autobiographies #08 | l’annexe

L’annexe ; un enfant pensait qu’il s’agissait de la nexe ; au rez, pas de chaussée mais une cour ; en ces terrains pentus on trouve parfois la chaussée au niveau des caves et du garage ; donc au rez de cour de l’annexe, une cuisine ; longue, étroite, s’élargissant quelque peu au niveau de la seconde fenêtre ; libérant ainsi un espace pour l’évier et le lave-linge ; l’évacuation raccordée à l’évier en grès par un tuyau gris ; en face, une gazinière six becs deux fours ; pour chauffer d’énormes casseroles de potage et de patates, bases de l’alimentation indigène ; vues sur cour ; un lilas, un aucuba, un poirier, un hortensia ; le fruitier dépalissé a viré sauvage demi-tige ; le vivace aucuba du Japon, thermomètre de l’intensité du gel, ses feuilles se rapprochant de ses tiges au fur et à mesure de la chute du mercure, comme les oreilles d’un chat effrayé se couchent sur sa nuque ; des dalles roses et jaunes vingt / vingt ; un siphon de cour dit sterput ; retour à l’intérieur : une brique en verre dépoli vert d’eau translucide juste avant le seuil en petit granit poli du living-séjour ; pour laisser passer un peu de lumière naturelle dans la cave ; à angle droit, vivre, séjourner et manger ; une table, sept chaises, un buffet, un divan en skaï ; une baie ouverte pour faire un lien avec la salle à manger des grandes occasions ; là aussi la transition entre le plancher en sapin rouge du nord ciré foncé et le sol en granito est assurée par du petit granit poli ; en face, au-dessus d’un long radiateur, une fenêtre guillotine, haute et large, difficile à manipuler ; à sa gauche une porte vitrée à mi-hauteur donnant sur la cour ; une verrière dans le toit plat ; aller chercher la lumière de toutes les manières à travers les branches des arbres jamais taillés ; alimenter la brique vert d’eau ; essayer d’y voir clair dans le noir ;