40 jours – #39 | ce dont on ne peut parler

La main, première complice du secret. Ce qui naît dans le tréfonds de la pensée lui appartient d’abord, avant la lettre, le mot, la phrase, avant toute graphie. Contenu là, cela surgit sous les doigts, aussitôt parce que cela brûle et détruit tout à l’intérieur, ou bien d’avoir été conservé si longtemps, ruminé, regretté peut-être. La main, dépositaire du plus intime, Continuer la lecture40 jours – #39 | ce dont on ne peut parler

40 jours – #38 | matériaux rêve

Ce sont de grands espaces – salles d’exposition, pièces d’accueil, immenses chambres, routes – où la tonalité reste blanche quel que soit le rêve. Blanc, lumineux, clair. Des espaces peuplés d’inconnu.e.s que je croise, auxquel.le.s je parle parfois, qui me questionnent… Je suis toujours accompagnée de proches, d’amis. Invariablement, à un moment donné du rêve, quelque chose vient « recouvrir » un Continuer la lecture40 jours – #38 | matériaux rêve

carnet individuel III | PCH

40 (III) (quatorze zéro 4)dans un mois on vote en Turquie (alors on sort les drapeaux (c’est une coutume) et on tire sur les bureaux des l’opposition (le charme discret de la dictature) : ici l’opposition 40 (III) (treize zéro 4) (onzième jour de mobilisation syndicale)Essai floral 40 (III) (douze zéro 4)le marronnier (ici un cerisier) niveau zéro du journal Continuer la lecturecarnet individuel III | PCH

40 jours – #37 | du par cœur

« J’élève l’urne autour du parfum pour qu’il demeure. » De qui est cette phrase, je l’ignore. J’ai longtemps cru que Mallarmé en était l’auteur, mais je ne trouve rien de ce côté-là (sur Internet…). Elle me poursuit depuis mon année de première, je crois me souvenir que le professeur de français de l’époque – un prêtre, le père Imbert (il y Continuer la lecture40 jours – #37 | du par cœur

40 jours – #36 | routines du lire écrire, et quoi faire de mieux

Un réflexe qui a maintenant trente-sept ans : lire les mails, y répondre. L’habitude date d’Apple, au temps où le logiciel s’appelait AppleLink, précédait Mail ou tout autre. Allumer le portable : WhatsApp et un message de La Réunion ? Du Québec ? De Guyane ? D’Orléans ? Naviguer sur les réseaux sociaux, marcher dans Avignon, visiter telle exposition, me Continuer la lecture40 jours – #36 | routines du lire écrire, et quoi faire de mieux

40 jours – #35 | la panne, l’embrouille

Tu as vu Orgueil et préjugés ? Trois fois oui. Et Raison et Sentiments ? Humm… je ne sais plus, pourquoi ? Love and friendship ? Ben, non mais pourquoi ? [Je ne sais pas pourquoi justement, je cherche à retrouver un titre de film dont je ne sais strictement plus rien, ni le réalisateur, ni les acteurs, à peine Continuer la lecture40 jours – #35 | la panne, l’embrouille

40 jours – #34 | ah ça ce serait une histoire pour

Elle glisse ses paumes tièdes sous le bas du dos de la patiente, appuie légèrement du bout des doigts sur… – où êtes-vous là, demande justement la patiente, – sur le rein, répond la praticienne d’un ton sûr et dégagé… L’intensité de la douleur est inversement proportionnelle à la délicatesse du geste – avec quel humour Daniel Pennac aurait-il raconté Continuer la lecture40 jours – #34 | ah ça ce serait une histoire pour

40 jours – #33 | faire le vide

Les yeux perdus | sans chercher où | les mains sur le clavier j’attends | un arbre une montagne un bout de nuage le vol d’un oiseau | contempler et oublier que je contemple | capter l’entre-deux | vous savez | ce vide entre les bouteilles d’un tableau de Morandi | errer entre| se laisser environner de bruits divers | Continuer la lecture40 jours – #33 | faire le vide

40 jours – #32 | les morts sont parmi nous

La crête accidentée des Dentelles comme point d’horizon et un sentier pour y parvenir. Ils iraient là. Sa main indique le chemin. | Le trou dans le bois truffier où rôtissait l’agneau du méchoui annuel. Son rire à travers les arbres.| Les Jeux interdits qu’il enseignait à la guitare douze cordes. La musique forcément qui le rappelle. | Cette façon Continuer la lecture40 jours – #32 | les morts sont parmi nous

#carnets individuels | Emilie Marot

#46 | 05/04/23 | Aujourd’hui, j’écris la #13. C’est très court. Ca saisit un geste. L’arrête dans le flux d’une marche. Mots qui capturent tout vif un instant, arraché à la course folle et quotidienne de la petite dame du Carmel. Lui prêter voix pour la deuxième fois dans ce carnet alors même qu’à la boulangerie, je comprends qu’elle ne Continuer la lecture#carnets individuels | Emilie Marot