A propos de Louise T.

Des fragments de vies dans divers lieux Afrique du Nord/France/Côte d'ivoire/ France. Villes et campagnes. Ecriture et Lecture. Aimerais être en lien plus étroit avec moi.

autobiographies #03 | être

Caresse du vent, du souffle de vie. Je suis celui qui regarde au loin cherchant le sol où je me tiens.Je suis celui qui chemine immobile. Je suis puissance fragile.Je suis celui qui n’a pas les mots mais le langage.Je suis jeune de tout l’avenir.Je suis vieux de tout un passé.Je suis un seuil à ne pas franchir.Je suis au Continuer la lecture autobiographies #03 | être

autobiographies #02 | en passant

Luc Luc exposait dans l’auditorium de la médiathèque, lieu feutré. Il s’était habillé avec soin, artistiquement. Il y avait un monde fou venu voir l’expo et le rencontrer. L’installation vue-débattue, les invités, les officiels, Luc nous dirigions vers le buffet. Quelques cacahuètes et c’était tout. Luc alors, monta sur une table, retourna ses poches et théâtralement claironna « pas d’argent, pas Continuer la lecture autobiographies #02 | en passant

autobiographies #01 | pas plus

1956. AlgerIl y a une enfant assise sur le carrelage qui joue. Des mains la soulèvent brutalement, des bras l’emmènent sur le balcon où on lui montre les oiseaux dans le ciel. Dedans, ça sent le gaz. Regarde le ciel, regarde l’oiseau. Il y a une cage accrochée aux persiennes avec des canaris, elle croit. Elle se sent toute chose. Continuer la lecture autobiographies #01 | pas plus

#L11 | l’esquive

Regarde comme c’est curieux… quelqu’un dont on sait rien, ni le nom, ni d’où il vient. Pas son âge non plus, pas son travail, pas ses amis. Rien sinon qu’il marche à petits pas pressés dans la ville irisée. Grise de ses immeubles, de son goudron, de son bruit sourd et continu, de ses lumières qui givrent l’oeil. Regarde le Continuer la lecture #L11 | l’esquive

#L12 | regards

Regarde comme c’est curieux… Toute première phrase inaugurale, tous premiers mots gommés depuis, toute première adresse avec points de suspension. Adresse à qui ? A moi qui écrit, qui m’apprête à écrire quelque chose sans savoir quoi ni comment. Pourquoi cette phrase ? Regarde comme c’est curieux… c’est que la démarche même est insolite. Combler un vide ou l’agrandir encore ? Les mots Continuer la lecture #L12 | regards

#P12 | Laville

1. Augustana se veut humble. Chaque jour, elle change de nom afin de se rappeler que nul ne peut nommer les choses définitivement ; aujourd’hui Augustana, demain autre nom. Entre chien et loup, il est admis de l’appeler Laville. 2. De nombreux canaux enserrent la cité et la protègent. Ils ont la particularité de s’émanciper une fois l’an. Leurs berges s’ouvrent Continuer la lecture #P12 | Laville

P#10P#11 Le réveil

Et le rêve est interrompu brusquement par la sonnerie stridente, impromptue du réveil. Je me remémore ou du moins j’essaie de rattraper quelques bribes du sommeil parlant. Il est question de maison, de nourriture, d’une voiture dont le moteur a de fortes ratées ça secoue et ça bute sur les vvvv aussi d’une mobylette qui crachote car elle ne veut Continuer la lecture P#10P#11 Le réveil

P#9. Captation

C’est une photographie au format carré 9X9 cm prise dehors, en été. Pour fond, un mur de pierres plus ou moins jointes avec déposé dans quelques trous, du feuillage, du vrai feuillage. Deux femmes sont assises dans des fauteuils en rotin avec coussins rouge orangé. Elles discutent autour d’une table dont la nappe empesée est blanche. L’une porte un chapeau Continuer la lecture P#9. Captation

hors-série #voix | Voix Concave

Elle est d’une belle grande taille avec cheveux blancs courts et disciplinés. Elle brusque ses mouvements sans y penser, taille dans le vif de ses relations.Voix de pivert qui braque les mots, les siens et ceux des autres qu’elle rudoie puis stocke.Elle n’avale pas ses mots. Elle les salive, les savoure. Ecoute son effet.Grave est son timbre… Ce n’est pas Continuer la lecture hors-série #voix | Voix Concave

# P8 Sur le fil

Tu étais sur le fil de ta vie. Sur le fil. Toujours tu avais l’air de croire que ce qui te reliait aux autres ne tenait qu’à un fil et comme une funambule tu avançais à petits pas prudents. Ta jupe plissée, ton corsage toujours sagement boutonné, tes cheveux toujours tenus comme pour dire tu vois je ne prends pas Continuer la lecture # P8 Sur le fil