#anthologie #31 | À toi de croire mes paroles

Tu me voulais contraire à ce qui est enfoui ; du côté de la légèreté, de la subtilité, de l’éphémère, aussi disais-tu, l’éphémère garant de la sincérité, arguant de ces instants fugaces où l’essentiel peut s’avouer quand on sait qu’aucun lendemain ne nous exposera aux conséquences de nos aveux, mais aujourd’hui, regarde d’où je te parle… Que tu considères la terre Continuer la lecture #anthologie #31 | À toi de croire mes paroles

#anthologie #31-2 | avant le temps

{suite du texte  #anthologie #23} Je savais bien sûr que j’allais rencontrer cet écueil. Puis-je simplement parler d’écueil ? Avant même de me lancer dans cette aventure de remonter le temps, je savais que j’allais arriver à cet endroit, cet instant, cet espace. Je ne savais pas quand, ni quelle forme allait prendre ce point de bascule, je savais juste qu’il Continuer la lecture #anthologie #31-2 | avant le temps

#anthologie #31-1 | mort-danse

{suite du texte #anthologie #05} Est-ce que je suis morte ? Est-ce que je suis vraiment morte ? Si je suis morte, alors, pourquoi je peux parler ? Si je suis morte, alors, pourquoi est-ce que tu peux m’entendre ? Parce que tu m’entends ? Hein, tu m’entends ? Tu n’es pas morte, tu es un souvenir. Ce n’est pas la même chose. Parfois un souvenir Continuer la lecture #anthologie #31-1 | mort-danse

#anthologie #29 | déverrouillage de l’incertitude

…elle était entrée de son plein gré dans la salle neutre aux tables espacées, une chaise chacune, des papiers brouillons, les fenêtres larges sur le petit jour… on voyait le jour… les bâtiments neufs, les essences paysagères d’une ville créée sur plan, avec des rues aux noms correspondants… …dans son rêve elle flottait… le rêve continuait à la tracasser… elle Continuer la lecture #anthologie #29 | déverrouillage de l’incertitude

#anthologie #25 | Des notes et des odeurs

La lessive « verte » mentionne sur l’emballage une espèce protégée : le manchot. On va sentir le pingouin ? Justin, 3 ans. Dans l’appentis à l’écart du verger les clayettes surchargées de pommes de toutes variétés. Le parfum de miel qui s’en dégage. La fierté d’Adelma qui nous fait visiter son domaine. On l’avait oublié dans la glacière. La Continuer la lecture #anthologie #25 | Des notes et des odeurs

#anthologie #20 l Photo de baptême

Je n’ai aucune photo de toi. Ton album est perdu. Il ne reste aucune trace de toi. Tu es mort une deuxième fois. Nous ne retrouvons plus la photo où tante Nicole se tient droite aux côtés de notre mère plus petite et menue qui te tient dans ses bras, toi dont on discerne à peine le visage. J’aurais plus Continuer la lecture #anthologie #20 l Photo de baptême

#anthologie #21 | la classe morte et 14 notes

(A) c’est une photographie de groupe. Tu te trouves au dernier rang comme sont les grands :  « W. mais il a une tête en trop »dira cinquante-cinq ans plus tard ce médecin Polonais (1) dans le documentaire. (2) Cette photographie je l’ai toujours connue, elle dépassait (3) de la poche intérieure de la mallette (4) que tu trimbalais avec toi dans les Continuer la lecture #anthologie #21 | la classe morte et 14 notes

#anthologie #18 | du grain dans la machine

bébé dans le ventregrâce à l’intelligence artificielle, vous pouvez découvrir avant sa naissance la tête qu’aura votre enfant à l’âge adulte – impossible en revanche de savoir s’il sera aussi con que son époque réussir sa photo d’identité certifiée conformepositionnez la hauteur du siège pour que les yeux rentrent dans les orifices prévus à cet effet, une fois en place, Continuer la lecture #anthologie #18 | du grain dans la machine

#anthologie #16 | le point invisible

Ce n’est plus qu’un filet rauque, une difficulté en soi, monotone, comme si les aspérités de la gorge après les heures de tension empêchaient son passage, ternissaient la voix. Ce qui sort par à-coups d’un accent monocorde, une voix qui finit par s’effondrer. Elle s’est redressée dans le lit, elle soupire souvent ce qui lui reste d’énergie, mais elle continue Continuer la lecture #anthologie #16 | le point invisible

#anthologie #09 | sur un papier brouillon

dans le rêve qui remontait à plusieurs années, la lumière était encore différente, elle ne venait ni de l’avant ni de l’arrière, elle se diffusait non pas des nuages entre lesquels je flottais dans le grand tee-shirt illustré qui me servait de chemise de nuit, j’avais quinze ans peut-être quand j’ai fait ce rêve, la lumière passait comme à travers une toile de tente, elle ressemblait à celle d’un écran de radioscopie, elle ne venait de nulle part, je flottais et j’étais morte, Continuer la lecture #anthologie #09 | sur un papier brouillon