vers un écrire/film #03 | échantillons

Le wagon restaurant ouvre à la frontière. Le sac de voyage vole et déglingue le thermos de thé qui gicle partout. 300km/h le train c’est rapide. Le ICE en italique qui va trop vite pour ne pas être penché par la vitesse des coussins repose-tête couleur bleue bébé tissu coton bébé allure de futon de ciel.  La plus petite salle de l’école Continuer la lecturevers un écrire/film #03 | échantillons

vers un écrire/film #03 | une journée à Cilaos

C’est l’approche d’un virage en épingle à cheveux la pente excessive et la végétation luxuriante qui en cache la rudesse quand le moteur souffre et ronfle, que le conducteur surpris change de vitesse déclenchant un ralentissement de toutes les voitures en file indienne  C’est la route derrière ce virage qui en cache tant d’autres 400 dit la brochure et l’on Continuer la lecturevers un écrire/film #03 | une journée à Cilaos

vers un écrire/film #03 | constructions

Une chambre, un lit. Un matin d’hiver dont les persiennes n’infiltrent qu’une lumière grise, reflet d’une saison où tout, même la lumière, se décolore. Un lit et à l’intérieur, un corps, qui se tourne, et se retourne, se tord, hésite à se réveiller. Il y a des plis, ceux des draps et ceux du corps, qui se confondent dans l’interstice Continuer la lecturevers un écrire/film #03 | constructions

vers un écrire/film #03 | stop motion

Arrière-fond. Réel ou sur fond vert. Eclairage naturel bleuté plein hiver. Température entre 3200 et 5600 degrés kelvin. Dominante de couleur au choix. Monde en jaune ou en rose. Par petites touches d’orange et de bleu. On se refait le monde à coups de pastel. Hollywood ou Godard A vingt quatre images seconde. Sur un boulevard par un matin frisquet Continuer la lecturevers un écrire/film #03 | stop motion

vers un écrire/film #03 | heureux mercredi.

Pièce encore noire. Une lampe brille sur la tabe, un bol marron une serviette à carreaux rouge et blanc. Par la fenêtre trois quatre appartements allumés léger éclaircissement à l’est. La bouilloire chuinte.Un matin très doux est arrivé imperceptiblement comme une sortie de rêve encore en mouvement. L’air est retenu en suspens tout remue doucement n’a pas trouvé sa couleur Continuer la lecturevers un écrire/film #03 | heureux mercredi.

vers un écrire/film #03 | Technicolor

Le mur est gris. Les escalators aussi. Ce n’est pas le même gris. Le mur est plongeant. Les escalators aussi. Ce n’est pas le même plongeant. Le mur est en béton strié par les traces des coffrages. S’y n’y avait l’angle il serait vertical. Dans la mer ce serait un tombant. La Fourragère est une station des profondeurs. Le ciel Continuer la lecturevers un écrire/film #03 | Technicolor

vers un écrire/film #03 | puis disparaissent

Le soleil n’a pas trouvé son chemin. La nuit dans un prolongement sombre attend la relève. Tarde. Percer l’épais. S’étire s’épand se fige le brouillard. Seule. Une lumière humaine pointe pâle. Halo trouble défiant la pesanteur du blanc. Matin obscur. Dans la rue subsiste la lueur d’un lampadaire comme défi à ce qui doit finir à ce qui doit advenir. Continuer la lecturevers un écrire/film #03 | puis disparaissent

vers un écrire/film #03 | géomancie d’un pont

arrêt où la route fait combe. et croise la rivière. l’eau vive sape le goudron qui veut durer. là éblouit l’œil blanc en cime. il absorbe les couleurs. les ramilles en dentelle noire. la pellicule d’argent en fuite : l’eau après le pont. la borne en ombre s’allonge sur la route vernissée. l’ œil est astrolabe. le géomancien regarde et dit : Continuer la lecturevers un écrire/film #03 | géomancie d’un pont

vers un écrire/film #03 | fragments T.

Le trou dans le rideau de dentelle, ce bébé de quelques heures, la musique dans mes oreilles, le à ce soir, la main de mon fils dans la mienne, bonjour ticket s’il vous plait, le courant d’air, le souffle dans ma bouche. Le trou dans le rideau de dentelle. L’interminable déchirement dans la dentelle. Son démantèlement. Son cri lent et Continuer la lecturevers un écrire/film #03 | fragments T.

vers un écrire/film #03 | poussières d’air

L’œil vient juste de s’ouvrir. Regard de vase. Avant de se mettre debout le pied gauche se pose lentement sur le parquet puis le droit le corps se déplie hésitant se secoue de la tête aux pieds comme une poupée de chiffon dans l’espoir de recouvrer sa souplesse. Une respiration plus forte accompagne le mouvement. C’est écrit dans l’air il Continuer la lecturevers un écrire/film #03 | poussières d’air