lancement du cycle été, pour faire connaissance un double exercice avec quelques gammes sur le réel au plus près de notre quotidien, mais en prenant Annie Ernaux pour guide…
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#01/15 | dehors avec Annie Ernaux
Notre proposition :
_ une réminiscence volontaire (et patiente, parce que ce n’est pas facile) de la traversée des 7 derniers jours, en remontant à l’envers, c’est arbitraire, et c’est vraiment une contrainte;
_ possibilité de dresser la liste des instants singuliers, des perceptions singulières : des lieux publics (Annie Ernaux prend par exemple l’intérieur d’un salon de coiffure, le parking d’un supermarché, une salle d’attente de consultation médicale, la perception géométrique avec reflets d’un ensemble de façades devant lequel on est passé en voiture);
_ dans cette liste on en isole trois : trois blocs narratifs compacts, lieux saisis immobile, un instant fixes, hors de toute action ou présence de soi-même, et c’est la proposition «recto»;
_ et donc trois paragraphes distincts dans l’espace et le temps, aucun besoin de justification ni de toponyme, juste une saisie quasi photographique (référence explicite d’Annie Ernaux), et la contrainte (mais en évitant tout lieu «privé» ou personnel) de ce qui constitue l’espace commun de la ville;
_ et savoir que nous-mêmes, lecteurs, n’en saurons que ce qui est dit: comme construire cette vision un instant arrêtée, en faire représentation (le lieu est saisi séparé de tout déplacement, de tout contexte) — penser à cette réflexion d’Annie Ernaux (cf doc joint) que ces fragments pourraient intervenir dans le corps d’un roman, inaperçus, pour en fabriquer le décor, mais qu’ici on les honore en tant que tels, poétique du lieu…
_ parmi les fragments du «journal du dehors» d’Annie Ernaux, collectés de 1985 à 1992, et publié en 1993, l’avant-propos ajouté en 1996 pour l’édition de poche, des «scènes»… à la caisse du supermarché, le temps compté d’une situation précise entre trois personnages (une caissière paraît-il âgée, une cliente mécontente, et la surveillante de rayon); un paragraphe là encore compact (dans les 1500 signes ?) mais privilégiant les personnages : donc la silhouette, les corps, les angles des visages, l’apparat extérieur, mais surtout : non pas de scène dialoguée, surtout pas de scène dialoguée, mais ce que j’ai nommé, dispersées dans le bloc compact du texte, des «îles de paroles»…