A propos de Xavier Georgin

Xavier GEORGIN est auteur, animateur d'ateliers d'écriture et membre du collectif La Ville au Loin (https://la-ville-au-loin.fr/). Il écrit des textes où se rencontrent histoires familiales et traces dans l’espace urbain puis les met en son et en images sur son site internet www.xaviergeorgin.fr

#40jours #36 | pataouète langue morte

Échos : « Achpète, mon fils. Je souffle un peu. Y’avait une de ces baffane on aurait cru que la maison allait s’envoler, dis. Balek devant, j’arrive avec la kémia. Y en a pas bezef. Mais ma parole, t’es bislouche ou quoi ? Il s’est tapé une de ces bouffa. Mais d’où tu sors, toi, t’y es un vrai boujadi! Ne le crois pas, c’est un boulanos. Que bouratcho. Arrête de Continuer la lecture#40jours #36 | pataouète langue morte

#40 jours #35 | valeur du parpaing

Dans notre ville on bâtissait des maisons oubliées. Dans le temps les parpaings se payaient en deutschemarks – c’était la monnaie de l’époque, une devise dure, stable et fiable. Les deutschemarks se transformaient en parpaings que scellait le ciment réglé en deutschemarks. Dans le temps on montait des façades, des terrasses et des garages où parquer des Golf achetées avec Continuer la lecture#40 jours #35 | valeur du parpaing

#40jours #34 | lueurs

« J’ai passé des nuits à photographier la barre des Gentianes avant sa démolition. Les images transférées sur l’ordinateur ont le flou et le ridicule des photos d’ovnis qu’on voyait dans les journaux quand on était gosses. Une tache plus claire. Un zigouigoui. Une larmichette. Ce dont j’ai été témoin huit semaines durant était insaisissable. Pourtant quelque chose s’est passé. Chaque Continuer la lecture#40jours #34 | lueurs

#40jours #33 | soleil cou coupé

Inquiétude : À cet instant un jardinier coupera les iris. À cet instant la mère éteindra la radio. À cet instant le soleil se calera au zénith. À cet instant un enfant cessera de pleurer. À cet instant l’ombre s’enfuira. À cet instant la neige remplira l’écran. À cet instant tes paroles resteront suspendues. À cet instant le repas de Continuer la lecture#40jours #33 | soleil cou coupé

#40jours #31 | Super 8 Neige

Années 90. Le magasin se trouvait dans le XVe arrondissement, rue des Entrepreneurs. Ils avaient constitué un stock, le dernier à Paris, de films Super-8 noir & blanc qu’ils vendaient 120 F. l’unité. On en avait acheté deux, ce qui représentait six minutes d’images. En voici un aperçu : Neige. Sneg. Il neige. Pada sneg. Blocs de glace dérivant sur Continuer la lecture#40jours #31 | Super 8 Neige

#40jours #32 | ce qu’on perçoit de la ville

Ce qu’on perçoit de la ville derrière les quatre murs d’un hôpital psychiatrique. Ce qu’on entend de New York, quelles nouvelles du dehors, quels échos du monde qui poursuit sa marche, indifférent à nos tourments. Ce qu’on perçoit de la ville derrière les hauts murs de l’usine de la porte de Choisy. Ce qu’on entend de Paris, au loin la Continuer la lecture#40jours #32 | ce qu’on perçoit de la ville

#40jours #30 | Danubes

Un endroit idéal pour se cacher. Je pense que c’est en 1975. Ça appartient en tout cas aux toutes premières images. C’était au camping municipal de Châtillon-en-Bazois, dans la Nièvre. Les emplacements se trouvaient autour de l’anneau ovale d’une piste d’athlétisme. On avait une caravane Adria bleue et une 104 orange. Les journées se résumaient à jouer avec les escargots Continuer la lecture#40jours #30 | Danubes

#40jours #28 | 500 000 000 000

L’argent est gras entre tes doigts. Tu le prends par brassées, tu le prends par liasses et il laisse sur tes mains une odeur de cheveu sale. Cette année 1992 la moindre chose coûte des milliards. S’il y a du pain en vente, compte 500 000 000 000 la boule d’un kilo. 500 000 000 000 le matin mais si tu t’es levé tard et que Continuer la lecture#40jours #28 | 500 000 000 000

#40jours #27 | exilants

Je n’ose poser de questions. Quel mot pour dire votre exil ? Quels mots pour rendre ces heures entre deux terres, d’un port à l’autre, du sud au nord ? Quel nom pour vous qualifier ? Prenez-vous « Européens », « Pieds-noirs », « Rapatriés », « Français d’Algérie » ? Il faudra faire un choix. En attendant, quel mot pour dire l’exil à l’heure où le cargo quitte le port Continuer la lecture#40jours #27 | exilants

#40jours #25 | l’écho d’alger

Ma grand-mère a conservé la coupure de journal. Quelque part, oui, mais où ? Il faudrait chercher, fouiller dans les placards – ce n’est pas pour aujourd’hui. Ma tante qui est l’héroïne de cette histoire en a une copie, oui, mais où ? Il faudrait chercher, fouiller dans les placards, etc. Et personne pour se souvenir de la date. De l’année, si : Continuer la lecture#40jours #25 | l’écho d’alger