méduses ce jour là. La crique que nous aimions choisir pour ses rochers plats est presque déserte. La mer est douce, soyeuse, accueillante. Nous partons, sans nous éloigner, épier la danse lente des posidonies, survoler les fonds, suivre une troupe minuscule de minuscules poissons, espérer en vain un poulpe se réfugier dans sa maison invisible. Déjà tu regagnes Continuer la lecture#40 jours #12 | sous l’eau venir

#40 jours #11 | perdition

Toutes les rues où l’on se perd se ressemblent, quelles que soient les villes, dans les villes bidons comme dans les bidonvilles. Pas les lieux où l’on se retrouve perdu (idiote formule puisque si retrouvé plus perdu), pas les voies qui nous égarent, pas la fausse route qui nous étouffe. Les lieux dont la fin, la seule fin, est la Continuer la lecture#40 jours #11 | perdition