A propos de Nathalie Holt

A commencé en peinture, a vécu de théâtre et d’opéra, des années de scénographie plus tard ne photographie pas que son lit, tient son journal en images, écrit et marche chaque jour a publié un peu pour aller au bout d’un geste ( Ils tombaient ) ( Averses) https://www.amazon.fr/stores/author/B09LD7R2KY . Écrit pour lire.

# recto verso #02 | jardin d’été

À ce stade de la nuit je tire la porte sans la fermer tout à fait, la veilleuse reste allumée : tu as promis : j’ai promis : nous avons… je m’éloigne sur la pointe des pieds ; la porte vibre ; le parquet ; les murs… quand on y pense, toute la maison bouge ; dans le couloir je bute contre une figurine, ses jouets Continuer la lecture # recto verso #02 | jardin d’été

#retoverso #01 | notes caniculaires en une seule rue

RECTO dans la rue longue qui descend un courant d’air brûlant fait voler les cheveux aux terrasses; blancheur étourdissante des façades ; un pigeon, les pattes rongées à l’acide des gouttières claudique vers le caniveau à sec ; au tabac de l’angle personne ne fume, une femme quémande une cigarette comme prêcher dans le désert ; stridence de freins, l’auto, Continuer la lecture #retoverso #01 | notes caniculaires en une seule rue

#boost # 15 | silence

Silence, respiration, trou, pause, blanc, gouffre; ange passant ce jour de mère ventre ouvert : douze- heure, dit la neige qui entre portant un plat de viande bouillie – toute cette neige en une nuit et noir d’arbres sans voix – mais ce n’est pas l’heure pourtant, papi ne pipe mot et les enfants jouent au ballon avec leur tête Continuer la lecture #boost # 15 | silence

#Boost #14 | soir de juin

Soir de juin. Jour long. Ta fenêtre baille au nord. Coup d’œil. Là. Passant. Coup d’œil traversant. Oblique. Par ta fenêtre au nord cap aux verts. Coup d’œil obliquant sur jardin. Inventaire de propriétaire. Vue sur houx. Rosiers sans fleurs. Olivier. Pots divers. Herbes en friche. Chemins tondus. Trois avec Pâquerettes. Atelier maison crépi moche. Chaises. Table. Chiures de pies. Continuer la lecture #Boost #14 | soir de juin

#boost #13 | travail au noir – premier jet

Elle a fermé les volets, les volets de la nuit d’hiver qui est ici, la nuit, – faut voir, ici surtout-, d’un noir très noir. Comme du beurre de goudron ou du charbon. Un rien luisant. De pure matière. Plein. Net. Dense. Sans aucune couture.  Épais à couper au couteau ou à débiter à la hacheTon noir de la nuit Continuer la lecture #boost #13 | travail au noir – premier jet

#boost #12(2) | chanson pour une gardienne ou rues sans adresse à l’adresse d’une rue

Rue de la sellerie à l’entrée des artistes après la cage de verre, emprunter l’escalier Dans sa cage de verre la gardienne connait chansonles retours donnent le laici, maintenant La, si, do, fa       Elle n’aime ni les contrebasses, ni les cors, ni les basses mais les ténors et Carmen  C’est la gardienne, c’est elle, rue de la Scellerie qui Continuer la lecture #boost #12(2) | chanson pour une gardienne ou rues sans adresse à l’adresse d’une rue

#boost #12 | chez Jeannette le dimanche

Au village quand nous descendions chez Jeannette le dimanche pour le goûter de pain perdu Le dessus de table à carreaux, les bols à oreilles bleus, le pot de crème et le lait chaud La Singer qui dort Ta blouse à la patère : Jeannette, ta robe de dessous et de dimanche faite à la même machine qui dort : peignoirs, Continuer la lecture #boost #12 | chez Jeannette le dimanche

#boost #11 ter | autour d’un cheval

Nous criâmes avec la cloche, au loin. Avec le tracteur de la route qui descend. Avec son moteur. Avec le galop du cheval. Avec sa robe trempée de sueur. Avec la neige de l’arbre qui donnera des fruits demain. Nous criâmes mais. Le coup détona. Le cheval s’arrêta. Il virevolta. Se retourna. Nous fûmes sous son regard : Il avait Continuer la lecture #boost #11 ter | autour d’un cheval

#boost #11bis(3) | tête-bêche

Nous avions bu ; pour nous prémunir du froid nous buvions. La maison que nous retapions n’avait pas de chauffage. Au rez-de-chaussée, nous le découvririons dès notre arrivée, l’unique cheminée, large comme un lit-clos, fumait. Le premier soir j’avais lancé un feu, de belles bûches sèches s’empilaient. Il y eut cette flambée immédiate, rouge, immense – sorte de miracle, c’est Continuer la lecture #boost #11bis(3) | tête-bêche

#Boost #11bis (2) | un train de neige

Nous étions partis à l’aube sur ses traces. Quelles traces peut laisser un train avais-je pensé avant de monter avec lui dans le dernier Wagon. Le dernier avec sa porte fenêtre où se déployait le paysage que nous laissions derrière nous. Je scrutais le rail que la neige recouvrait en partie, son âme, comme le ballast, s’enfouissait dans le blanc. Continuer la lecture #Boost #11bis (2) | un train de neige