# P4 – Il est temps de coopérer

Vous prendrez bien un petit café ? Vous remettre les idées en place. Tout de même c’est pas difficile se poser réfléchir. Encore un peu et vous tombiez, la panade, c’est pas difficile s’autogérer un peu non ?

C’est sûr qu’à l’heure actuelle, il est de ton devoir d’agir te prêter assistance tu vois sinon. Rentrer dans le rang, trouver des stratégies d’embauche.

Vous faites le forcing c’est clair. Pas moyen d’aborder la vie sociale sans ça. Il est temps de coopérer c’est indéniable. Et puis perdre son travail c’est certain. Quelques jours, quelques heures même, il ne sera plus possible d’arrêter comme vous faites, comme dévier louvoyer. Il est temps de coopérer. C’est now c’est maintenant plus que jamais.

Non mais oui. Je sais ce qu’il est important de savoir d’intégrer. Parfaitement compris le système, y a qu’à voir autour de soi, faut rentrer dans le rang sinon t’es cuit. Et puis il est temps de coopérer, tant qu’on n’est pas fourbu démis d’ses fonctions.

Vous pensez être à la page, le vent en poupe, la marmelade dans la tignasse, le goût du sel sur les paluches, la vie de marin pêcheur pour espérer voyager encore. Mais c’est out : aujourd’hui le move qu’avaient les jeunes autrefois, les séjours au Maroc le petit bonheur la chance, la nuit chez l’habitant non mais, les mêmes repas tous à la table, le joint tiré à sept ou huit. Bouger n’avaient que ça dans le sang, s’en fout les déboires, la vie sans thune au petit bonheur. Mais il est temps de coopérer.

Oui c’est vrai on est tenté la vie d’avant : les marches à l’autostop le long des départementales, le trésor des ronds-points quand n’importe qui même un tracteur finissait par s’arrêter, le bout de route à discutailler, le conducteur qui se confiait sur de vrais trucs, posait des milliers de questions pour voyager à travers toi. Où tu te lavais par exemple. C’était direct sans méfiance. Mais je suis d’accord, il est temps plus que temps de coopérer.

C’est fini la gesticulade vous savez bien. Bouger pour entraîner le sang, faire rouler la langue, oublier sa propre langue ses débandades. Fallait jamais coopérer avec la masse. Juste une conversation en duo jusqu’en bout de nuit, se prendre les mots dans une mélodie qui frisait l’obsession, les leitmotivs quoi, les ressassements qu’on dévidait par la bouche.

Oui si jamais je pouvais revenir. Mais il est temps de coopérer. C’est la crue du monde, on va se modifier s’implanter prendre racine. On va caramboler par-dessus les fondations, mais il faut ça les fondations. Plus de vent dans la tignasse. Il est temps de coopérer. Une vie normale, propre sur elle, éthique et responsable, le bon contrat, la belle équipe, l’appart à soi, pas de pagaille dans le troupeau, le droit chemin, il est temps de coopérer. Juste lutter pour respirer.

A propos de Françoise Breton

aime enseigner, des lettres et du théâtre, en Seine-Saint-Denis, puis en Essonne, au Cada de Savigny, des errances au piano, si peu de temps pour écrire. Alors les trajets en RER (D, B, C...), l'atelier de François Bon, les rencontres, les revues, ont permis l'émergence de quelques recueils, nouvelles, poèmes. D'abord "Afghanes et autres récits", puis en revues "Le ventre et l'oreille", "Traversées", "Cabaret", "La Femelle du Requin"... Mais avant tout, vive le collectif ! Création avec mes anciens élèves d'Aulnay-Sous-Bois de la revue numérique Les Villes en Voix, qui accueille tous les textes reçus, photos, toiles...

2 commentaires à propos de “# P4 – Il est temps de coopérer”

  1. Chère Sandrine, un grand merci pour ces mots souples et pétillants qui font fête et tambourin dans la tête 🤗 et vais de ce pas découvrir vos créations !! Belle journée surtout !