LAC

Tu vois le lac d’en haut. Comme un œil blanc au milieu de l’image. Comme l’œil crevé du chat. Il y a cette barque au milieu du lac. Une femme s’y tient assise. Sa silhouette blanche. Une vieille femme. Sa chevelure épanchée sur l’eau. Grise. La barque encalminée elle pourrait disparaitre aspirée par l’eau ; elle pourrait, emportant la femme. La noierait comme l’enfant que tu fus. Et la barque s’engouffre. Elle a plongé. À peine un remous. Sur le rivage réapparait le corps: une petite fille pas plus grande qu’une poupée. Tu tires dessus pour qu’elle redevienne vieille.

A propos de Nathalie Holt

Rêve de peinture. Quarante ans de scénographie plus loin, écrit pour lire et ne photographie pas que son lit.

18 commentaires à propos de “LAC”

  1. (nulle part il n’est dit que Charon ait été, soit ou serait un homme- une femme- un fantôme) (ça ne veut pas dire non plus qu’il s’agisse d’un début – non plus que d’une fin) – allons-y (de concert…)

  2. J’ai bien cru croiser Raymond Chandler et sa dame du lac entre tes lignes. Merci.

  3. Quel claque, ouah! Onirisme, symbolisme, fluidité… merveilleux! Ombre puissante.

      • Merci Nathalie! Je me suis également laissé emporter par la chevelure grise épanchée sur l’eau de la vielle dame. Merci pour l’univers!