Près du sol, tout près…

De losange en losange, tomette après tomette, le tableau prend forme; le peintre, c’est ma maman, à quatre pattes, qui habille le carrelage de ce trait blanc qui coule de la burette qu’elle tient de la main droite et qu’elle presse sans s’arrêter jusqu’à la dernière ligne blanche pour une overdose géométrique du sol. Le gris foncé presque noir du Continuer la lecture Près du sol, tout près…

Sole mio

Lumières et ombres interfèrent constamment tout au long du jour où elle passe et repasse, pieds, nus, légers,  ce qui emporte mon regard le long de ses longues jambes aux reflets bleutés et je sinue entre le duvet fin jusqu’à ce que j’oblique au creux, là, où, j’insinue vers ce qui enfle sous le tissu tendu, un peu humide en Continuer la lecture Sole mio

1 – Sols, en mode mineur.

Les sols sont une page, voyez Gilliatt qui y lit dans la neige son propre nom écrit par la belle Déruchette, et les sols que nous parcourons sont les pages du livre de notre vie, sentiers du Ladakh, sable du Sénégal, jungle de Guyane, les sols posent la question de la trace, neige des Alpes, dans laquelle ma grand-mère a Continuer la lecture 1 – Sols, en mode mineur.

Hors sol

     Des pas résonnent sur les pavés luisants de pluie, reflets des réverbères, lueurs étranges, feux follets allumés dans la chambre noire de la mémoire, bribes de souvenirs, la vie s’apprend dans les rues de la ville, le nez en l’air mais l’horizon n’est pas vaste, le regard est sans cesse ramené au ras du sol, des mondes se côtoient, Continuer la lecture Hors sol

Terres

Les genoux tantôt se cognent tantôt s’enfoncent dans la terre où il faut qu’ils s’avancent, la terre noire des matins pluvieux, terre à limaces, terre à vers de terre, terre à pourriture où dégoulinent les feuilles arrachées des plantes de tabac, leur saveur amère dans la bouche et la couche de crasse sur les mains qu’aux matins secs on lave Continuer la lecture Terres

Relevant

Relevant noir frais épais prend les grumeaux francs ses morceaux lumineux de couverture grasse sa netteté courbe aspect du neuf en livrée récente présence du mal contradictoire et calme une paix forte d’apparente absence oublieuse le vase le pied en confiance son contenant sans lèvres. Roulant lisse la phase circule qu’une folle vitesse dans l’oblique brame diagonale ce fil limite Continuer la lecture Relevant