vers un écrire/film #02 | Vieni Elisabetta andiamo a dormire | … | non fare tarde

Retour petit matin | regard en l’air fronton lampadaire | Entrée porte cochère | Petite musique de chambre | chandeliers | menus pas serrés | le sac à main serré aussi | le coeur peut-être serré | intérieur cossu | splendeur ancestrale | rien ne dépasse | tout à sa place | furtive elle avance | la caméra glisse à sa suite | fuite, son port de princesse | jupe qui bat le mollet talons carrés qui résonnent | vide | tente l’esquive en légère accélération | damier en léger oblique | noir tunnel de ces intérieurs bourgeois | luxe d’une pièce d’où peuvent partir deux couloirs | incertaine silhouette moins fragile plus massive un temps d’avance | pourtant si désert | tentative d’esquive de caméra au détour d’un corridor | puis diagonale dans l’ombre où ne luisent que le vernissé des tableaux des apprêts de la peau et la retenue du chignon | brillances | finalement croiser le rail de cette caméra qui soudain semble indiscrète et déplacée | devancer | laisser la main gauche tomber | dos… pas au bout de ses peines | encore une autre longueur à traverser | se faufiler dans une interminable enfilade de chaises empilées | rectiligne brouillée par la réfract-lumière qui filtre au travers | solitudes emboîtées | des zébrures de lumière sur la nuque | impressions de cages vides et silencieuses | compression | noir tunnel à nouveau | minuscule rectangle lumineux | bruit de jeton métallique inséré | dégringolade | fondu enchaîné lumière | drapé de lumière | dentelle | balayage circulaire autour de ce voile de lumière | orbe | berceau | lumineux berceau | voix off lointain enregistrement | désuétude | bribes d’un passé définitivement révolu | face à face visage tourmenté main crispée sur l’antique audioguide | froide bakélyte isolant cette main coquille qui pourrait être empreinte d’une caresse consolatrice | Minute écoulée

A propos de sophie grail

Après une grande vingtaine d’années en région lyonnaise, vis depuis bientôt une petite entre Léman, vallée verte et blanches montagnes... sans renier racines ardéchoises et tête en terres corses, balinaises ou cévenoles... dévoreuse ou passeuse de livres, clame haut et fort les mots des autres ( accompagne aussi depuis quinze ans les élèves de CM2 à jouer avec les leurs et en apprivoiser d’autres) sans jamais trop extérioriser les miens (sauf en labyrinthiques cérémonies secrètes). Alors sourire de me livrer en tiers-livre sans pseudo ni hétéronyme ... (Interviens discrètement sur Facebook via Sophie Sopibali)