#Photofictions.#9.4. Nuit française.

2018.Nuit française.discothèque.périphérie.Velay

… tous les jours que Dieu nous fait – tous sauf bien sûr les week-end – je file mes routes de moins nouveau VRP. (Un an bientôt que j’ai quitté la tréfilerie, mais pas si certain de durer bien plus. Déraison de famille. Cris. Reproches.) Aciers spéciaux inoxydables et hypoallergéniques. Bagues – boucles d’oreilles – bijoux fantaisie. Les mallettes plates faux cuir rangées dans le coffre. Leurs pierres de pacotille brillent comme ces yeux d’animaux figés sur leur cul dans la nuit de mousse noire. Ça fait toujours son petit effet. (Les visages des gosses quand je leur ai montré. Vous voulez les voir mes trésors ?!) Je roule des heures encore je roule et il en passe de temps en temps des comme celui-là paupières baissées – gueule sinistre. On croirait pas. Des emmurés de parpaings. Des encore ouverts aussi. Mais c’est chaque fois permis de douter. À cause de toujours des coins paumés, pour le boucan évidemment. Une fois la dernière route du soir au milieu d’une forêt de sapins. L’encoche au bord du tunnel, une trouée plus claire : le dancing et tout près le tas de grumes. Dessus encore un peu de blanc. Je sentais presque l’odeur de résine. Te collerait aux fesses, aux mains si tu t’avisais… D’autres fois jetés au bord du rien. Un embranchement. Le terre-plein boueux encore vide de voitures, une façade noircie sous la pancarte. Mais l’encore plus triste : j’ai repéré les endroits où c’est dans le juste après que ça te saute à la poitrine. La première fois j’avais pas vraiment vu. Sans enregistrer. Une silhouette noire et un numéro. Plus loin les bouquets plastique fané ficelés au poteau. Le jour où je me suis approché ça craquait dans la neige qu’il y avait. Les âges c’était dans les 20. Je leur ai dit aux morts arrêtez ! –, mais arrêtez tant grossir les larmes des vivants.

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