dialogue #01 | les amoureux des bancs publics

Carine et Chloé se retrouvent chaque après-midi dans le coin réservé aux enfants, près de l’étang du parc Borely. Leurs petiots jouent ensemble. Tout autour des habituées, toujours à la même place, et les gosses piaillants accrochés à leurs jupes. Tiens, remarque Carine, un jeune couple égaré ici, sans progéniture à surveiller. Ils se tiennent par la main, s’assoient sur Continuer la lecturedialogue #01 | les amoureux des bancs publics

dialogue #01 | reflets

Le verre avait marqué la table d’un demi-cercle humide. Pierre n’écoutait plus rien de ce que le type lui racontait. Sa voix faisait comme un bourdon au milieu de brouhaha. Il avait beau faire, l’alcool avait fini par lui tourner la tête. Peut-être que s’il n’avait pas été saoul…   Seulement il avait bu et les choses s’étaient passées comme Continuer la lecturedialogue #01 | reflets

dialogue #1 | Tango parano

Dans un rêve, un parking souterrain. Un parking baigné d’une lumière orangée, sans doute des néons et la peinture des murs (jamais trop certain dans mes rêves). Au sol, sur le béton lissé, entre les piliers, des bandes blanches matérialisent les emplacements. Aucune autre signalétique. Aucune auto visible. Aucune de ces petites veilleuses à capteurs qui, par leur couleur rouge Continuer la lecturedialogue #1 | Tango parano

dialogue #01 | la dispute

AvantC’est une longue table dressée sous un immense tilleul. C’est un dimanche de Pâques, année 1906, milieu d’après-midi, dans la campagne de Montdidier. C’est un repas de famille qui est en train de finir, un de ces moments interminables. Une quinzaine de convives. L’enfant, bien sûr, puisque c’est jour de sa première communion. Le père, la mère, l’oncle, la tante, Continuer la lecturedialogue #01 | la dispute

dialogue #01 | sur le quai d’en face

De l’autre côté de la voie, la femme n’était qu’un inintelligible flot de paroles. Marches arrière, voltes faces, elle déambulait dans un maillage désordonné de lignes brisées, traînant son bric à brac de couvertures et de cartons, sans compter le raffut d’invisibles gamelles ; souvent le chariot manquait verser. D’obscures obsécrations lui déformaient le visage. Elle emplissait l’espace, l’occupait tout Continuer la lecturedialogue #01 | sur le quai d’en face

dialogue #01 | didascalie en sous sol

Ils sont face à face lui rouge elle blanche pas hâlée lui sur l’avant dernière marche elle debout avec autour les choses dans le sous sol béton au long soupirail à fenêtre rabattante … Elle ne l’entend pas arriver. Quelques marches de béton à descendre. Il la surprend accroupie tournée vers le grand congélateur coffre où l’on pourrait coucher à Continuer la lecturedialogue #01 | didascalie en sous sol

Dialogue #1 | Elle préférait ses voix

Elle l’avait bien vu ce garçon. Mais elle ne l’avais pas regardé. Ou elle l’avait regardé sans avoir l’air d’y toucher. Elle avait bien vu qu’il la regardait. Elle n’aime pas ça, les regards que l’on pose sur elle. Elle se dit que ce n’est pas fait pour elle. « Mais qui t’es ? T’es qui toi ? Comment tu t’appelles ? », c’est ce Continuer la lectureDialogue #1 | Elle préférait ses voix

vers un écrire/film #01 | confidence

l’enfant Doria — fille de Mermel — a franchi les remparts, elle cherche des petites choses à enfiler pour faire des colliers, elle pense que sur le talus là-bas en marchant vers la forêt la neige sera moins épaisse et qu’elle y trouvera des graines enfouies, elle avance et soudain elle les voit, elle les reconnaît tout de suite même Continuer la lecturevers un écrire/film #01 | confidence

dialogue #01 | invitation à Dar el Behar

C’est à Hammamet que Jean fait la connaissance de Richard, dans la maison du docteur EichMuller cachée sous les tamaris au bord de la plage. Jean veut rencontrer des colons qui cherchent à s’installer. Il connaît déjà les grandes propriétés du Nord ou les riches propriétaires de la forêt d’oliviers sfaxienne. Il veut voir autre chose. Qui s’installe encore dans Continuer la lecturedialogue #01 | invitation à Dar el Behar

dialogue #01 | incursion sourde en RER

Avec la patience d’un rétroviseur, on accepte d’avancer, souple tigre, yeux d’airain, pour rentrer calmement dans la colonne, franchir le tourniquet, contre ceux qui collent pour passer. Rentrer dans la danse, enjamber la première rame. Ce mouvement du genou, l’effort des hanches, tout en s’efforçant de ne pas basculer, bousculer l’autre, qui serait agacé, furieux, se remplirait de sang, ouvrirait Continuer la lecturedialogue #01 | incursion sourde en RER