Conversations avec lui

Un café

Il est assis sur la banquette. Je le suppose petit. Il me tend la main. — Ce n’est pas courtois mais me lever est devenu de plus en plus difficile: l’accent d’Europe de l’est; la voix est douce, un peu trainante. Il m’invite à m’asseoir ; je m’installe sur la chaise face à lui –ce miroir dans lequel je croiserai mon propre visage le temps de notre entretien-  je pose devant moi le petit carnet et le stylo que j’ai apportés. — Vous allez prendre des notes ? je n’imagine pas cela Il me dit qu’il sort de moins en moins. Que notre rendez-vous c’est une chance, qui lui est offerte de retourner vers le dehors, de regarder les gens. — Tous ces visages… Et de me connaître un peu. La lumière qui arrive de la baie vitrée sature ses cheveux blancs, les mèches longues sur la nuque s’entortillent au col. Il porte une sorte de cravate sur sa chemise Jean et une veste chevron dans les ocres ; les épaulettes amollies accentuent le tombé des épaules. Les traits de son visage plein d’arêtes vives, le nez légèrement busqué d’une ligne sèche et les yeux d’une formidable mobilité.

C’est un ami photographe qui m’a parlé de lui : « J’ai rencontré un vieux peintre, un Polonais, il a fait le voyage comme Music. J’ai pris des photos pour le catalogue de son exposition. Je pense que la peinture et l’homme t’intéresseront »
Le matin où j’entends sa voix pour la première fois. J’appelle d’une cabine téléphonique : les vitres couvertes de givre et l’annuaire déchiré qui pend à une chaine. Les pièces en tombant dans le boitier font un bruit de machine à sous. Dehors les moteurs, les voix. Le raclement d’une pelle sur le trottoir tu pouvais attendre d’être rentrée à Paris pour l’appeler j’appelle de Belgique, je sors de son exposition. Quand il décroche je peine à l’entendre. Je lui demande, je dois crier à cause du bruit, si je peux le rencontrer : à propos de sa peinture mais pas seulement.

— Une belle journée n’est-ce pas? Je ne vous imaginais moins grande. Son visage dans la flaque de lumière. L’ombre de ses mains sur son visage quand il me parle. — J’aimerais pouvoir vous aider. Il boit son thé et le cognac qui l’accompagne à toutes petites gorgées. Il émiette la Madeleine posée sur la soucoupe. Tout le temps de notre entretien il émiette et il picore ces poussières de biscuit.

Il se tourne vers la baie — Pardonnez moi, il y a longtemps que je n’en ai pas vu ainsi rassemblés. Tous ces visages. Et, comme pour lui même : — Est-ce que je l’ai connu ?

Un jeune homme s’approche et lui demande si c’est bien lui, le peintre de l’atelier B au 103. — J’admire tellement ce que vous faites. Il adresse un signe au barman, il dit — Offrez quelque chose à ce jeune homme de ma part, ce qu’il voudra ! Je bois, voyez vous mais jamais avant 16h. Sans un minimum de rigueur on ne tient pas sur la longue peine. Il rit. Quand il rit je vois les trous dans la bouche. Ces dents qui manquent et accentuent le creusé des joues les ombres du visage, deux rides à la pointe sèche autour de la bouche. — Vous voulez une cigarette ? Il sort une boite à seringues en fer, corrodée, toute bosselée. Comme lui je fume des Gitanes, je n’ai pas osé sortir mon paquet. — Après, quand ? Il y a eu les cigarettes … Je n’ai pas compté le nombre des années … des cigarettes il y en a encore quelques unes dans la boite. Tenez. Prenez.

Il tire plusieurs bouffées sur sa cigarette. Je vois les taches de peinture, les ongles salis d’encre noire de suie cette phalange qui manque à l’annulaire de la main gauche les mains des photographies en noir et blanc des cadavres démembrés Trois petits verres vides à côté de la soucoupe avec la Madeleine émiettée. La lumière descend, c’est imperceptible, dore le verre, les gouttes ambrées au fond du verre. — Il faut, Non ? Rire ? Il trace un cercle sur la table. Vivre ? C’est la même chose ? Non ?.

Un pigeon avec une patte rongée par l’acide se rue sur une table de l’autre côté de la baie, miettes qu’il tape du bec. La battue affolée des ailes grises, des ailes contre la baie les oiseaux qui heurtaient la vitre  les boites avec les couronnes de pâquerettes entortillées au front des oiseaux morts dans la terre —Vous êtes si jeune ! Je m’abstraie à mon tour dans le mouvement de la rue empêtrée  Ce rendez-vous que j’ai voulu et quand il est devant moi je ne sais pas lui parler Qu’es tu venue chercher, me terre dans le silence. C’est lui qui revient. — Votre montre comme elle flotte autour de votre poignet cette montre qui se remonte au mouvement du poignet ce bracelet trop lâche que je garde il suffirait de percer un autre trou avec un poinçon, ça te prendrait quelques minutes et tu ne le fais pas disons que je n’en ai pas trouvé le temps Il dessine un cercle autour de son poignet – toucher, saisir, émietter : le mouvement de ses mains – il me demande l’heure comme un enfant qui joue. Il pose les aiguilles avec le sérieux d’un enfant qui joue. — De montre, je n’en ai pas porté, jamais. Voilà ! C’est fait. Dites qu’il n’est pas trop tard. Mais ne faites pas cette tête ! Et il rit aux éclats. Alors, je lui parle de cette toile de l’exposition de Bruxelles que j’aime particulièrement — Vous avez fait le voyage ? Quelques traces sur un fond de toile nue, grège. Il a choisi une toile grossière, un grain râpeux de trame serrée. Il me dit : — la texture, il ne faut surtout pas la négliger. Les mots au fusain presqu’effacés. Mots de bois brûlés, brouillés par la fixation et dont le sens m’échappe. — C’est une toile de silence et d’affleurement, j’ose le lui dire. De tremblements? Je ne sais pas mettre les mots sur ce que je ressens. Il dit : — La figuration est devenue peu à peu impossible. Le pigment rouge je l’ai mis de côté. Le blanc la neige la cendre je l’ai gardé. Le noir. Il ajoute qu’il ne peint que trois heures par jour. — Je lis. J’écoute la radio. Les voix ce sont elles qui font tenir, avant le silence, parce qu’un jour, il n’y a rien que le silence.

Le garçon emporte les tasses. C’est le changement de service. Il apporte un autre cendrier. J’insiste pour payer. Il arrête ma main, son regard est presque dur. — Vous pourriez être ma fille, qui sait ma petite fille. Il sort de la poche de sa veste une liasse de billets maintenus ensemble par un élastique large, de ceux qui servent à l’hermétisme des bocaux. Il demande si je veux reboire quelque chose, c’est mon troisième café — Ou manger, vous êtes si pâle. Il faut que vous veniez un soir diner avec moi. Vous préparer un repas m’honorerait. Cette importance de nourrir l’autre. Ces nuits où quand je rentrais de montage, je trouvais une table pleine de choses la table couverte d’écailles dans la lumière du plat bleu le pain les grappes de raisin noir comme un sujet à peindre une nature morte qu’il m’avait préparées, et il me regardait manger en souriant— mange ma chérie le pain sur la table un caillou sur la pierre.

Il commande une bouteille de vin. Des groupes passent. Des gens qui se photographient et rient sur le trottoir. Il me fait remarquer un couple. Leurs vêtements de couleurs vives, leurs bras chargés de paquets. L’enfant obèse qui les photographie. Le fils? — Ils l’on gavé, ils l’ont lesté nourri gavé, lesté qui avait survécu qui était mort en quelques jours de cette manne amoncelée dans la boue Un bus à deux étages se gare devant la terrasse, obstrue la vue. Il hèle le serveur. Il demande qu’on fasse bouger ce fichus mur. — Puisqu’il roule. Pour cette fois que je sors ! Qu’on peut mettre ça ailleurs ! la pierre taillée du visage les myriades de ridules autour des yeux comme des fils dénoués le pers des yeux la bouche noire le rire grenu de métal le cri du visage un éboulis de peau de cheveux de dents de neige de je crois qu’il est ivre.

Il dit : — À 23 ans je rêvais d’être libre. J’avais dû me marier, voyez- vous, ce n’était pas négociable. Une femme et un enfant. Voyager. Peindre. Je n’en voulais pas. J’ai dit qu’il ne fallait pas les séparer. Elles sont parties ensemble. Six mois qu’il est parti avez-vous dit ? … J’aurais pu le connaître. Vous êtes si jeune. Il avait combien de plus que vous? Vous, ce n’est pas même chose, vous êtes venue bien après.

Il se lève. Me dit qu’il doit rentrer — Il faudra se revoir, nous avons encore à causer, il rit. Je me lève à mon tour, je le dépasse d’une tête. Il me le fait remarquer que c’était toujours le plus grand d’une tête qui n’entrait pas dans le cadre — vous êtes vraiment grande en trop qu’on lui disait qui était revenu avec cette tête sur les épaules qui dépassait en trop crevée d’ombres bien à sa place glabre et noire à sa place sur les épaules…

Il ne veut pas que je le raccompagne. Il hèle un taxi. C’est une voiture grise. Une Peugeot grise. L’atelier est à quelques rues mais ce soir il ne veut pas marcher. Le chauffeur discute la course. Il répond que son tarif sera le sien. Il dit aussi que si le chauffeur le désire ils peuvent faire un détour avant de rentrer. — Les quais, il a dit. Les quais à cette heure ci, la lumière, ce doit être beau, qui s’éteint. Ce doit être beau.

J’ai détaché ma bicyclette.
J’ai roulé jusqu’aux berges. Longtemps

L’atelier

Je frappe ; les pas de l’autre côté, de pieds qui fauchent le sol. — Vous pouviez entrer, je laisse toujours la porte ouverte lui aussi non plus ne fermait pas. Un couloir encombré de cartons à dessins et de bouteilles. Quand j’entre dans l’atelier son volume me surprend. Je ne l’imaginais pas aussi grand, ni aussi clair.

— Certains matin je tourne le dos à la lumière. C’est ce qu’il m’avait dit dans ce café bruyant où je l’avais rencontré un mois plus tôt ; après il avait parlé de Bonnard « Vous connaissez les carnets de Bonnard ? » Qui tenait chaque jour un bulletin météorologique, quelques mots: soleil, nuage ou pluie…Neige. Quelquefois accompagnés d’un dessin à la mine de plomb. — Il y a tant de couleurs dans les toiles de Bonnard. Vous diriez trop? Il avait parlé de l’embrasement des couleurs et de leur extinction. Venez me voir à l’atelier, nous pourrons parler de la couleur.

Il peint de très grandes toiles. Est-ce qu’elles sortent toutes par le couloir étroit par lequel je suis entré ? Il doit exister un autre passage ; les doubles portes qui donnent sur le jardin ce doit être un passage pour les toiles les plus grandes ; ou bien il les roule — Quand je suis entré dans cet atelier – des années, voyez-vous que je voltigeais d’un lieu à un autre, je n’avais peint qu’une dizaine de toiles – j’ai su que c’était l‘endroit où m’arrêter pour me mettre au travail. Payer le loyer était chaque mois une question sans réponse qui trouvait finalement une solution. Depuis il a acquis les murs. — Un jour, je suis devenu propriétaire, ce n’est pas la chose dont je suis le plus fier mais ça a facilité ma vie.

—Venez voir le jardin, ça pousse comme ça veut par ici, son jardin et tout ce qui poussait on ne le coupait pas qui écartait les pierres qui tordait le châssis des fenêtres qui soulevait les ardoises du toit et les murs comme des haies sauvages percés couturés des ébauches de plâtre couvertes de mousse, abandonnées sur leur socles comme des guerriers pétrifiés — Le volume, ça n’a jamais été pas mon truc voyez-vous, un seul côté des choses et déjà je m’y perds. Il y a des pots d’hortensias posés un peu partout, leurs têtes desséchées, les pétales cassants comme des ailes d’insecte et les feuilles toutes neuves repliées d’un vert acide. Un ballon se terre sous un amas de feuilles et quand tu te retournes il n’y a plus d’enfant autour les rameaux bourgeonnent. Son jardin qui plonge sur la voie réformée — la petite ceinture — c’est un refuge aujourd’hui. Au fond de son jardin un mur de grillage et de ronces. Au fond tout en bas dans les tunnels des abris de plastique et de tôle. Au long des voies tout en bas des carrés de terre où poussent toutes sortes de choses à manger. Des guirlandes de liserons s’entrelacent aux grillages, leurs clochettes ont pris la couleur de la rouille. Une horde de chats. Ils remontent de la voie ferrée. — Je laisse toujours quelque chose. Alors ils viennent. Vous arrivez pile à l’heure du repas.

Nous retournons dans l’atelier. Je trébuche sur un tas de chiffons. — N’allez pas tomber je serais bien embarrassé pour vous relever, il rit. C’est un tel bazar ici. Je trouve cela rangé. Je le lui dis. — Rangé comme un atelier plein de trous de crevasses de traces Cette dalle de ciment, il ne faut pas trop vous y fier. Je remarque qu’il porte des chaussures de montagne sans lacets, elles se confondent avec le sol. C’est un vertige de lignes, d’éraflures, d’éclaboussures, de taches, cette dalle, même de l’herbe elle poussait elle repoussait le dur le meuble sous la cendre repoussait disait qui avait vu les corps comme des sacs de jute vides et les liserons du printemps asphyxié avait vu — Tout ce bazar. On se demande pourquoi ; celui qui écrit comme il doit être libre. Il ébouriffe ses cheveux raccourcis. — Tout s’entasse. Alors on ne peut plus partir. On est pris dans la matière.

Les châssis. Les toiles. Les pigments dans leurs bocaux. Les forêts de brosses, de petits gris, de spalter, de couteaux, de rouleaux. Plastique d’emballage alvéolé. Kraft. Ocre. Ivoire. Blanc. Glaise. Blocs bardés de linges humides sous plastique. Crin. Filasse. Lambeaux. Rebus. Sciure. Plâtre. Ciment. Et la poussière qui recouvre les choses. — Ce gris. Longtemps je l’ai cherché ; on ne peut pas le contrefaire, voyez-vous. Si on le fixe il disparait. Tubes : huiles et colles. Essence. Ammoniaque. Le seau d’eau claire et celui d’eau croupie. Celui où la peinture a séché. Où le plâtre a séché. Où la terre se craquèle à la surface. Même la cendre celle du poêle. Les seaux avec les jus pour peindre tous ces mélanges, comme un grand nuancier liquide. — De la cuisine tout ça. Les restes donnent de bonnes choses même quand ça pue même la pourriture même — Avant je marchais dans les décharges. Je marche de moins en moins.
Il me fait asseoir sur un petit fauteuil tressé. De ceux qu’on sort au jardin les beaux jours. Il choisit pour lui un pliant. Ces pliants qu’on emporte pour peindre en plein air. — ça m’oblige à me tenir droit. — Est-ce qu’il travaille dehors ? — Dehors c’est pour marcher. Le vent. Le ciel : pour marcher. Le paysage me traverse.

L’escalier au bout du jardin, cette petite porte dans le grillage entre les ronces, ces marches de pierre qui descendent vers la voie. — Je marche au long des voies. Il y a des enfants vous savez. De tous petits sous les bâches. Nous parlons quelques fois.

Sur le pantalon – les doigts – la veste – la chemise le cou – les cheveux, les traces d’ocre et de noir. Il dit qu’il est resté devant la toile une journée entière. Quand la nuit tombe il boit. Souvent il s’endort sur le sol. — Je peins de moins en moins.

Des toiles partout — De moins en moins. De moins en moins partout.

Il nous sert deux cafés. Une cafetière italienne qui siffle sur le réchaud où fond la colle de peau de lapin de peau tannée brulée de mort de peau morte Devant moi cette corbeille avec des pommes. — Servez-vous, je vous en prie. J’en mange au moins trois par jour. La nature morte je ne la peins pas, je l’engloutis, elle me nourrit voyez-vous. Il rit.. — Regardez ce cadmium. La joue de la pomme. Ce jaune comme il crie. La peinture toute entière dans cette pomme. Tout Cézanne dans cette pomme. Prenez !

Derrière lui adossée au mur il y a une toile en cours de travail. Une bande d’un bleu pâli, de ciel ou d’eau, elle affleure. Et ces trois boucles que je devine. Qui se précisent. Des lettres. Ou peut-être des pommes. Une nature morte. Une persistance. Une trace.

— Sur la toile ils croient voir les choses représentées. Peut-être y sont elles, malgré tout ; visages, fenêtres, arbre ou pommes que sais-je. Les lettres, c’est la seule figuration que je me suis accordée. Je crois me souvenir qu’il a dit ça. Etait-ce sur le trottoir devant la brasserie?

— Des pommes j’en ramassais avec mes sœurs, il y avait ce jardin voyez-vous derrière la maison, et l’arbre donnait sans répit. Nous entreposions les pommes à la cave bien espacées les unes des autres. « Une demi pomme entre chacune, disait ma mère, il faut de l’air entre les choses sans quoi elles risquent de s’abîmer » l’espace l’intervalle cette touche de bleu entre les yeux de la mère bleue penchée dans sa robe qui est bleue le buste oblique sur la toile comme l’aiguille tourne la mère qui s’oblitère Elle faisait de la compote qu’elle déversait en chantant dans les bocaux de verre avec un entonnoir d’émail à liseré bleu. Après, nous pouvions mes sœurs et moi, en aspirer l’embout. Elle avait une chanson pour les pommes. Une pour les chagrins. Une autre pour s‘endormir. Et celle des morts, rien qu’à elle. Pas orthodoxe. Pieuse à sa façon— Ne demandez pas que je chante pour vous. J’ai une oreille désastreuse. C’est le violon qui m’a tourné vers la peinture. Il fallait trouver quelque chose pour que je ne joue plus le violon caché avec les pommes dans la cave Cache-Cache, vous y jouiez ? Pour mes 12 ans j’ai reçu une boite de couleur. — Alors J’ai peins Je n’ai plus fais que ça. Peindre : les pommes et leurs visages. Scrupuleusement. Pommes. Têtes. Pommes.
Appuyée au mur sur ma droite une toile noire la toile absorbe les mots derrière lui la toile absorbe Je dois me souvenir de ce qu’il dit.

Un soir

— Vous dites qu’il peignait des visages.

—Des arbres aussi. Les branches nues des arbres. Il aimait les racines. Les souches. Il peignait des toiles, de même format : 81/65, Figuratives « Il faut que ça ressemble, il disait. » Et il s’enfermait , pour peindre dans la chambre contigüe à son bureau. Ma chambre atelier il disait.

— Je connais les dessins des revues, j’ai admiré ses croquis de procès. Ils nous plongent au cœur des huis clos. Tous ces visages. Pourquoi ne portez vous pas le même nom

A propos de Nathalie Holt

Rêve de peinture. Quarante ans de scénographie plus loin, écrit pour lire et ne photographie pas que son lit.