A propos de Catherine Plée

Je sais pas qui suis-je ? Quelqu'un quelque part, je crois, qui veut écrire depuis bien longtemps, écrit régulièrement depuis dix ans, beaucoup plus sérieusement depuis trois ans avec la découverte de Tierslivre et est bien contente de retrouver la bande des dingues du clavier...

#photofictions #03 | L’absent

 Il y a le lit défait, enfin le matelas gonflable qui en tient lieu. L’oreiller enfoncé et déporté, le drap plissé creusés en souvenirs d’une nuit agitée. La couette rabattue au pied. Il y a les plaquettes de médicaments déballlées, à portée, et sur le parquet luisant, un semis de chaussettes dépareillées autour de la paire d’espadrilles et des sneakers Continuer la lecture#photofictions #03 | L’absent

#photofictions #02 | Comment une image peut-elle être moi ?

Il m’a dit tu sais bien que tu es jolie. J’ai répondu non je ne sais pas, je ne vois que mes jambes mon ventre et mes bras et il est vrai que j’aime bien mes jambes et mon ventre et mes bras. Ma peau est lisse et blanche. Il a dit je vais te prendre en photo, comme ça Continuer la lecture#photofictions #02 | Comment une image peut-elle être moi ?

#photofictions#01| Les nuphars jaunes

Il était joyeux, ce n’est pas si souvent. C’était même la première fois depuis bien longtemps. Léger, souriant, drôle. Ils se promenaient sur le chemin qui longe la Marne, à deux pas de chez lui, ils allaient la longer jusqu’à Joinville, où elle vécut enfant. Les abords de la Marne sont pour elle pleins de souvenirs, cours séchés en longues Continuer la lecture#photofictions#01| Les nuphars jaunes

#40jours #10 | ici

D’une certaine façon, je ne me souviens pas d’ici. Je veux dire je n’ai aucun souvenir d’y être arrivée, aucun souvenir d’un emménagement, d’une installation, et encore moins d’un ailleurs dont les éléments auraient été transportés ici. Je suis ici, je ne peux rien dire d’autre que : je vis ici, sans être absolument certaine d’y avoir toujours vécu, je ne Continuer la lecture#40jours #10 | ici

#40 Jours # 28 | Comment acheter une robe

Tu peux pas garder ces vieilles frusques puantes. Il faut acheter quelque chose à te mettre il a dit. Quoi ? Acheter ! Il m’a emmenée dans une rue nouvelle, une rue folle de couleurs et toutes portes ouvertes, une rue chantante et tonitruante ou de fausses femmes sans tête s’agglutinaient derrière les parois vitrées. On est rentré. Il a choisi une Continuer la lecture#40 Jours # 28 | Comment acheter une robe

#40 Jours #27 | T’as bu?

Qu’est-ce que c’est ? qu’est-ce que c’est que ce truc ? T’as ramené ça d’où ? Où t’as été trainer encore pour ramener des cochonneries pareilles ? T’as vu qui ? Tu sens l’alcool là non ? T’as bu ? Qu’est-ce que tu racontes ? Une fille nue dans la rue et quoi encore ? Tu prends tes rêves pour des réalités ? Une fille nue et pourquoi Continuer la lecture#40 Jours #27 | T’as bu?

#40jours #26 | Il passait là

Il passait là. Il avait trop bu. Il n’avait pas les idées claires. Il passait là et a vu la fille nue, et pas loin des vêtements (plutôt des vêtements d’homme et une grande écharpe bleue) il passait là où d’ordinaire il ne mettait jamais les pieds, il était mal vu d’y mettre les pieds, et il ne contrevenait en Continuer la lecture#40jours #26 | Il passait là

#40 jours #25 | sept ans après

Rien n’a changé, tout a changé. Cette rue est longue très longue, elle s’étend languissamment du faubourg à la porte de bagnolet. C’est la partie la plus « parisienne », ou bobo si vous voulez, enfin assez typique de la nouvelle allure du quartier Bastille sérieusement toiletté dans les années 90, devenu un « spot » comme on dit, des people y habitent, les Continuer la lecture#40 jours #25 | sept ans après

#40jours #23 | la route se jette sur moi

Le couloir du train filent sous mes pas. L’escalier monte vers moi. Les rails glissent sous moi. Le chemin roule sous mes pieds, les herbes et les arbres filent sur mon flanc gauche , les ornières gorgées d’eau absorbent mes jambes, la route goudronnée se jette sur moi et défile sous mes pieds, les maisons se jettent sur moi et Continuer la lecture#40jours #23 | la route se jette sur moi

#40jours #22 | être fourmi

J’essaie de regarder par la fenêtre mais j’ai beau me tordre dans tous les sens, l’écran occupe toute la vue. Il y a des jours où des gouttes d’eau ruissellent sur ma vitre. Une fois, une mouche est venue y cogner longtemps, je lui ai expliqué qu’à mon grand regret elle ne pouvait pas rentrer dans le tube, je lui Continuer la lecture#40jours #22 | être fourmi