été2023 #08 | mariage

Il descend de l’autobus qui le ramène de la ville, chargé d’émois et d’odeurs et ce qu’il voit c’est ça : comme une petite place de village bordée par la route, une rangée de maisons et un terrain vague. Leur maison, un mur, un portail à deux battants dissymétriques, trois barres de métal horizontales, des bougainvillées, l’étage aux fenêtres larges Continuer la lectureété2023 #08 | mariage

# été 2023 #8 |fenêtre

C’est à peine si on les remarquait. Il y en avait cinq ou six, et peut-être moins. Insérées dans la rainure, entre la vitre et le cadre de la porte. Elles dissimulaient la vaisselle sise à l’arrière, des verres sans doute, je ne me souviens pas, mais j’imagine bien des verres, les verres de tous les jours, car les autres, Continuer la lecture# été 2023 #8 |fenêtre

#été2023 #08 I Discrète hérésie.

« Marie prie quelque chose, Marie dit quelque chose, mais personne ne veut l’entendre… » Marie se libère de la routine d’un mercredi sans saveurs, portée par une intuition tenace. Cette nécessité urgente de béance afin d’effacer le souvenir d’une douloureuse floraison. Elle range les mémoires éparses, les disputes récentes, les ustensiles domestiques, son tablier, son malaise, les pronostics médicaux incompréhensibles, son Continuer la lecture#été2023 #08 I Discrète hérésie.

#été2023 #08 | Cellules.

La petite case ouverte de la cage de verre donne l’illusion qu’un élan vital est possible. Foutaises, elles ne respirent plus, n’ont jamais respiré d’ailleurs, ces fleurs-nids-à-poussière posées là depuis un temps sans date, alourdies par la poudre sécrétée par la touffeur de la pièce. On ne sait pas si l’enferment est protecteur ou simplement cellulaire, un peu comme la Continuer la lecture#été2023 #08 | Cellules.

#été2023 #08 | le portrait

Le portrait accroché au mur dans son dos est encadré de bois clair et de taille moyenne, dessiné au pastel sur un papier vert de gris. C’est un portrait fait du temps de son adolescence par un peintre impressionniste qui trouvait son visage intéressant et lui avait proposé d’en dessiner les contours à la fin d’une journée de stage. Elle Continuer la lecture#été2023 #08 | le portrait

#été2023 #08 | L’effondrement intérieur

La béquille a deux couleurs, gris pour la tige et bleu pour l’appui et sa poignée. Félicité l’a calé contre la porte en bois de la cuisine. Nous la trouvons tout au long de la journée dans toutes les pièces de la maison. Dans la nuit, puisque je ne dors plus, alors que j’étais dans la cuisine, elle est tombée, Continuer la lecture#été2023 #08 | L’effondrement intérieur

#été2023 #08 | Dépliage

Elle se lève, trébuche dans sa longue robe et s’approche de l’étagère située en face du fauteuil vert. Juste en-dessous de l’étagère, sur une petite table ronde se trouve une multitude de petits Schtroumpfs qui regardent vers la mappemonde au-dessus d’eux et semblent rêver qu’on les emmène quelque part. Son visage rayonne, elle adore les faire vivre en leur donnant Continuer la lecture#été2023 #08 | Dépliage

#été2023 #08 | Jicky 81

La pellicule de votre vie brûle. Je suis là pour inhaler ses vapeurs de celluloïd. Sur votre coiffeuse, le coffret Guerlain — l’écrin de Jicky. Sa composition a changé tant et tant de fois mais l’essentiel demeure : Jicky est le premier parfum abstrait, le premier qui s’affranchit de la Cologne et du soliflore. Jicky, 1889. 20 ans avant votre naissance, Continuer la lecture#été2023 #08 | Jicky 81