autobiographies #07 | groom

la porte de la 403 noire que je claque et qui t’écrase les doigts.

la porte de la cave à r. derrière, un escalier tout noir et une odeur d’humidité vieillotte. à droite, le garde-manger.

la porte du 102 rue thiers avec un petit rectangle de cuivre. le marteau carré et la poignée que l’on tirait pour annoncer notre arrivée. la grand-mère descendait avec son fichu. promesse de tendresse et d’un autre monde.

on n’entre jamais par la porte de bois en face de l’allée bordée de galets. on fait le tour de la maison par la gauche et on entre par la porte de la cuisine. les invités entrent par la belle porte régulièrement repeinte en faux bois.

la porte vitrée en arcade à mostaganem. derrière, l’hiver, les tempêtes sur la méditerranée.

les planques de policiers derrière la porte du 133 pour surveiller le squat de l’autre côté de la rue. ils trouvaient le couloir pratique : il suffisait de pousser la porte d’un coup d’épaule et de s’installer là.

une maquette d’école pour l’examen d’archi. elle n’avait pas de porte. on y entre ou en sort comment de votre école ? demandaient antoine Grumbach et dominique Spinetta. michel G., lacanien émérite, trouvait que Grumbach (qu’il prononçait groom back) c’était un nom prédestiné pour parler d’une porte qui ne voulait pas s’ouvrir.

porte blanche, ferme un tout petit couloir qui va vers chambres et salles de bain. à peine visible, jamais remarquée, passage obligé entre espaces public et privé. Ligne centrale décentrée indispensable.

la trappe dans le plafond à c. une enfance et une adolescence à imaginer ce qu’il y avait là-haut. en fait, rien.

la porte entre le 102 rue thiers et la maison de pierre Loti au fond de la cour cachée sous les clématites. passage vers une maison d’ailleurs, maison voyage. pierre S. l’a faite maintes fois cette traversée, passant d’un monde à l’autre, du réel au rêve.

dans l’impasse qui mène au parc, la porte que le chien avait retrouvée après une errance certainement affolée d’une bonne vingtaine de kilomètres.

la grille de la rue puis une petite allée qui longe un mur à gauche et la porte verte. l’escalier démarre en face délimitant un espace pour poser les chaussures. pas plus de souvenir, c’est si loin !

A propos de bernard dudoignon

Ne pas laisser filer le temps, ne pas tout perdre, qu'il reste quelque chose. Vanité inouïe.

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