# L4 | le goût de lire, le goût d’écrire

sentimenthèque
(sentimenthèque chronologique)

Paroles, (Jacques Prévert), — au chevet de l’enfance — pour la sensualité (son goût d’interdit alors) de Barbara, épanouie ravie ruisselante sous la pluie 

Little women, (Louisa May Alcott), — me refuse au titre traduit car on se fiche bien du docteur March — pour Jo qui devient écrivain, que j’allais chercher à chaque lecture (six fois au moins entre huit et quatorze ans)

Le chant du monde, (Jean Giono), pour la ferveur, la sensorialité, la parole de la nuit, des arbres, des oiseaux, l’odeur du fleuve, de la terre, des mousses

Savannah Bay, (Marguerite Duras), pour l’avoir vu joué avant de le lire, à côté de toi, pour Madeleine, pour le refus de la mémoire, pour la quête, l’amour, pour la nuit qui a suivi

Le Rivage des Syrtes, (Julien Gracq), pour les pages ouvertes au couteau, la construction en souvenir, la force poétique, pour l’attente, la menace, le dépaysement 

La première fois, (Anne-Marie Garat), pour le temps retrouvé, la photographie, le nuage, mais aussi La source, pour l’art du conte, la généalogie, le Grand Nord à l’approche 

Quelque chose noir, (Jacques Roubaud), pour le sang sous la peau 

Seuls, (Laurent Mauvignier), pour les silences, l’entrelacement des voix, le lent glissement vers la folie. 

La raison des fleurs, (Michaël Trahan), pour le drame de la perte, l’enquête, la litanie, le besoin de voir les vagues, de les entendre

Un monde sans rivage, (Hélène Gaudy), pour le vertige blanc, le journal d’Andrée, le monde englouti, les revenants

Cent ans de solitude, Gabriel Garcia Marquez, pour la fantaisie, le foisonnement, les boucles du temps

Vers le phare (Virginia Woolf), pour le temps qui passe, pour la présence-absence des personnages entre les murs de la maison vide, les vêtements abandonnés, les souffles d’air, pour l’intimité 

A propos de Caroline Diaz

Née un 1er janvier à Alger, enfant voyageuse malgré moi. Formée à la couleur et au motif, plusieurs participations à la revue D’ici là. Je commence à écrire en 2018 en menant un travail à partir de photographies de mon père disparu, aujourd'hui c'est un livre, Comanche. https://lesheurescreuses.net/

2 commentaires à propos de “# L4 | le goût de lire, le goût d’écrire”

  1. Ah Giono qui est un de mes trois grands regrets (et suis sidérée de n’y avoir pensé que deux ou trois heure plus tard??? fais tout un eu trop vite)
    Et puis plaisir, notre commune amitié pour Jo March