#photofictions #08 | ce pouvoir-là

Elle comprend ce que d’autres ne comprennent pas, laisser le plaisir conduire la vraie beauté c’est aussi d’être belle vue de près, des idées pour réaliser les vôtres, savourez le plaisir de l’unique, dis-moi comment tu fais pour t’intégrer aussi bien dans ma vie quand le moindre détail devient prétexte, mes bords de pelouse ne se coupent pas tout seuls, mes herbes folles non plus, quoique pour notre confort chaque centimètre compte la lumière intelligente, c’est à vous de décider du temps de lavage, pas à votre machine, l’image au cœur de l’objet des poêles plein la tête, rendre simple ce qui paraît compliqué la vie en noir et blanc, jeu de lumière en rez-de-chaussée, le bonheur se cuisine tous les jours pour ne pas devenir marteau difficile de ne plus y penser, cette année les pots voient rouge, un bol de gaieté au petit déjeuner, dites un prix pour voir, découvrez des idées qui vous ressemblent jusqu’au bout du monde, définitivement une idée noire peut être lumineuse les étoffes donnent le ton, une ambiance paisible parce qu’on peut tout exiger d’un vrai spécialiste, choisissez la cuisine aux couleurs de vos envies où que vous soyez, recréez votre univers, finalement la voiture du futur ne sera pas volante elle aura les pieds sur terre, il faut renoncer à certains rêves pour que d’autres voient le jour, la quatre saisons n’est pas qu’une pizza aussi loin que remonte ma mémoire, elle est dans tous mes souvenirs, une vraie simplicité, sans concessions à la modernité, au printemps tous les plaisirs sont permis coup de soleil sur la maison douceur et brillance, la vie repose sur un matelas, imagination à tous les étages gaie la vaisselle de tous les jours, un goûteur de vie, savourez le plaisir de l’unique le sommeil qu’il serait difficile d’acheter les yeux fermés, conserver toutes les saveurs, contenir tous les plaisirs, exiger le maximum tout en demeurant paisible, tout prend sa place naturellement, découvrez des idées qui vous ressemblent, dormir, lire, rêver singulier fantôme,vous n’imaginez pas les conséquences d’un mauvais raccord, comment se faire belle dans une pièce qui ne l’est pas, je suis comme je suis, l’eau des tables légères plus forte que le soleil, pliez, démontez, transportez, tu en connais beaucoup des plaisirs dont on peut abuser sans compter ?

J’ai pris différentes revues des années 1990 et me suis amusée à recopier les textes publicitaires. Libérés de leurs images, les uns à la suite des autres, ils deviennent autonomes, tissent des liens entre eux. Je leur ai laissé ce pouvoir-là sans préméditation d’ordre.

A propos de Marie Moscardini

«Après une formation à Aleph en 2014, j'anime des ateliers d'écriture dans une petite ville de Saône et Loire.» Voir son site Nouvelles à écrire.

2 commentaires à propos de “#photofictions #08 | ce pouvoir-là”

  1. Bonjour Marie
    Très bel entrelacement ! Très réussi ! Merci beaucoup pour cette lecture fort agréable.