Fluide

J’en suis oui. Nous pensions que c’était la pénurie qu’il fallait combattre. Nous nous étions trompés. Nous avions imaginé des alternatives ; habitudes partout bousculées sur la Planète. Transfiguration, brutale, folle, à compter chaque rien. Les brises-nuages étaient nos nouveaux cieux. Tout était minuté, ausculté, monitoré : cuisine, toilettes, salles de bain de capteurs raisonnables armées.  Nous nous étions trompés. On avait enlevé le sel. Les pipelines acheminaient leur trésor de la côte vers les terres. Le mal était ailleurs. Fluide tapi, irrigation maligne, dedans. Nous n’avions rien pu faire contre ce que nous appelions désormais le fléau des sangs-maux.

A propos de Rebecca Armstrong

J'aime la voix alors j'ai fait de la radio (associative), je produis des podcasts et mon métier c'est de faire lien avec ma voix. J'ai écrit, vraiment pour la première fois, récemment. Un manuscrit instinctif est né: des flashs d'un temps passé disons. Il s'appelle "1.2.3". Je souhaite désormais explorer l'écrire avec la profondeur que je sens ici, avec tout l'enthousiasme de la novice. (Et au fait, j'aime les tatouages, les apéros, les lecture à voix haute, mon potager minuscule, courir le matin et lire)

10 commentaires à propos de “Fluide”

  1. Moi qui suis parfois tenté d’accrocher le ciel avec quelques mots, j’aime beaucoup ces brise-nuages.

  2. Merci pour ce texte (et la photo) ! Gros d’intrigue ! J’aime beaucoup le rythme, heurté, les inventions verbales. Fragment de roman d’anticipation (quoique…) ? (Et j’adore votre biographie !)

  3. J’aime beaucoup la façon dont vous créez un univers et y faites flotter la consigne par votre clin d’œil final.

  4. Merci Laure 🙂
    Pour ces premiers pas ici, j’avais envie de jouer tout en parlant de l’eau par son absence. Mon jeu de mots n’est pas très fin (je trouve, avec le recul) mais bon, j’assume 😀 Je me dis même que je pourrais éventuellement creuser cette histoire qui est née là.