Sous la surface, il pleure.

C’est seulement quand tu dériveras dans le calme sombre des grands fonds qu’il nagera mollement vers toi. Avec son grand œil jaune, tu le verras arriver de loin, le gros poisson des noyés. Il vient pour les gober. Pas un qui lui échappe. C’est pour ça qu’il est si gros, si lent ; lourd de toutes ces vies qu’il écope et charrie. Elle dit ça la vieille sirène, une nuit, dans un bar du port de Valparaiso. Avec toutes ces tristesses qu’il trimballe, il pleure beaucoup le gros œil du poisson des noyés. C’est pour ça qu’il est si salé l’Océan ?

A propos de Jérôme Cé

Surtout lecteur. Cherche sa voix en écriture avec les cycles du Tiers-Livre depuis pas mal de temps. Un peu trop peut-être. (ancien wordpress et premières participations aux ATL) https://boutstierslivre.wordpress.com/

6 commentaires à propos de “Sous la surface, il pleure.”

  1. Merci pour vos lectures et vos messages ! J’attends la publication du livre pour lire tous les prologues d’un bloc. J’ai hâte !
    A bientôt
    Jérôme

  2. Beau, mélancolique et flippant! Les vieilles sirènes ont toujours beaucoup de pouvoir sur moi… Ca donne envie d’entendre d ‘autres histoires de celle-ci.