Bassin perdu

Vingt-cinq mètres et quatre lignes d’eau chlorée sur une barge en bord de Seine au pied des trains de Saint-Lazare en contrebas du cimetière avec la tombe de Ravel la tombe de Louise Michel et celle de mes grands-parents – l’usine Citroën en ombre portée. Cette piscine a existé – on payait l’entrée en francs – les gosses couraient autour du bassin menaçaient de se jeter dans le fleuve qui coulait brun vers la Défense vers Conflans jusqu’à Rouen jusqu’à la Manche. Eau stagnante contre eau vive. Pourquoi a-t-elle disparu des juillets de nos banlieues ?

A propos de Xavier Georgin

Xavier GEORGIN est auteur, animateur d'ateliers d'écriture et membre du collectif La Ville au Loin (https://la-ville-au-loin.fr/). Il écrit des textes où se rencontrent histoires familiales et traces dans l’espace urbain puis les met en son et en images sur son site internet www.xaviergeorgin.fr

7 commentaires à propos de “Bassin perdu”

  1. Une fois sur la plage… une de celles-là, et une leçon offerte. Merci pour le retour de cet étrange souvenir en mode Club Mickey.
    Sais-tu qu’hier à peine, une penultième ministre annonçait À l’aise dans l’eau, un programme à développer dans des piscines privées éphémères de 8 mètres sur 4. Oui, car nous n’avons que 6000 piscines municipales. À échelle d’enfant, une bonne idée peut-être…

  2. à Paris, il y avait Deligny (tr(op)ès chic) je vois qu’à présent une autre du côté de la binaf a été intitulée Joséphine Baker (4 lignes 25 mètres tout pareil…)

  3. Quelque part, dans une pile de texte, il y a la piscine municipale d’Albertville et ses montagnes. La piqûre de rappel de ton texte me fait me demander où. J’aime bien ces moments où je ne me retrouve plus dans les pages (d’ailleurs, c’était peut-être des fichiers…). Ce qui est sûr, c’est que quand nous avons passé un été à construire une ville, je n’ai pas omis la piscine ni les rivières… À Aubervilliers, un été insufférable, les gosses jouaient dans le geyser de la borne d’incendie, comme à New York. Un instant, tout le monde était heureux.

  4. … à Meulan ou aux Mureaux? dans les années 70, un dôme ( une piscine Tournesol) à quelques brasses de la Seine… Un texte qui questionne la mémoire

  5. On dirait un tableau qui nous projette dans notre enfance même si, comme moi, j’ai grandi loin de Paris et de sa banlieue. Merci pour ce goût de nostalgie.

  6. Un moment de vie intime et collective, un plongeon nostalgique mais sans amertume.