40 jours – #29 | on n’aurait pas dû, voilà

Pas faute de s’être tâtée pourtant|et pourtant partie d’un bon pied ce matin|rejoindre les cinq cents autres sur la place du marché|immobile pendant quarante minutes à tenter de comprendre ce qui se racontait dans le micro et dans le porte-voix|applaudir les lycéens|piétiner sur des centaines de mètres|entendre d’un seul coup crier ses genoux et ses hanches|danser d’un pied sur l’autre|avancer Continuer la lecture40 jours – #29 | on n’aurait pas dû, voilà

40 jours – #28 | ruminé, rabâché, ressassé

Je ne dois pas oublier la phrase | je ne dois pas oublier la phrase | surprise à répéter je ne dois pas oublier la phrase | depuis ce matin | et le soir pas de phrase | quand je ne savais même plus pourquoi je répétais en boucle je ne dois pas oublier la phrase | ça me revient Continuer la lecture40 jours – #28 | ruminé, rabâché, ressassé

40 jours – #26 | choses nettes, choses floues

La difficulté d’une conductrice à se garer, à quatre reprises autant de marches arrière et avant pour tenter d’occuper une non-place, un espace triangulaire normalement interdit. Mais quel est le prénom de la participante à l’atelier d’italien rencontrée sur ce même parking, son sourire et son allure encore si présents ? Les paroles d’au revoir perdues alors que l’on constatait Continuer la lecture40 jours – #26 | choses nettes, choses floues

40 jours – #25 | fragment du corps

au bout de la main un poids – les doigts qui s’accrochent autour du cylindre – le tenir à peine – sans forcer – plus haut dans l’épaule tout de suite les tendons relâchés – première sensation – le  membre comme dissocié – poignet – avant-bras – coude – bras – le vide entre chaque élément – l’espace de liberté donné Continuer la lecture40 jours – #25 | fragment du corps

40 jours – #24 | attente

Les pieds immobiles, coincés dans le sol comme ceux d’un banc dans un parc public, loin dans la terre et l’humus, au bout d’une rue, devant un rond-point, juste avant un feu tricolore, les vibrations des voitures dans les mollets, les genoux, les cuisses et les fesses, ou en pleine nature, prêts à prendre racine, les pieds, quand debout tout Continuer la lecture40 jours – #24 | attente

40 jours – #23 | exercice avec dénombrement

Dans l’encadrement de la fenêtre à deux vantaux, un olivier qui occupe tout l’espace de l’œil, à première vue ; pourtant dans l’angle gauche, une trouée de ciel, un bout de toit de tuiles et sa cheminée chapeautée. Au loin, un pin parasol, et tout juste au premier plan, le grenadier aux fruits morts. Un. Tout en haut à gauche, Continuer la lecture40 jours – #23 | exercice avec dénombrement

40 jours – #22 | apprendre à perdre

  Enterrés les beaux timbres aux couleurs passées – vert pâle, sépia, incarnat – venus d’Indochine, du Maroc, d’Algérie, découpés sur les enveloppes du courrier de mon père. Tellement d’histoires derrière ces noms de pays inconnus, avec cette mention attristante ORPHELINS DE LA GUERRE, tout un monde à inventer. Glissés dans l’écrin satiné d’un ensemble de baptême (cuillère et coquetier Continuer la lecture40 jours – #22 | apprendre à perdre

40 jours – #20 | la scène est muette

A la fenêtre d’une maison de village, un jeune homme se penche sur un couple qui marche dans la ruelle, son visage est joyeux, il esquisse un sourire, l’homme et la femme lèvent les yeux vers lui, la femme ne remarque pas les clés de huit, de dix, de douze alignées par terre près de la moto et les bouscule Continuer la lecture40 jours – #20 | la scène est muette

40 jours – #19 Transaction

Sur le chemin de la boulange, ce « bonjour m’sieur dame » adressé d’une fenêtre en hauteur par un jeune homme et l’on ne voit pas les clés de huit, de dix, de douze alignées par terre près de la moto. « Et celui-là tu l’aimes ? » « Une tropézienne et deux exotiques alors ? Avec une festive pas trop cuite s’il vous plaît Continuer la lecture40 jours – #19 Transaction

40 jours – #18 | recopier c’est facile

Mes bonnes dispositions n’ont ni le temps, ni la permission de s’épuiser naturellement ; les mauvaises, en revanche, en ont plus qu’elles n’en demandent. Or, ainsi que je peux le calculer d’après ce Journal, je souffre d’une disposition de ce genre depuis le 9, cela fait presque dix jours. Hier, une fois de plus, je me suis mis au lit Continuer la lecture40 jours – #18 | recopier c’est facile