#L11 scénarios suites improbables

1. Le type regarde à gauche avant de traverser, et de la droite surgit une énorme caisse qui le renverse et prend la fuite – personne n’a rien vu ; ci-gît le type, son sac renversé, ses enveloppes plus ou moins éparses – et après (parce que c’est la onze et qu’il n’en reste qu’une, peut-être)

2. ça ne se peut vraiment pas : le type est entré dans l’immeuble, il est monté au troisième, il a ouvert la porte il est entré, il y a sur l’étagère à l’entrée de la chambre un marteau, et lorsque l’amant descend de la mezzanine il en écope d’un coup sur le crâne – sans suite

3. entre le moment où il passe devant l’hôtel et celui où il aboutit au coin de la rue, il rêve – il s’assoit à la terrasse du café qui fait le coin, pose son sac devant lui et met ses pieds dessus : le mocassin noirci, l’autre assez clair ; il prend une cigarette, l’allume et regarde passer le monde : il n’y a personne, peut-être vaguement (comme au début du Doulos) un camion de nettoyage des rues; il commande un café ou quelque chose (on pourrait aussi bien le soûler, ou lui faire rencontrer Rita Hayworth ou le capitaine Fracasse) ; il est assis au café et vient vers lui le garçon : c’est possiblement lui-même ou son ombre, ou quelqu’un des siens ; on lui racontera une histoire, la sienne probablement, d’où vient-il que fait-il ? Il répond intelligiblement mais on comprend bien que l’interlocuteur ne comprend lui rien – il faudrait une situation plus insolite peut-être ;

4. c’est là, devant l’hôtel qu’un type arrive en courant vers lui et le heurte et le bouscule ; à peine a-t-il le temps de se bouger qu’il est à terre et le type parti en courant, bousculant le sac, les papiers éparpillés sur le trottoir, dans le caniveau ; le camion nettoyeur n’a rien vu, le type est accroupi derrière les voitures pour récupérer ses affaires, les jets d’eau salissent mouillent effacent ; le type crie en se relevant mais l’autre est poursuivi par un autre encore qui tire sur lui ou quelque chose

5. il décide d’aller acheter des croissants quand même, tout à coup il y pense, change de direction (voir 1)

6. il y a comme une odeur de brûlé, passé le coin de la rue, on découvre qu’elle est barrée ; des camions de pompiers interdisent l’accès, ça ne me concerne pas pense-t-il, mais voulant passer il se rend compte que tout se déroule dans la rue où il vit, il le dit, on lui demande de ne pas approcher, mais ça se passe dans son immeuble, il le dit, tente de s’approcher, on l’en empêche, il y a là madame P. et la mère Z. mais personne d’autre, les visages sont contrits

7. ici si c’est le moment où le drame arrive, il y a de l’inefficace – c’est sans doute déjà joué, peut-être, les choses ne doivent ou ne devraient pas se contredire, mais s’épauler et se conjuguer pour parvenir à quelque chose comme une fin, une clôture une forclusion – parce qu’il ne s’est pas passé grand-chose, il ne s’agit pas d’un roman d’espionnage (dans son sac se (ou il) cache(nt) des microfilms dévoilant l’emplacement des armes atomiques de moyenne puissance pointées sur les bases militaires de l’organisation de l’atlantique nord) ni d’un roman policier ou populaire ou d’actions

8. dommage qu’il soit si tôt : il aurait pu y avoir là quelqu’un qui serait venu lui annoncer une mauvaise nouvelle, la disparition de son père comme il y a quatre ans, ou celle de sa mère (mais non) ou de son frère sous les drapeaux – quelque chose de mélodramatique (épuiser tous les genres, en passer par la comédie – mais elle n’est pas dans le ton – parce qu’il y a un ton comme il y a un style – soir 7 supra comme on dit)
ou une bonne nouvelle (mais arrivent-elles par des gens autres, ainsi comme par une espèce de hasard je ne crois pas – c’est une idée aussi que celle du hasard qu’on développe en codicille)

9. l’épisode est technique et permettrait de recentrer le propos – en deux lignes
un type rentre chez lui après trois jours de voyage d’un travail harassant, il a failli perdre un pied au début de son voyage puis les choses se sont calmées
(je ne sais jamais s’il faut ou pas accorder) (encore qu’on indique de remplacer parfaire le verbe pour avoir une idée de l’accord alors les choses se sont faites) (l’orthographe est technique)
– le voilà qui rentre chez lui ce dimanche matin, il est tôt c’est la fin de l’été
– c’est un passant, sur le trottoir d’en face une ambulance entre à l’hôpital et le type semble reconnaître (il suffit qu’il soit sur le trottoir d’en face) quelqu’un qu’il connaît – il suit l’ambulance et le sac perd une partie de son poids : qui ça peut-être ?

ça ne se décide pas (ça n'a aucun rapport avec la vérité ou la réalité du texte mais ça ne se décide pas) - (d'ailleurs je ne sais pas bien, mais) il faudrait qu'un moment surgisse quand même le "je" mais non du moins pas cette fois (il est déjà apparu cependant dans le "tu me demandes de te raconter ces histoires,mais tu ais que je les ai oubliées" : c'est quelque part et presque subliminal dans la longueur du texte (il me faut chercher : il y en a dans la 8 (supra) mais ce n'est pas à elle que je pensais - c'est dans la six) - ni d'autres j'ai l'impression - sinon dans cette part du travail qu'est le codicille - de très nombreuses questions pourtant dans l'épisode dix par rapport probablement à ces divers changements de cap - c'est toujours qu'il faut penser à ce qu'on écrit (la proposition sept supra l'indique mais sans obsession) - il n'y a pas grand chose à faire, ce passage sur ce chemin, on peut penser un moment mais c'est quand même la fatigue qui prend le dessus c'est sûrement une histoire dans ce genre - on en finit dit-on - la trois supra je pense aussi pas mal - (je ne sais plus bien mais) ces histoires ne se terminent guère pour le reste des travaux d'écritures comme il y en a d'aiguilles - ça ne fait rien, on s'accroche ? les questions nombreuses continûment se posent (comment écrire continûment ?) - le retour sur soi, les souvenirs, les chansons, le cinéma, les fleurs les familiers comme les voisins ou les inconnus - c'est beaucoup le territoire à cause de ce procès qui commence, à cause du groupe 13-novembre - je regardai tout à l'heure le site, se renseigner sur les séminaires, se poser des questions sur ce qui nous reste - ça n'avait pas eu lieu, mais toujours je me demande quelles sont les raisons pour s'attaquer au hasard à ces lieux-là - il y avait à la radio hier un type (je n'aime pas l'émission, ni surtout le disc-jockey, j'étais dans la voiture, il ne pleuvait pas mais le ciel était plombé - c'est là : https://www.franceculture.fr/emissions/signes-des-temps/raconter-la-terreur -  et  le livre de Nattiez-Pechanski-Hochard - je la réécoute, moins ça a de sens et mieux ça vaut pour qu'on en parle y dit-on - un attentat : comme si on n'en allait pas parler, ou comme si on allait oublier - mais quand même, ça m'a fait monter les larmes aux yeux et à la gorge - c'est pourquoi ça ne se décide pas non plus c'est que c'est sur ce territoire-là - je ne vivais plus alors à Belleville puisque l'appartement avait été dévasté mais les autres lieux en étaient proches aussi - les attentats des terrasses, comment les avaient-ils choisis ? au hasard ? une autre part de la réalité 

par ailleurs aussi on entamerait peut-être cette affaire très connexe de fiction-auto-bio ou pas mais une fois celle-ci terminée j'ai l'impression - une seule charrue peut-être pour un même bœuf quelque chose de cet ordre - cette affaire de patreon à trois euros par mois (ça ne se dit pas très bien, on dit comment cette fin de marque, on ou pas le ônne comme les us - ou la référence à ces bidules de papier dont se servait TNPPI pour sur son tissu qu'elle avait acheté chez Dreyfus tracer à la craie (une craie spéciale, dans les beiges, dans les grèges) les mesures mensurations des morceaux de cette veste ou de cette robe dont elle avait remarqué la coupe dans ce magasin de la rue du faubourg (saint-Ho, le faubourg, pas du Temple ou saint-Antoine) ou le type à qui on dit merci comme le titre du film de Ruffin - non, on s'en fout (#P4) on verra - le zoum qui a commencé la voix tout ça - ça ne fait rien, avance
 

A propos de Piero Cohen-Hadria

(c'est plus facile avec les liens) la bio ça peut-être là : https://www.tierslivre.net/revue/spip.php?article625#nb10 et le site plutôt là : https://www.pendantleweekend.net/ les (*) réfèrent à des entrées (ou étiquettes) du blog pendant le week-end

Un commentaire à propos de “#L11 scénarios suites improbables”

  1. je tentais de ronger mon retard de lecture et me voilà gâtée, par le texte que j’ai suivi allant de type en type, avec juste la perplexité qu’il fallait )- et puis il y a le solide, le foisonnement du codicille et le plaisir