Grande cuvette, mon corps.

Grande cuvette, mon corps. Dehors rien n’y paraît qu’un air de sècheresse, mais dedans la tempête, et des vagues et des vagues cognent contre des parois presque étanches. Cependant, quelques gouttes salées acides perlent et roulent et se creusent ce qu’on appelle un lit, au gré des adhérences, au hasard des montagnes, des creux, des sillons, des vallées. Quelques gouttes salées acides défient les apparences solides, les pénètrent, et absorbent les frontières qui tiennent éloignés l’émeraude de l’Ouest, l’azur du Sud, les lochs monstrueux du Nord, et les sueurs moites et jouissives de l’Orient. Les fluides ne se résistent pas entre eux.

« Tempête de Neige » exposé en 1842 de J.W. Turner Snow Storm – Steam-Boat off a Harbour’s Mouth making Signals in Shallow Water, and going by the Lead

A propos de Laure Cassan

Un goût prononcé pour le camouflage, les fleurs, les pensées, la philosophie, la lecture, le théâtre, les bateaux, le soleil, la tempête, le café, la Renaissance, les histoires, Fra Angelico, marcher dans la ville, marcher dans la nature, les écrivain.e.s contemporains comme Gaëlle Obiégly, Camille de Toledo, Pascal Quignard,...

8 commentaires à propos de “Grande cuvette, mon corps.”

  1. Le titre formidable! (c’est important un titre) 100 et quelques mots qui emportent…