#boost #11bis(3) | tête-bêche

Nous avions bu ; pour nous prémunir du froid nous buvions. La maison que nous retapions n’avait pas de chauffage. Au rez-de-chaussée, nous le découvririons dès notre arrivée, l’unique cheminée, large comme un lit-clos, fumait. Le premier soir j’avais lancé un feu, de belles bûches sèches s’empilaient. Il y eut cette flambée immédiate, rouge, immense – sorte de miracle, c’est Continuer la lecture #boost #11bis(3) | tête-bêche

#boost #06 | Ravagés | Michaux

À l’intérieur, les visages s’entassent. Ils ne demandent pas la permission pour apparaître, ils surgissent dans les angles morts de la conscience. Les visages précipités les uns dans les autres sans membrane séparatrice se confondent dans leur chair même. La nuit les fait remonter du fond, là où séjourne ce qui n’a jamais eu de nom. Ils émergent par strates Continuer la lecture #boost #06 | Ravagés | Michaux

#Boost#00# à #09

46°27’47″N 5°48’02″E 871m A cet endroit précis où l’asphalte de la rue va devenir celui de la route qui sort du village, une explosion de couleurs. Tous les dahlias pomponnent ou éclatent dans la lumière de la mi journée vers laquelle ils se haussent imperceptiblement. A travers la réverbération lumineuse de leurs étoiles on pourrait presque entendre la voix du roi poète Continuer la lecture #Boost#00# à #09

#Boost#5 HURLEVENT

(titre trouvé par François Bon, qu’il en soit remercié! Le cri est là — Proche et tellement lointain — inutile de le chercher dans la gorge ou sous la peau ou dans la chaleur du souffle — Il faut descendre plus profond encore — plonger bien au-delà des poumons ou des viscères — ouvrir les portes des abysses et se laisser tomber comme une pierre Continuer la lecture #Boost#5 HURLEVENT

#boost #05 I Artaud, cataractes rêvées du cri

un cri marche entre deux rangées de pierres  grillagées un cri marche entre deux empilements de pierres irrégulières retenus par des carrés de fil de fer rouillé un cri marche entre deux rangées de murs à angles droits bâtis d’un fracas de roches accidentées enfermé dans du treillis métallique les murs enserrent le cri qui marche le pressent mais rien Continuer la lecture #boost #05 I Artaud, cataractes rêvées du cri

#boost 05# Tu ne savais pas qu’on pouvait crier comme cela

Une rumeur se répand dans la cour de la maison arabe. La foule se concentre, les femmes pleurent. Tu ne sais rien, tu ne comprends rien. Tu devines juste. Les hommes se sont venus pour le porter. On t’appelle, tu avances, tu vois le cercueil avancer au-dessus des têtes, traverser la cour sous un soleil d’octobre. Puis, tu ne sais Continuer la lecture #boost 05# Tu ne savais pas qu’on pouvait crier comme cela

boost #05 | Voici venir la nuit

C’est une poussée secrète, cachée, une torsion interne à la lisière du corps juste au bord, des ombres derrière les rideaux. Un ébranlement sans contours. Une dilatation du silence. En rêve je vais t’y retrouver. Vaille que vaille. Cela fait déjà quelques minutes que je n’entends plus rien, désormais les voici rejetées. Quelque chose gronde en-deçà du son, et des Continuer la lecture boost #05 | Voici venir la nuit

#ecopoétique #10 | tête morte océanique terrienne

ni pierre de lave ni galet tête morte océanique terrienne concrétion de mouvements contraires braillarde singulière échue au rivage pierre cri anthropomorphe tête dure sur lit de galets polis pierre cri granuleuse vorace et cependant mutique ocre brune et terre d’ombre rugueuse à taille de paume plus lourde que large plus douce que l’air de tête cri parsemée de suie Continuer la lecture #ecopoétique #10 | tête morte océanique terrienne

#écopoétique #07 | Un petit cri dans le brouillard

Ni l’enfer ni le purgatoire ni les grands esprits ni les sombres zombies ni culte du bien-être ni culte des ancêtres ni l’envie ni la peur ni l’attente d’ailleurs ni l’espoir d’autrement ni le comme avant, ni le bruit ni la fureur ni l’ennui ni les coups ni la rage ni la haine, ni l’émission de gaz ni la perte Continuer la lecture #écopoétique #07 | Un petit cri dans le brouillard

#anthologie #03 | l’homme

L’homme était par terre, un corps long sale. Dès que je l’ai vu, dès que j’ai vu cet homme je me suis dit je vais le relever et je vais le prendre dans mes bras. Le prendre. L’emmener et le garder avec moi. Contre, je me disais. Le regardant cet homme je le pensais. Un homme je pensais en moi Continuer la lecture #anthologie #03 | l’homme