#L13 | quatrième de couverture.

Version de départ :

Une ville et son port en déclin, accrochée au-dessus de l’océan. Un homme à l’allure de gratte – papier débarque. Il revient. Il revient pour la retrouver Elle, une dernière fois. Il revient comme un fugitif. Mais personne ne l’a oublié. Il semble sur ses gardes mais ne réalise pas combien il est attendu. On le laisse, dans la nuit, alors qu’il commence son ascension vers sa mort. Il va sans doute encore croiser des personnages et des bestioles fantomatiques et peut-être un photographe. Il va finir par atteindre une demeure sur les hauteurs. Des souvenirs vont sans doute l’assaillir. Il va la retrouver cette elle, pour la dernière fois. Il va en baver et en crever. C’est une histoire de vengeance où l’on croise pas mal de sirènes, des marins, un guichetier, des pêcheurs, des gosses, des petits, des chiens, des poiscailles, des rats et des debouts.

(PDF Version 4 et 5 en date du 23 septembre et du 6 octobre 2021)

Copie + notes :

/comme Vincent écrire direct ce qui vient à la caboche voir après avec la typo, moins de décalage qu’à s’arrêter pour noter sur feuille volante ou autre fichier/ Une ville et son port en déclin /le déclin du second entraîne celui de la première/qui a reconnu Valparaiso ?/ faute ville + port ?/ accrochés au-dessus de l’océan /choisir de ne pas le nommer/. Un homme à l’allure de gratte – papier débarque /Pessoa et Lisbonne passent/. Il revient. Il revient pour la retrouver /encore une histoire d’amour ? Imaginer ce qui passe par la tête d’une ou d’un qui lirait ça/ Il revient pour la retrouver elle, /un retour donc/si on variait pas la typo et que plutôt tout à la suite ? Qui pour l’inventer la machine à transcrire sur écran à la vitesse de la pensée, sans ce geste d’écrire pour ralentir et où réflexion et calcul s’engouffrent ? S’appellerait Joyce ou Molly Blum cette invention. Une imprimante à pensée la Molly Blum/un oubli le « E » du « Elle » à corriger : décidé de supprimer toutes les majuscules pour indétermination : ni nom, ni prénom, pour lieux et persos/ une dernière fois. /si, peut-être bien quand même une typo différente ?/ Il revient fantôme. Mais personne ne l’a oublié. Il est sur ses gardes mais ne voit pas qu’il est attendu. Le temps n’a rien effacé. On le laisse, dans la nuit, alors qu’il commence son ascension vers sa mort. /ce « on », un nous : le lecteur et l’auteur au même point, après c’était un peu programme du texte à venir/encore ce réflexe du copier-coller !/Echenoz qui passe avec ses liasses imprimées à recopier/ Il va sans doute encore croiser des personnages et des bestioles fantomatiques et peut-être un photographe /Sergio Larrain, tu peux pas éviter : ses Valparaisiens en noir et blanc, ils sont là, à t’aider pour écrire/indétermination du temps aussi puisque eux projetés après la dictature/ Il va finir par atteindre une demeure sur les hauteurs. /il y entrera dans une des propositions suivantes/ Des souvenirs vont sans doute l’assaillir /plutôt des vengeances, se sont imposées comme personnages dans l’intense L10 d’elles/ Il va la retrouver cette elle, pour la dernière fois. /cette scène tu la visualises bien, dedans ta tête depuis si longtemps, dès le début du cycle, un point prévu de bascule dans ta narration et vers le fantastique, ne sera écrite que si tu continues ton livre après cette L13/ Il va en baver et en crever. C’est une histoire /c’est bien une histoire que tu écris !/pourquoi pas alternance de tirets comme rupture texte-pensée ?/ou alors comme tu pensais l’avoir compris d’après la vidéo, publier les notes à part et donc les extraire de la copie ?/ où l’on croise une sirène, des marins, un guichetier, un pêcheur, un restaurateur, des gosses, des petits, des chiens, des poiscailles, des rats, des debouts et leurs vengeances. /tenir à distance/le fantastique, le politique et le nœud de ce qu’il te faut bien qualifier d’intrigue/faire ressortir le texte copié en gras/

Recopie+notes :

Une ville et son port accrochés au-dessus de l’océan, ils sombrent /mot fétiche/. /ne relire que ce qui est en gras mais appliquer ce que noté tout à l’heure/ Un gratte-papier débarque. Il revient. Il revient pour la retrouver. Il revient pour la retrouver elle, /tripler la forme et allonger, too much ? Il lui a fallu du temps pour revenir/du coup, en lisant, le “elle” sans “E”, cette impression que c’est pour retrouver la ville qu’il revient/ une dernière fois. Il ne sait pas /allusion proposition 2/ que tout le monde l’attend et le reconnaît /plus logique l’attendre avant le reconnaître/. Il va croiser des vengeances. /faire court avec l’idée d’accrocher le lecteur ??/essayer le slash/les pensées, elles se heurtent/s’enchaînent presque à s’interrompre dans le flux du dedans/autre mot fétiche/ Les vengeances elles vont lui en faire baver et le crever /la scène desa mort, tu l’as rêvée ce printemps avant le début du cycle juste, tu étais à sa place/rêvé aussi les debouts/en faire un livre d’eux ? Au moins un texte/.

Version d’arrivée 24 octobre :

Une ville et son port accrochés au-dessus de l’océan, ils sombrent. Un gratte-papier débarque. Il revient. Il revient pour la retrouver. Il revient pour la retrouver elle, une dernière fois. Il ne sait pas que tout le monde l’attend et le reconnaît. Il va croiser des vengeances. Les vengeances, elles vont lui en faire baver et le crever.

Codicille d’au revoir et de merci :

Une première tentative dans la foulée de la vidéo : repris 15 lignes de la L10 puis copie, recopie avec prise de notes en parallèle, sur feuille volante. Pas convaincu. Même pas relu. Une semaine après, trouver un autre extrait et se lancer. Pas directement une reprise d’une proposition publiée mais du PDF. On retravaille à partir de la dernière version de la quatrième de couverture (1). Pour ces deux tentatives de L13, tout écrit en une seule séance : 2 heures pour la première, 4 pour la seconde. C’est ça qu’il a permis ce cycle : augmenter le nombre de mots et la durée du temps d’écrire quotidien.
Admirables celles et ceux qui ont mené « Progression » en parallèle et déjà embrayé sur « Autobiographie » ! Quand tu vois ce que lève ce travail de réécriture de quelques lignes, encore plus d’admiration aussi pour celles et ceux qui vont au bout d’un livre. Toi, tu te sens toujours pas « écrivain » après 5 ou 6 ans de participation atelier. Un côté comme fabriqué qui te gêne dans tes textes. Mais envie d’essayer de chercher encore un peu et peut-être quelques pistes trouvées pour textes plus copieux que tes fragments habituels. Et puis ton arbre qui pousse, à vouloir rejoindre la forêt de ceux des autres. Ces autres qui ont pris le temps de lire et commenter. Ça compte fort.
(1) Première apparition de la quatrième de couverture dans la version 3 du PDF en date du 24 août 2021, écrite entre la L9 et la L10 ( la 4° ne sera pas modifiée dans les V4 et 5) : 
Une vieille ville portuaire en déclin, accrochée au-dessus du Pacifique. Un petit homme aux allures de gratte papier débarque. Il revient après une très longue et très lointaine retraite intérieure. Il revient pour la retrouver Elle, une dernière fois. Il revient comme un fugitif, en espérant ne pas être reconnu. Mais personne, personne dans la vieille ville portuaire ne l’a oublié. Il semble sur ses gardes mais ne réalise pas combien il est attendu à un certain tournant. Il croise une sirène, des marins, un vieux guichetier et ceux des bicoques aussi. On le laisse, dans la nuit, alors qu’il commence son ascension vers sa mort.

A propos de Jérôme Cé

Surtout lecteur. Cherche sa voix en écriture avec les cycles du Tiers-Livre depuis pas mal de temps. Un peu trop peut-être. (ancien wordpress et premières participations aux ATL) https://boutstierslivre.wordpress.com/