Dialogue #01 – rue du Commerce

La rue du Commerce était presque vide en ce début d’après-midi, juste après la rentrée des classes, la reprise du travail dans les bureaux, un peu avant que les cars déversent les touristes ayant déjeuné à Arles. Un mini-bus électrique venait de me croiser, un groupe avec enfants sortait d’une boutique avec des cornets de glace, deux femmes de l’âge Continuer la lectureDialogue #01 – rue du Commerce

dialogue #01 | le poids des mots

Musique Le chœur. – Voyez Médée s’avancer vers Créon, arrogante, menaçante. Il lève le bras droit dans sa direction à l’intention des soldats et se couvre du même geste avec son manteau. Ses lèvres frissonnent, il redoute les paroles, il refuse d’entendre. Les soldats, en hurlant, font signe à la Colchidienne de reculer ; l’ordre, terrifiant, jaillit comme un jet de Continuer la lecturedialogue #01 | le poids des mots

dialogues #01 | la scène est circulaire

dans son rêve à elle la scène de théâtre est circulaire ; est en fait un cercle ouvert qui pourrait donner sur la mer, la nuit ; on distingue des lits des chaises et une table dans un décor pouvant être celui d’un monastère, d’un hôpital ou d’une cité universitaire ; des livres, de vieux ordinateurs, des jeux d’enfants et des ustensiles de Continuer la lecturedialogues #01 | la scène est circulaire

dialogues #01 | attendre

Le vaste hall dans l’aéroport avec les boutiques, les cafés, les chariots débordants de bagages étaient semble-t-il, dépourvu de voix humaine. Les voiturettes des agents de nettoyage se frayaient un passage quelquefois en klaxonnant. A part leur présence sonore plus que sensible, tous les autres bruits étaient comme assourdis par un incessant murmure inaudible. D’énormes panneaux signalétiques suspendus loin au-dessus Continuer la lecturedialogues #01 | attendre

dialogue #01 | au revoir

Le mois d’août est là, la mer, le soleil, un peu du paradis. Chacun dans la maison a trouvé son rythme, sa lenteur estivale. Il est jeune, il passe du temps sur son écran à regarder les autres vivre. L’après-midi par obligation, il va se baigner. Dans une semaine il retrouvera ses copains du collège. Des fois j’ai l’impression qu’il Continuer la lecturedialogue #01 | au revoir

dialogue #01 | scène de jardin

Les pneus crissent sur le gravier du chemin, un claquement de porte, des pas dans les cailloux. Elle monte les quelques marches de la terrasse et appuie ses mains contre la porte-vitrée. Elle regarde à l’intérieur, dans le contre-jour. Sa voiture est garée sur le trottoir. Mais aucune trace de lui, tous deux ont bel et bien disparus. Elle fait Continuer la lecturedialogue #01 | scène de jardin

dialogue #01 | l’aura de la panthère

Il était là, assis sur une chaise, au dos et à l’assise sommairement rembourrés. Il croise les jambes, puis les recroise dans l’autre sens. Son smartphone repose sur sa cuisse, il ne cesse d’y jeter un oeil. Davantage un geste compulsif qu’une réelle volonté de consulter l’heure qu’il est. A chaque geste, le perfecto en cuir épais qu’il porte sur Continuer la lecturedialogue #01 | l’aura de la panthère

dialogue #01 | le sang est toujours au pluriel

L’énergie de l’un, la fragilité de l’autre. Un soleil éclatant. Une vue à se perdre, tout autour et très loin, jusqu’au début du Péloponnèse. Le sol des champs est riche sous les pieds du fils qui est acquis. Superbes, les ovins du troupeau que l’enfant ajouté conduit. Seul un Dieu imbécile et pervers tel un père ivre avait pu choisir Continuer la lecturedialogue #01 | le sang est toujours au pluriel

dialogue #01 | sous l’avocatier

C’était sous l’avocatier en fleurs dans le jardin…ils étaient deux…pas un brin de vent…ils étaient deux mais c’est comme s’ils n’étaient pas, comme si ce deux, ils ne parvenaient plus à le faire advenir…les feuilles se taisaient ce jour-là…pas un brin de vent… ils étaient deux mais ils étaient seuls… l’air bruissait pourtant…de moiteur, de lumière, de senteurs, de pépiements Continuer la lecturedialogue #01 | sous l’avocatier

dialogue #01 | la peste de Camus

Je suis là, casque sur les oreilles, corps penché sur l’ordinateur, à contempler une vidéo, lorsque je vois s’installer à ma table ronde, mon compagnon et mon fils qui, sans vergogne, posent le livre de la Peste de Camus sur la table et se mettent à parler. Casque sur les oreilles, je n’entends rien, absolument rien. Pas un son. Seulement, Continuer la lecturedialogue #01 | la peste de Camus