A propos de Jacques de Turenne

Voir ici son blog.

#L7 un train et tous les autres…

C’est la proposition qu’il me fallait. Je bloque encore sur la 6, je me suis battu avec elle après avoir dernièrement usé par fatigue, lassitude, énervement, d’une stratégie qui s’est vite révélée source de conflit interne : tentative de reprise refonte ajout d’anciens textes qui n’ont trouvé place nulle part, laissant immédiatement naître une impression de trahison (sans savoir qui – Continuer la lecture#L7 un train et tous les autres…

#P6 miettes

mardi : Nouvelle apparition de M.B. au cabinet ce matin. D’abord en semi – transparence derrière la grande baie en verre fumé. Il se déplace pesamment, courbé sur ses béquilles, les pousse alternativement devant lui, à grand peine, amplitude plus que réduite. Le temps qui lui est nécessaire pour parvenir à la porte d’entrée distante de quelques mètres, l’ouvrir, puis avancer Continuer la lecture#P6 miettes

#L5 Expansions

EXPANSION1 …  l’imposant Cluster Covid           gigantesque cargo  porte-conteneurs         pavillon funeste et inattaquable    diagonales fond bleu et rouge deux étoiles croisées par deux carrés    tragique périple     accosté tôt dans l’après-midi        une grave avarie des membres de l’équipage         hommes étiques aux pieds nus          la lointaine Indonésie        éloignés de leurs familles         nouvelle défaillance         ni salaire          sans perspective de retour proche      l’armateur indélicat           coutumier Continuer la lecture#L5 Expansions

#L4 sentimenthèque

de Camus : l’Étranger. Infinie marche éblouie au milieu du soleil jusque dans le four des cris – des mots fous d’errance désincarnée une vie dépouillée jusqu’à l’effarement, dénudée à l’os posée au bord du monde éternel et indifférent. Être parlé comme un poisson dans les mailles du filet – malgré et en dépit – S’y tenir absent jusqu’au vertige. Parler Continuer la lecture#L4 sentimenthèque

#P4 on reste vigilants

… c’est dit, faut pas s’en faire, pas se démolir la santé hein, on reste vigilant ! j’ai bien entendu : on reste vigilant on reste vigilant ça sonne comme un slogan claque comme l’oriflamme à rebours d’une défaite – une menace exacerbée de  suricate : on reste vigilant,  le coup de menton en serpe sur la harangue aux foules hallucinées le cortège Continuer la lecture#P4 on reste vigilants

#P3 | tu perds un peu de poids

…tu perds un peu de poids, peu d’heures après qu’elle expulse les os – délivrée, sorti du four le mioche – tronche mains fripées recuites comme un vieux gant de boxe ou une pâte desséchée, fendillée, craquelée – pareille la pulpe des doigts après trop longtemps dans le bain ou sucer toujours le pouce. On en croquerait s’ouvre la bouche embrasse Continuer la lecture#P3 | tu perds un peu de poids

#2P tant secondes

autant les secondes les secondes de temps les secondes de temps en temps les secondes de temps en temps suspendu de temps en temps interrompu temps perdu temps foutu temps fondu temps ramolli mélimélo les montres moelleuses de Dali temps dégoulinant sur les toits de tuile d’ardoises toit de bois boîte de fer si je mens les secondes enfer les Continuer la lecture#2P tant secondes

une vie. extraits.

Je le dis ce matin ce matin qu’elle est venue, alors c’est l’été je crois alors c’est l’ivresse rouge, les chants d’oiseaux devenus fous quand s’efface la nuit. C’est après la lente usure de l’obscurité son poing entre mes omoplates, ses serres au bas de mon dos, alors c’est la fatigue brute, sourde, tassée jusque dans tous les recoins du Continuer la lectureune vie. extraits.

la vie carton-pâte.

imagine si c’était la ville ça serait peut-être une avec le fleuve noir et large, ses quais de travail ou promenade, encombrés de péniches gravides (leurs vélos – leurs  vertiges profus de plantes vertes, façon jungle – les grosses lettres du nom sur la croupe arrondie – l’arrosoir métallique) – les ponts et leurs sirènes juchées sur les piles – Continuer la lecturela vie carton-pâte.