Des chambres

ça devait être au Nord qu’était le lit bébé, la fenêtre grande ouverte, les autres enfants jouent dans le jardin

météore dans le ciel gris par la fenêtre, papier peint aux fleurs roses – le mobilier en rotin de ma mère était déjà là, peut-être

maman, un troupeau de bisons au galop sur le macadam, la couette dégringolée et le corps priant au pied du lit

draps froissés, la petite bibliothèque sombre… dans la chambre d’à côté des voix étouffées, des allées et venues agitées, mon grand-père

Bien que la maison soit déserte un jeune homme en complet noir joue du piano en bas

qui peut bien ronfler comme ça dans le dortoir ?

perchée sur le lit superposé en fer blanc, sans le faire grincer, lire le livre en s’approchant du rideau de la fenêtre décatie

une épaisse plaque de béton me râpe les bas de jambe, mais pourquoi tout à coup la couette est-elle si dure ?

lumière découpée. Oiseaux et insectes. Fort le soleil à travers les volets. Déjà ?

dans la chambre nue un vent doux et tiède, faut absolument que l’infirmière laisse la fenêtre ouverte

l’odeur collante de la cigarette partout et les pas dans le couloir juste à côté du lit – des voix étrangères 

4 commentaires à propos de “Des chambres”

  1. Bonjour Mathilde,
    j’ai ressenti les intensités variables de vos chambres, comme des ampoules qui clignotent, hésitent entre s’allumer à plein ou s’éteindre soudain, des atmosphères donc.
    Bonne suite,
    Catherine Serre

    • Bonjour Catherine
      Merci beaucoup de m’avoir lue et de m’avoir laissé ce message.
      À bientôt
      Mathilde

  2. Impressions fugaces et intrigante, on aimerait pousser les mots pour en savoir plus