#enfances #08 | leurs présences

Souvent le soir, la présence du père à l’intérieur la maison modifie l’atmosphère. Installé dans la cuisine il mange, bruyamment souvent, il faut le servir et il laisse des miettes par terre quand il tranche le pain sur sa cuisse. La lumière est haute au plafond, se balance, fait des ombres. Souvent après le repas, il tresse l’osier pour fabriquer Continuer la lecture#enfances #08 | leurs présences

#été2023 #12 | Le couloir, bâtiment K

Récurrent. J’avais pas fait attention, mais à un moment donné, oui. La porte de métal et de verre. La porte au bout du couloir, bâtiment K, et c’était jamais qu’un éclat de lumière, ça s’amplifiait. À la pousser, facile. Légère comme de la plume. Mais le grincement des charnières, le raclement de la tringle en fin de course, la masse Continuer la lecture#été2023 #12 | Le couloir, bâtiment K

40 jours – #24 | attente

Les pieds immobiles, coincés dans le sol comme ceux d’un banc dans un parc public, loin dans la terre et l’humus, au bout d’une rue, devant un rond-point, juste avant un feu tricolore, les vibrations des voitures dans les mollets, les genoux, les cuisses et les fesses, ou en pleine nature, prêts à prendre racine, les pieds, quand debout tout Continuer la lecture40 jours – #24 | attente

#voyages #02 | arrivée dans la ville

Atar en passant… Nous survolons les paysages de l’Adrar. Derniers moments de la traversée.  L’avion tourne au-dessus de l’aéroport d’Atar. Soleil de midi écrasant les ombres sur le tarmac. Sur la ville aussi qui s’étale au sol en un grand jeu de cubes blancs et ocres, maisons carrées aux cours intérieures, voies rectilignes partant loin vers oasis et désert. L’avion Continuer la lecture#voyages #02 | arrivée dans la ville

#40jours #19 | la patiente de 17 heures

9.00 Basile sonne et attend l’ouverture du portail.Personne.Il sonne de nouveau.Un léger bruit, il regarde la porte, s’aperçoit qu’elle s’est ouverte en silence.Pas de bonjour joyeux, donc pas de merci empli du plaisir d’être là. Il se dirige comme chaque mardi et jeudi vers sa pièce, la Bibliothèque Centre de Documentation. BCD trois initiales pour un lieu qu’il affectionne particulièrement. Continuer la lecture#40jours #19 | la patiente de 17 heures

#40 jours #19 | À plus dans le bus

Quand derrière la vitre il pleut. Les écouteurs dans les oreilles. Le doigt sur le Walkman. Une averse. Une pluie de rien en plein soleil. Une pluie au goutte à goutte sur la vitre. À finir quand même par diluer l’entrée du lycée. Le goudron qui noircit. Le trottoir rouge. Le coup de vent qui balaie le caniveau. Des feuilles Continuer la lecture#40 jours #19 | À plus dans le bus

#40jours #19 | No man’s land

La salle d’attente d’un nouveau centre médical privé où tu avais rendez-vous aujourd’hui, après les formalités tu te retrouves assise dans les beaux canapés en velours bleu glacier, ça tombe bien il fait une chaleur insupportable, contrairement à tes habitudes tu n’as pas emporté de livre et ta batterie est presque plate, donc tu essaies d’éprouver l’attente, on ne pouvait Continuer la lecture#40jours #19 | No man’s land

#40jours #19 | manqué

Être là. Dans ce périmètre. Zoner. Place du Jourdain. Quatre bouches. Métro. Dans l’attente. Rendez-vous. Déjà. Dix minutes. Passe vite. Patience. Rester. Près. Bouche. Pas de bouche. Principale. Toutes égales. N’importe. Laquelle. Choisir. Ne pas savoir. Alterner. Peut-être. Ne pas le rater. Rester. À la périphérie. Tourner. Rester. Statique. Pas bouger. Rester. Calme. Regarder les voitures. Politesses de conducteurs. Ridicule. Continuer la lecture#40jours #19 | manqué

#40 jours #08 | Protocole de soins

Juin est propice aux rendez-vous médicaux dans la capitale pour lesquels j’arrive toujours en avance, en vélo, et comme habitant près d’une porte de Paris, souvent par les maréchaux. J’emploie ce quart d’heure d’avance de différentes façons qui d’une certaine façon sont bien plus thérapeutiques qu’il n’y parait. Je remonte l’avenue Daumesnil depuis les maréchaux pour arriver presque au niveau Continuer la lecture#40 jours #08 | Protocole de soins

#L1 | But

A l’extérieur de l’enceinte, une pile d’annuaires sert de totem d’accueil, le trottoir défoncé s’égaie de quelques coquelicots essaimés par hasard entre les détritus. De l’essence dans les ornières ; des flaques d’eau trouble rident le ciel huileux tout entier coloré façon apocalypse. Au pied d’un pot d’échappement dont l’âme ne pétarade plus bondit un crapaud marronnasse qui rejoint le fossé Continuer la lecture#L1 | But