#techniques #02 | Au vol inverse

Fouillis des toits, pigeonniers, terrasses et plateformes. Pointes, aplats, triangles. Le drapeau sur les hauteurs. Rouge. Des surfaces, les bords épais, baveux dans le crépuscule. Les ordures fuient à chaque étage des sacs éventrés. En contrebas la file lente et dispersée de camions. La fumée âcre, chaude, enveloppante. A l’arrière, les églises dans le creux de la roche, la masse de la montagne. Les fidèles. Ceux-là, en cercle, vêtus comme aux grands jours. Jour de fête, postures figées, mouvantes, la danse et la pose devant le photographe, puis la danse à nouveau et le chant. Le rire blanc, trace lumineuse des dents, rémanente, flottant sur la rétine comme un rai de soleil. La cascade des visiteurs. Là-bas, la cité des morts, les tombeaux, les logements, les ateliers, les chiens vont et viennent. Les deux enfants et le ballon face au mausolée, les hommes assis en terrasse, fumant. Les cols, les anses, les formes bombées, les milliers de bulles, l’air empêché dans l’atelier du souffleur, les traînées de couleur sur les verres grenat. Les fidèles dansent en cercle, les pigeons animent le ciel gonflé d’une respiration lourde. Le drapeau claque. Les sifflements des éleveurs sur les hauteurs trahissent la fin du jour.

A propos de Marion T.

Après tout : et pourquoi pas ?