#40jours #32 | éclats de ville

La ville. Rauque. L’immense. Retournée. Peuplée. Les petits flats. Les circuits. Les transparences. Vitrées. Amas. Murs. Caches. Endroits. Se retrouver. Se tuer. S’aimer. Désir. Voies. Se séparer. Désir. Pleurer. Tourner. Se visiter. Passer des seuils. Rues. Abruptes. Étages. Rencontrer. S’éloigner. Désirer. Pousser. Dans tous les sens.

La ville. Cités. Immenses. Cours. Plusieurs. Briques. Béton. Enfilade. Porches. Surdimensionnés. Avec. Gardiens. Chacun. Sa cour. Chiens. Dogues. Surveillance. Comités. Quartier. Cours. Casernes. De ville. Appartements. Communautaires. Surveiller. Regarder. Sans se regarder. Disputer. Ramener. Victuailles. Dans sa cour. Troisième. Cour. Quatrième. Étage. Au fond.

La ville. Lueurs. Fantomatiques. Rutilantes. Des rues. Un morceau. De ce monde. De ce jazz. Rageur. Mots. Sur les murs. Bombés. Amour. Ne pas souffrir. Dans la ville. Ne pas. Se perdre. Tomber. Tomber. Dans la ville. Errer. S’aimer. Dans la ville. Ses passages. Éperdus.

La ville. Quartier. Sur lui-même. Ruines. Pauvre. Juifs. Arabes. Rues. Pentes. Cours. Eau courante. Robinet. Prostituées. Travelos. Familles. Éboueurs. Drames. Rêves. Enfant. Langage. Amour. Immense. Police. Cave. La force. Le cœur.

La ville. La commune. Impasse. Chats. Rats. Mangés. Barricade. Dernière. Canon. Fondu. Objets. Sous de bronze. Petites gens. Ouvriers. Quartier. Misérable. Faim. Courage. En lutte. Dernière. Barricade. Fraternité. Contre. Versaillais. Semaine. Sanglante.

La ville. Cercles. Littéraires. Haute. Société. Fonctionnaires. Supérieurs. Amour. Frivole. Passion. Calèches. Rendez-vous. Salon. Jaune. Infidélité. Voyages. Palais. Défraîchi. Italie. Baroque. Peinture. Convenances. Transgression. Aristocratie. Gare. Tragédie.

La ville. Pont. Bombardement. Barouf. Entre-deux-guerres. Apocalypse. Malédictions. Pont. Frontière. Traversée. Entre-deux-mondes. Explosion. Main coupée. Rouge. Mutilée. Nuée d’oiseaux. Tout rouges. Au-delà. Hôpital. Partir. Milieu. Interlope.

La ville. Éléphant. Quarante pieds. Sur une place. Un enfant. Vit. Dedans. La demeure. Entre. Par les jambes. Devant. Héberge. Mômes. Une échelle. Pour eux. Mauvais état. Armature. Bois. Plâtras. Au quart. Démoli. Sa cachette. Son chez-soi. Luxe. Débrouillardise.

A propos de Fil Berger

Fil Berger, je, donc, compose les textes qu’il écrit avec des artefacts sonores et graphiques et ses pièces musicales avec des artefacts d’écriture et graphiques. Le tout cherche, donc, une manière d’alchimie modeste située entre ces disciplines. Il a publié des livres d’artiste avec le plasticien Joël Leick chez Æncrages et Dumerchez. Quelques revues comme Paysages écrits, Traction Brabant ont retenu des textes. Il a travaillé et composé des pièces musicales documentées sur CD. Il a partagé pendant plus de vingt ans des moments de création avec des chorégraphes, des plasticiens, des auteurs, des improvisateurs et des compositeurs. Il a animé des ateliers d’écriture et de partitions graphiques avec des personnes de toutes sortes. Fil Berger, je, donc, est un improvisateur qui compose et performe en forgeant ses propres outils, ses champs lexicaux, ses instruments, sa présence au monde en les mettant sans cesse en variation continue. Son travail est la recherche de convergences multiples entre... l’idée et la pratique du « baroque » et... la pratique et l’idée de l’insurrection « œuvrière » autonome.

15 commentaires à propos de “#40jours #32 | éclats de ville”

  1. J’ai aimé tes différents points d’éclats sur les L de tes villes. Les mots seuls se suffisent à décrire toute l’histoire. Merci Fil!

  2. je n’ai pas cherché à retrouver des livres particuliers
    j’ai lu tes mots, dont certains puissants
    eh oui, bien d’accord, cette proposition est difficile… mais on peut y répondre par tant de biais

    • Bonjour Françoise,
      je trouve même que c’est plus intéressant à lire si on ne reconnaît pas le livre !
      Ça donne de très belles variations sur la ville, qui me semblent suffisantes.
      Merci pour ton message !!

  3. Une ville / plein de villes, on a le filigrane d’un livre par ci par là, sis à Belleville, et toutes tous c’est de ta ville que ça parle – difficile on s’en fiche, à la lecture ça  » Fil  » doux,

    • Un grand merci pour ton retour, Catherine !
      Je suis content que ça marche. J’ai vraiment eu du mal, mais plus ça va, plus je trouve le résultat correct.

  4. Oui, je préfère aussi quand on ne cite pas le livre (même si certains textes qui l’ont fait sont très réussis). Ces reflets de ville que tu décris s’adaptent parfaitement à la forme adoptée. Beaucoup aimé la première et la troisème ville. Merci, Fil !

    • Merci Helena !
      Si on ne sait pas à quel livre le texte se rapporte, ça fait un écrit poétique séparé sur la ville, qui, dans tous les cas que j’ai pu voir, fonctionne parfaitement tout seul.
      Encore une fois un grand merci pour ton message !

  5. j’aime beaucoup tous tes ouvertures. Déjà un monde à elles seules et retrouver ton rythme ( et retrouver un peu et pas ) qu’importe la ville se démultiplie et vit.

  6. Bonjour Fil Berger, je me questionne toujours… Ces rectangles gris sur lesquels les mots sont écrits sont-ils façades de la ville attendant leur couleur des mots qui s’y inscrivent ? Sont-ils pavés où marche celui qui écrit et y glane ses mots ?

    • Merci Philippe pour tes questions poétiques. Je ne sais pas si je peux y répondre facilement.
      Je sais que cette proposition n’a pas été facile pour moi et que je me suis laissé aller au souvenir parcellaire.
      Façades ou pavés, j’ai tourné littéralement autour des mots comme je le fais toujours.
      En n’accordant que peu d’importance au fait qu’on reconnaisse ou pas les livres.
      Voilà ce que je peux te dire, en te remerciant et en faisant miennes tes questions.